Unifor se tourne vers GM pour la prochaine ronde de négos

Publié le 25/09/2023 à 13:50, mis à jour le 25/09/2023 à 19:07

Unifor se tourne vers GM pour la prochaine ronde de négos

Publié le 25/09/2023 à 13:50, mis à jour le 25/09/2023 à 19:07

Par La Presse Canadienne

Le syndicat a indiqué qu’il se tournerait désormais vers General Motors ou Stellantis pour sa prochaine ronde de négociations contractuelles avec les grands constructeurs automobiles américains. (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — Le plus grand syndicat du secteur privé au Canada a annoncé lundi qu’il se tournerait General Motors pour sa prochaine ronde de négociations, après que ses membres ont ratifié ce week-end l’entente conclue avec Ford Motor.

Saluant l’accord avec Ford comme un accord historique qui répond «dans une large mesure» aux priorités du syndicat, la présidente d’Unifor, Lana Payne, a affirmé que le syndicat attendrait la même chose de la part de GM lorsque les négociations commenceront, mardi.

«Je veux être claire, nous espérons que General Motors suivra le modèle établi chez Ford», a-t-elle déclaré dans une déclaration transmise par vidéo.

Le syndicat a choisi GM en partie parce qu’il a actuellement plus d’influence sur cette entreprise que sur Stellantis, a expliqué Mme Payne.

L’usine de GM à Oshawa fonctionne 24 heures par jour pour construire des camionnettes rentables et son usine de propulsion de St. Catharine est également un pilier des activités de l’entreprise, a-t-elle précisé, tandis que l’usine de Stellantis à Windsor fonctionne au ralenti en raison de travaux qui y sont effectués.

«Je ne m’attends pas à ce que cette ronde de négociation soit facile. Et je veux m’assurer que notre syndicat est le mieux placé pour faire avancer cette tendance dans l’intérêt de tous nos membres, actifs et retraités.»

Unifor tentera d’obtenir des augmentations clés comme une augmentation du salaire de base de 20% à 25%, des primes de 10 000$, des augmentations des retraites, y compris un retour aux régimes à prestations déterminées, et des engagements concernant la transition vers les véhicules électriques qu’il a obtenus chez Ford.

Mme Payne a fait valoir que les résultats du contrat montraient que le syndicat avait atteint ses objectifs, après avoir menacé de fermer toutes les usines Ford au Canada en déclenchant une grève.

«Cela n’arrive pas par accident ni parce que Ford Motor Company se sent généreuse. Cela s’est produit parce que nous avons du pouvoir en tant que syndicat. Et nous avons montré que nous étions prêts à exercer ce pouvoir.»

Cependant, Unifor sera confronté à des difficultés, tant chez GM qu’au sein de ses propres rangs, estiment des experts, puisque seulement 54% des travailleurs de Ford ont voté pour la nouvelle convention collective, contre 81% pour leur entente précédente.

«La question qui reste ici est la suivante: les travailleurs de GM et de Stellantis ratifieront-ils un accord basé sur le modèle de Ford, ou en voudront-ils plus, étant donné que leurs entreprises sont plus grandes et plus rentables?» a noté Steven Tufts, un expert du travail à l’Université York.

«Personne ne dit que des gains significatifs n’ont pas été réalisés, mais ces gains significatifs ont été réalisés à un moment où les attentes des travailleurs ont augmenté, et dans une période d’inflation croissante.»

Les négociations surviennent également alors que les travailleurs de l’automobile aux États-Unis réclament bien plus, y compris des augmentations salariales d’au moins 30%, ce qui devrait également avoir eu une incidence sur le vote chez Ford, a estimé Stephanie Ross, professeure agrégée à l’Université McMaster.

«Même si le contexte des travailleurs américains de l’automobile est très différent, leur ambition et leur approche plus militante ont affecté la perception des travailleurs canadiens de l’automobile quant à ce qu’ils pourraient ou devraient faire», a-t-elle expliqué dans un courriel.

Le contrat comprend également des primes de productivité et de qualité de 10 000$ pour les employés à temps plein et de 4000$ pour les employés à temps partiel, la réactivation d’une allocation liée au coût de la vie pour aider à lutter contre l’inflation, de meilleurs avantages sociaux pour la santé et l’ajout de deux nouveaux congés payés.

Parmi les secteurs où le syndicat n’a pas obtenu autant de résultats se trouvaient cependant les accords de partage des bénéfices, l’augmentation des pensions des retraités et peut-être certains éléments liés aux travailleurs à temps partiel, a indiqué M. Tufts.

Les négociations d’Unifor avec GM concernent environ 4300 travailleurs de l’usine de groupes motopropulseurs de St. Catharines, du complexe d’assemblage d’Oshawa et du centre de distribution de pièces de Woodstock, en Ontario.

Les quelque 1350 travailleurs horaires de l’usine CAMI de GM à Ingersoll, en Ontario, sont soumis à un accord distinct.

 

Par Ian Bickis

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.