Les armateurs canadiens croient en l'avenir du système Saint-Laurent - Grands Lacs. Pour preuve, les investissements de l'ordre de 1,2 milliard de dollars engagés dans l'expansion et la modernisation de leur flotte.

«Les Grands Lacs constituent l'une des régions les plus industrialisées du monde», rappelle Marc Gagnon, directeur, affaires gouvernementales et conformité, de Fednav. «On aurait tort de lever le nez sur cette réalité. Si on ne voyait pas d'avenir dans les Grands Lacs, on ne construirait pas autant de laquiers.»

L'armateur montréalais avait ce printemps 17 navires en commande, dont une douzaine pourront naviguer dans les Grands Lacs. Canada Steamship Lines et Algoma Central ont commandé 14 navires qui seront tous mis en service d'ici à 2015.

Tous ces nouveaux navires consommeront moins de carburant et émettront moins de GES dans l'atmosphère grâce à une motorisation de pointe, un design amélioré et un mode opératoire plus efficace.

De nouveaux navires

L'abolition, en 2010, d'un droit fédéral de 25 % sur les navires construits à l'étranger, combinée à une baisse de prix de l'ordre de 30 % dans les chantiers asiatiques, a levé le principal obstacle au renouvellement accéléré de la flotte des grands laquiers. Un laquier neuf coûte en moyenne 45 millions de dollars.

En fait, la plupart des armateurs laurentiens lancent de nouveaux navires dans le fleuve depuis trois ans ou en lanceront d'autres.

Le groupe Desgagnés vient de mettre en service le Bella Desgagnés pour la navette nord-côtière. Le groupe Oceanex a pris quant à lui livraison du Connaigra, un porte-conteneurs roulier, sur la liaison Montréal - Terre-Neuve. Dans les ports, depuis trois ans, le Groupe Ocean a mis deux nouveaux remorqueurs en service tandis que la Société des traversiers du Québec a commandé trois nouveaux traversiers. Même l'Administration de pilotage des Laurentides transporte désormais ses pilotes dans un tout nouveau bateau- pilote de 22 mètres à Québec. La flotte laurentienne a pris un coup de jeunesse !