Québec va consacrer 4,8M$ sur trois ans en aide humanitaire à Haïti

Publié le 27/10/2023 à 15:37

Québec va consacrer 4,8M$ sur trois ans en aide humanitaire à Haïti

Publié le 27/10/2023 à 15:37

Par La Presse Canadienne

La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, estime pour sa part que le Québec devait agir sur un autre front que l’aide alimentaire, un espace occupé par le gouvernement fédéral. (Photo: La Presse Canadienne)

Au moment où Haïti vit une crise alimentaire sans précédent depuis le séisme de 2010, Québec choisit d’orienter son intervention vers l’aide communautaire et l’éducation. 

Le gouvernement Legault va consacrer 4,8 millions de dollars (M$) sur trois ans pour différentes initiatives en concertation avec des organismes du Québec, la diaspora haïtienne et des organisations internationales. Le plan s’articule autour de trois axes, soit le soutien aux populations plus vulnérables (les femmes, les jeunes), l’éducation et le renforcement de la gouvernance locale.

Le plan a été dévoilé au moment où le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), Jean−Martin Bauer, est de passage au Québec pour attirer l’attention sur la crise alimentaire qui sévit en Haïti.

La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, estime pour sa part que le Québec devait agir sur un autre front que l’aide alimentaire, un espace occupé par le gouvernement fédéral. «Nous, dans la mesure de nos capacités, il a été décidé qu’il était peut−être plus important pour nous d’intervenir auprès des gens sur le terrain pour les aider à poursuivre leur vie», explique-t-elle en conférence de presse, vendredi, à la Maison d’Haïti à Montréal.

Depuis 2022, le gouvernement fédéral a déployé 100 M$ d’aide humanitaire en Haïti. De ce montant, une tranche de 13 M$ a été déployée en 2023 pour l’aide d’urgence, notamment l’accès à l’alimentation et à l’eau potable.

Même dans un contexte de crise alimentaire, l’aide humanitaire doit adresser d’autres enjeux, renchérit le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. «Quand vous parlez d’aide alimentaire, on parle de projets de remplacement de la fonction de l’État sur place, nuance le ministre qui est aussi membre de la communauté haïtienne. Ici, on parle des projets qui vont permettre le développement et l’autoréalisation du peuple haïtien. Donc même si les montants sont plus petits, je pense qu’à long terme, le potentiel est vraiment là.»

Mme Biron reconnaît que l’aide de Québec est «un petit pas» par rapport à l’ampleur des besoins en Haïti, mais ajoute que «chaque geste aide».

«C’est sûr que c’est difficile pour tout le monde au Québec, c’est particulièrement difficile en Haïti, mais comme Haïti, c’est notre ami, on veut être là. On a gratté nos tiroirs. Puis on s’est dit: “qu’est−ce qu’on peut faire? Comment on peut agir? De quelle façon est−ce qu’on peut faire une différence?”»

La communauté haïtienne compte 150 000 représentants au Québec, ce qui en fait la cinquième en nombre.

 

Un désintérêt pour l’aide internationale? 

L’annonce de Québec a été bien accueillie par M. Bauer, qui a assisté à la conférence de presse. «Toute annonce d’aide en Haïti, en cette période, est une bonne nouvelle. Il y a des besoins énormes en Haïti. Si chaque partenaire fait ce que le Québec a annoncé aujourd’hui, on serait moins inquiet sur la réponse qui est nécessaire.»

Le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) avait fait la tournée des quotidiens montréalais cette semaine pour tirer la sonnette d’alarme sur la crise en Haïti. Le pays traverse sa pire crise humanitaire depuis le séisme de 2010. Environ 45% de la population haïtienne est touchée par la crise alimentaire.

M. Bauer reconnaît qu’il est plus difficile d’attirer l’attention sur les enjeux de développement internationaux en ce moment. «Ce n’est pas juste au Canada, mais dans l’ensemble, je constate que l’opinion publique en Occident, peut−être même ailleurs, est moins sensible à la souffrance des gens outre−mer.»

Les programmes d’aide internationaux sont sous−financés, ajoute-t-il. «La réponse humanitaire de l’ONU pour Haïti n’est financée qu’à 30%. Le Programme alimentaire mondial en Haïti est financé à moins de 20%. Ça veut dire que nous avons de la difficulté à attirer l’attention.»

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

 

 

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