Le déficit budgétaire d'Ottawa a atteint 28,3 milliards $, à un mois de la fin de l'exercice financier, ce qui est inférieur d'environ 12 milliards $ à celui affiché à pareille date l'an dernier. Pour le seul mois de février, le déficit ne s'est élevé qu'à 600 millions $.

Le mois dernier, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, avait revu à la baisse le déficit prévu pour l'année financière 2010-2011. Le manque à gagner avait alors été fixé à 40,4 milliards $, soit environ 5 milliards $ de moins que le déficit qui avait été prévu en octobre.

Sans les chiffres pour le mois de mars, le déficit d'Ottawa est 12,1 milliards $ en deçà de sa plus récente estimation.

Des économistes ont toutefois précisé que le dernier mois et les ajustements subséquents pouvaient provoquer des changements importants à la situation financière du pays. Mais l'écart actuel est anormalement important pour la période de l'année.

On ignore cependant toujours dans quelle mesure les dépenses liées au Plan d'action économique du Canada ont été comptabilisées.

Jusqu'à présent, un montant de 14 milliards $ du déficit est attribuable aux mesures mises en place par le gouvernement pour relancer l'économie canadienne, dont les réductions d'impôts, le financement de projets d'infrastructures et la bonification des prestations d'assurance-emploi. 

Mais il ne fait aucun doute que l'amélioration de la situation économique observée au cours des six derniers mois a grandement aidé les finances du gouvernement fédéral.

L'économie canadienne a crû de 3,3 pour cent durant le dernier trimestre de 2010. Et certains pensent qu'elle devrait enregistrer une croissance de plus de 4 pour cent durant le premier trimestre de 2011.

Le ministère des Finances a indiqué que les recettes du gouvernement avaient augmenté de 1 milliard $ en février grâce aux impôts sur le revenu payés par des particuliers et des sociétés. Pour les 11 premiers mois de l'année, les revenus ont grimpé de 13,1 milliards $, ou de 6,6 pour cent, comparativement à l'année précédente.

Quant à elles, les dépenses pour les programmes ont reculé de 400 millions $, soit de 0,2 pour cent.

La baisse des dépenses annuelles est essentiellement attribuable au fait que l'aide offerte en 2009-2010 à l'industrie de l'automobile n'a plus à être comptabilisée, mais l'amélioration de la situation économique y a également contribué.

Pour l'exercice en cours, la rentrée de fonds provenant des impôts sur le revenu des particuliers a augmenté de 5,8 pour cent jusqu'à présent, tandis que celle provenant des impôts sur le revenu des sociétés a crû de 6,2 pour cent.

Les rentrées de TPS ont bondi de 8,7 pour cent.

"Les autres revenus ont progressé de 2,8 milliards $ (13,4 pour cent), sous l'effet de la hausse des bénéfices nets des sociétés d'État entreprises ainsi que des gains réalisés lors de la vente par le gouvernement d'actions ordinaires de General Motors", a précisé le ministère.

Quant aux frais de la dette publique, ils ont augmenté de 1,3 milliard $.