Ottawa veut blanchir la réputation des sables bitumineux

Publié le 21/07/2011 à 15:54, mis à jour le 21/07/2011 à 16:27

Ottawa veut blanchir la réputation des sables bitumineux

Publié le 21/07/2011 à 15:54, mis à jour le 21/07/2011 à 16:27

Par La Presse Canadienne

Ottawa mettra sur pied un système de surveillance des impacts environnementaux liés à l'exploitation des sables bitumineux en Alberta, examinant aussi bien l'état des oeufs d'oiseaux que la possible exposition des résidants des Territoires du Nord-Ouest à de l'air contaminé.

Les renseignements scientifiques seront également utilisés pour répliquer aux critiques internationales selon lesquelles l'industrie des sables bitumineux polluerait les sols, a souligné jeudi à Ottawa le ministre fédéral de l'Environnement, Peter Kent.

Cette mesure permettra de fournir les preuves scientifiques pour défendre les sables bitumineux, alors que certains à l'étranger menacent de boycotter la ressource, a-t-il poursuivi.

Le programme coûtera 50 millions $ par année mais ce sera à l'industrie d'assumer ces frais, a souligné M. Kent. La facture devrait diminuer à chaque année, alors que le système gagnera en efficacité.

Le gouvernement canadien tente, depuis plusieurs années, de remporter une guerre de relations publiques dans le dossier des sables bitumineux. Selon le ministre Kent, ces hydrocarbures ont reçu, à tort, une mauvaise presse de la part des gouvernements étrangers et des groupes militants aux États-Unis et en Europe.

L'enjeu est des plus importants ces jours-ci aux États-Unis, alors que Washington doit annoncer sa décision quant à l'octroi d'un permis pour la construction d'un oléoduc de 7 milliards $ qui transporterait le pétrole brut du Canada jusqu'à la côte américaine du golfe du Mexique.

M. Kent a reconnu qu'une surveillance accrue de l'industrie pourrait jouer en faveur du Canada dans cette décision, mais il a souligné que c'était aussi une mesure importante pour l'ensemble de l'économie canadienne.

Des dizaines de scientifiques des gouvernements fédéral et albertain ont planché sur ce système de surveillance, et le ministre Kent a assuré que le concept avait été créé de façon à respecter les mesures déjà en place en Alberta.

Si Ottawa est responsable de la gestion de la pollution, c'est l'Alberta qui est chargée d'administrer les ressources, ce qui a mené à des querelles de champs de compétence dans l'industrie des sables bitumineux.

Le ministre Kent a ainsi dévoilé un "système" de surveillance jeudi, tandis que son homologue de l'Alberta a plutôt parlé de "documents techniques".

"Ces rapports techniques complétés par le gouvernement fédéral s'ajoutent au travail qu'a soumis plus tôt ce mois-ci au gouvernement provincial le Comité de surveillance environnementale de l'Alberta", a soutenu par voie de communiqué le ministre albertain de l'Environnement, Rob Renner. "Notre objectif demeure le développement, en collaboration avec le gouvernement fédéral, d'un système de surveillance, d'évaluation et d'information."

Pour l'heure, il n'existe aucun plan quant à la façon dont les deux gouvernements se partageront cette surveillance élargie, bien que les deux parties assurent qu'il n'y aura pas de dédoublement de tâches.

Le ministre Kent a précisé jeudi que ce système, de "calibre mondial", supervisera, en collaboration avec les autorités provinciales albertaines, l'état de l'air, de l'eau et de la biodiversité dans la région d'Athabasca.

Le ministre Kent a souligné que l'industrie de ce secteur est en pleine expansion, et qu'en raison de son empreinte écologique, il fallait démontrer que sa production croissante est faite dans un cadre respectueux de l'environnement.

Les écologistes ont applaudi à l'annonce d'une surveillance accrue, mais ont dénoncé le manque de pouvoirs juridiques liés au système.

Selon Gillian McEachern, de l'organisme Environmental Defence, le système doit être complété par l'adoption de règlements contraignants pour qu'un réel progrès soit réalisé. "Le fait d'avoir plus de données ne contribuera pas à stopper le problème croissant de la pollution. Ottawa a déjà l'autorité légale pour agir", a-t-elle poursuivi.

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