FAE hors du front commun: il aurait mieux valu se parler, dit Magali Picard

Publié le 09/01/2024 à 14:11

FAE hors du front commun: il aurait mieux valu se parler, dit Magali Picard

Publié le 09/01/2024 à 14:11

Par La Presse Canadienne

Lorsque les négociations avaient cours entre les organisations syndicales pour constituer le front commun du secteur public, en 2022, l’ancien président de la FTQ, Daniel Boyer, avait dit en entrevue souhaiter former une coalition «la plus large possible». (Photo: La Presse Canadienne)

La présidente de la FTQ, Magali Picard, refuse de blâmer la FAE, qui avait rejeté l’idée même de faire partie du front commun du secteur public, et qui s’est ainsi retrouvée seule à faire un mois de grève. 

Lorsque les négociations avaient cours entre les organisations syndicales pour constituer le front commun du secteur public, en 2022, l’ancien président de la FTQ, Daniel Boyer, avait dit en entrevue souhaiter former une coalition «la plus large possible» et s’était montré ouvert à toutes les organisations.

La Presse Canadienne avait alors sondé à ce sujet plusieurs grands syndicats du secteur public, dont la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Or, son président d’alors, Sylvain Mallette, avait rejeté du revers de la main toute idée de faire partie du front commun intersyndical.

«Ça ne fait pas partie de notre grille d’analyse, parce qu’on est capable de négocier seul. On a fait la démonstration à plusieurs reprises qu’on était en mesure de négocier sur nos propres bases», avait−il affirmé en entrevue en mars 2022.

En parlant du front commun, il avait ajouté: «je les invite à ne pas perdre de temps à essayer de nous joindre sur cette question−là. Il y a des gens qui pensent à nous, mais nous, on ne pense pas à eux».

Interrogée mardi à savoir s’il s’agissait alors d’une erreur de stratégie de la part de la FAE, la présidente de la FTQ s’est montrée diplomate et n’a pas voulu la critiquer, pour des raisons «éthiques».

Elle a toutefois déploré le fait que la décision n’ait été prise que par le président d’alors de la FAE, sans discussion, sans rencontre.

«C’était plus l’ancien président (de la FAE) qui avait dit publiquement “qu’on ne nous appelle même pas, on n’est pas intéressé”. Si c’était à refaire, je pense qu’une rencontre, au minimum, s’imposerait. Si on avait demain matin à remettre sur pied un front commun, au lieu de se parler à travers les médias, je pense que ce que moi je préconiserais, c’est d’avoir une rencontre face à face et d’être capable de voir si la possibilité est la bonne ou pas», a avancé Mme Picard.

«Je trouve ça dommage que ça n’a pas été fait. Mais le résultat est celui qu’on connaît aujourd’hui», a conclu la présidente de la FTQ.

La FAE s’est retrouvée à négocier seule. Ses 66 000 enseignants ont fait la grève durant un mois, et ce, sans fonds de grève.

Le front commun, qui est constitué de la CSQ, de la CSN, de l’APTS et de la FTQ, a débrayé durant 11 jours. On peut même parler de huit jours pour ce qui est du secteur de l’éducation, puisqu’il n’y a pas d’école durant les fins de semaine. Donc, la CSQ, qui représente environ 95 000 enseignants, n’aura débrayé que durant huit jours avant de parvenir à une hypothèse de règlement.

On ignore encore les détails des ententes de principe qui ont été conclues avec Québec au plan sectoriel, c’est−à−dire quant aux conditions de travail comme les moyens pris pour alléger la tâche des enseignants, la composition de la classe, etc. Les organisations syndicales doivent maintenant présenter ces ententes à leurs membres, qui se prononceront dans les prochaines semaines.

Lia Lévesque, La Presse Canadienne

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