Vincent Thériault vient d'ouvrir avec son frère François une troisième boutique Surmesur. Et ce n'est qu'un début, assure-t-il. [Photo: Éric Massicotte]
Traditionnellement, porter un complet taillé sur mesure était un privilège réservé à l'élite. Mais la technologie et surtout le sens des affaires de deux jeunes hommes de Québec sont en train de démocratiser le luxe. Les frères Vincent, 29 ans, et François Thériault, 27 ans, viennent d'ouvrir leur troisième boutique Surmesur. Et ce n'est qu'un début, assurent Vincent et François, tous deux titulaires d'un baccalauréat en administration, respectivement de l'Université Laval et de l'Université de la Caroline du Nord.
Vers 2008, les frères Thériault s'exilent aux États-Unis pour jouer au basketball. François fait ensuite un séjour en Asie et Vincent, en Amérique du Sud. Revenus à Québec, ils créent une entreprise d'accessoires de cuisine. Mais ils s'ennuient. Après un bon remue-méninges, ils fondent Surmesur pour proposer des vêtements pour homme taillés sur mesure. «Ça tombait bien, plusieurs de nos chums commençaient dans le milieu des affaires et avaient besoin de complets», raconte Vincent Thériault.
Avec de la détermination et leur carte de crédit, les frères Thériault louent un local de 300 pi2 à Québec, fin-2010. Six mois plus tard, ils déménagent dans un local quatre fois plus grand. Ils développent leur propre logiciel de prise de commandes et se procurent un scanneur pour prendre les mesures de leurs clients. Pour les retouches sur les vêtements, ils acquièrent aussi un visualisateur 3D. Et bientôt, Surmesur aura un site transactionnel.
En octobre 2012, les entrepreneurs ouvrent une boutique de 2 000 pi2 à Montréal et, en août, une autre à Toronto. «Tous nos vêtements sont fabriqués en Asie. Nous offrons 5 000 tissus, et nos délais de livraison ne dépassent pas trois semaines, affirme Vincent Thériault. De plus, nous avons des prix comparables à ceux de Simons.»
Les deux frangins rêvent de 35 boutiques à long terme, dont 5 ou 6 au Québec. Et le marché des États-Unis ne leur fait pas peur. «Le concept n'existait pas ; c'est nous qui l'avons inventé», estime Vincent Thériault, dont la carte de crédit (et celle de son frère) est encore loadée parce que les banques ne veulent toujours pas leur octroyer de prêt. Heureusement, le père des deux jeunes hommes, un entrepreneur en construction, leur donne un bon coup de main pour ce qui est de l'aménagement des boutiques. Et la femme de Vincent, une comptable agréée en congé de maternité, les aide en comptabilité.
Le bouche à oreille a permis à plus de la moitié de la clientèle d'apprendre l'existence de Surmesur, et la PME est aussi très présente sur les réseaux sociaux.
