Le Nord comme tremplin de carrière


Édition du 06 Juin 2015

Le Nord comme tremplin de carrière


Édition du 06 Juin 2015

L’enseignant Vincent Pilotto s’est installé à Ivujivik avec sa conjointe et leur bébé en 2013. « On voulait partir à l’aventure, mais on n’en avait pas les moyens. On a décidé de faire un projet en commun dans le Nord », dit-il.

Du travail dès la fin des études, de meilleurs salaires, jusqu'à six mois de vacances par année et une grande aventure humaine. C'est ce que les employeurs du Nord québécois offrent pour attirer les jeunes travailleurs.

Après son baccalauréat en sciences infirmières à l'Université Laval, Dominique Vigneau ne travaillait qu'à temps partiel, sur appel, aux Îles-de-la-Madeleine, dont elle est originaire. Puis, en 2012, elle a entendu parler d'un contrat de trois semaines au dispensaire de Kawawachikamach, la communauté naskapie voisine de Schefferville. Deux jours plus tard, elle s'envolait vers la grande aventure nordique. Et après quelques semaines de travail, elle a accepté un emploi permanent.

Il faut dire que le contrat est alléchant : 20 semaines de congé annuellement, un salaire 50 % supérieur à la moyenne et le logement payé par l'employeur. De plus, l'employeur supporte les frais de déplacement pour retourner dans le «Sud», quatre fois par année pour elle et son conjoint. Toutes les huit semaines de travail, elle profite donc de cinq semaines de congé pour visiter la planète. «On n'a jamais le temps de se tanner qu'on repart en vacances», lance celle qui a voyagé au Mexique, en Italie, en Allemagne, à Hawaï, en Indonésie, au Népal et en Équateur au cours des trois dernières années !

Cela, sans compter que le travail dans le Nord est plus stimulant pour les infirmières.

«On est la première ligne. On fait l'évaluation des patients et on communique ensuite avec le médecin, qui prend des décisions à distance», explique la jeune professionnelle de 26 ans, qui assure le suivi des femmes enceintes, les suivis pédiatriques et qui s'occupe des évacuations médicales.

Emplois diversifiés

Des emplois très diversifiés s'offrent aux travailleurs qui veulent vivre une aventure enrichissante dans un environnement nordique, dit Isabelle Proulx, directrice des ressources humaines pour l'Administration régionale Kativik (ARK), le gouvernement régional qui chapeaute les 14 villages nordiques du Nunavik.

«Même si nous embauchons 60 % de notre main-d'oeuvre localement, nous recherchons plusieurs professionnels spécialisés comme des avocats, des ingénieurs, mais aussi des électriciens et des plombiers», note Mme Proulx, qui supervise l'embauche des 400 employés de l'ARK.

Air Inuit fait partie des entreprises qui recrutent pour le Nord. Les conditions de travail sont exceptionnelles, selon Alexandre Courchesne, qui a réussi à se dénicher un poste de copilote il y a deux ans. «C'est une des seules compagnies d'aviation où l'on peut travailler à partir de Montréal ou de Québec», dit-il. Une situation presque impensable pour un premier emploi. Et pas question de travailler sur appel dans les premières années. Les pilotes commencent plutôt en pilotant les King Air ou les Twin Otter, principalement à partir de Kuujjuaq, avec un horaire de 15 jours dans le Nord suivis de 13 jours de congé.

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