Le gouvernement Trudeau gèlera l'augmentation des seuils d'immigration en 2026

Publié le 01/11/2023 à 16:16, mis à jour le 01/11/2023 à 17:55

Le gouvernement Trudeau gèlera l'augmentation des seuils d'immigration en 2026

Publié le 01/11/2023 à 16:16, mis à jour le 01/11/2023 à 17:55

Par La Presse Canadienne

Le ministre de l'Immigration, Marc Miller, a confirmé la nouvelle en déposant mercredi son Plan des niveaux d’immigration pour 2024-2026. (Photo: La Presse Canadienne/Adrian Wyld)

Le gouvernement fédéral entend geler ses cibles d'immigration une fois que son objectif de 500 000 nouveaux résidents permanents accueillis par année sera atteint, dans deux ans.

«Ce n'est pas de plafonner, c'est de stabiliser», a insisté mercredi le ministre de l'Immigration, Marc Miller, lors d'une conférence de presse qui suivait le dépôt de son Plan des niveaux d’immigration pour 2024-2026.

Plus précisément, la cible de 485 000 nouveaux résidents permanents en 2024 demeure, de même que celle de 500 000 en 2025. Le gel entrera donc en vigueur en 2026.

Le gouvernement souhaite répondre aux enjeux de pénurie de main-d'oeuvre et du vieillissement de la population, mais aussi aux pressions que l'immigration exerce sur l'offre de logements et les soins de santé.

Questionné à de multiples reprises sur la pertinence de reporter la décision à 2026, Marc Miller a répondu qu'«il y a eu des débats au cabinet» et qu'il doute que les journalistes trouvent un expert «qui va vous dire qu'un 5000 de plus, un 10 000 de plus, ça aurait fait la différence».

De même, il se voit mal réduire «le PIB», soit la taille de l'économie canadienne, en diminuant les seuils d'immigration «simplement parce qu'on a eu une espèce d'idée que ça puisse avoir une pression sur le logement ou les soins de santé».

Ottawa promet aussi d'entreprendre des actions visant à «recalibrer» le nombre d'admissions de résidents temporaires.

«Les Canadiens nous ont dit qu'on a besoin de certains travailleurs dans certains domaines. Il va falloir remédier puis remodeler nos politiques publiques, puis de les avoir plus tissées sur mesure sur les demandes des industries, des employeurs, des syndicats et des agriculteurs», a dit le ministre.

 

Immigration francophone

Le plan prévoit également une hausse de la cible d'immigration francophone à 6% de l'immigration totale en 2024, 7% en 2025 et 8% en 2026.

L'objectif précédent de 4,4 % avait été atteint de peine et de misère l'an dernier et le ministre Miller déclarait en entrevue avec La Presse Canadienne le mois dernier ne pas être «rassuré» par la capacité de son ministère de «livrer la marchandise» d'une cible de 6%, tout en promettant d'y «mettre le paquet».

Dans un communiqué, la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), qui réclame une cible de 12%, qualifie les nouveaux objectifs d'«occasion ratée» de renverser le déclin de la francophonie.

«Chaque année, la pente du rattrapage devient un peu plus raide. Une cible de 6%, ça nous maintient dans le déclin. À 8%, on est à peu près dans la stabilité, mais certainement pas dans la croissance», écrit la présidente de l'organisme, Liane Roy.

Le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, juge pour sa part que les nouvelles cibles d'immigration francophone représentent «un pas dans la bonne direction».

«Toutefois, l’accroissement du poids démographique des francophones hors Québec et son rétablissement à 6,1%, tel qu’exigé par la Loi sur les langues officielles modernisée, dépendra grandement du respect de ces nouvelles cibles et de l’adoption de cibles encore plus ambitieuses à l’avenir», mentionne-t-il.

Déjà, mardi, Marc Miller avait envoyé le signal qu'il annoncerait une «stabilisation» de la cible globale.

Le ministre avait dit que les cibles répondraient à un impératif de réalisme, expliquant qu'il ne veut pas annoncer des objectifs ambitieux sans être en mesure de les atteindre pour les nouveaux arrivants.

Il avait réitéré qu'il ne voyait toujours «pas un scénario où on diminuerait les niveaux». Vendredi dernier, il avait fait savoir que le gouvernement Trudeau réfléchissait à apporter des ajustements à ses cibles d'immigration.

La veille, Radio-Canada rapportait que le conseil des ministres discutait de la possibilité de plafonnement, et même d'une réduction des cibles d'immigration, en lien notamment avec la crise du logement.

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