La menace d’une grève a créé des turbulences pour la rentabilité de Transat

Publié le 14/03/2024 à 08:09, mis à jour le 14/03/2024 à 17:36

La menace d’une grève a créé des turbulences pour la rentabilité de Transat

Publié le 14/03/2024 à 08:09, mis à jour le 14/03/2024 à 17:36

Par La Presse Canadienne

D’octobre à janvier dernier, la dette totale de Transat A.T. a reculé, de 2,058 milliards de dollars (G$) à 1,976 G$. (Photo: La Presse Canadienne)

L’action de Transat A.T. perdait plus de 6% après le dévoilement de ses résultats financiers. Le transporteur aérien a vu des revenus potentiels lui glisser entre les doigts durant les Fêtes et en janvier tandis que la menace d’une grève semait l’inquiétude parmi les voyageurs.

«Il y a eu une corrélation claire sur nos réservations, malheureusement», concède la présidente et cheffe de la direction de Transat, Annick Guérard, lors d’une conférence téléphonique, jeudi, visant à discuter des résultats trimestriels.

«Nous avons observé un déclin évident de nos réservations à différents moments, précise-t-elle. D’abord, après le vote d’un mandat de grève en novembre. Après, nous avons vu une forte augmentation des réservations après la signature des deux ententes de principe. Nous avons vu un important ralentissement après le rejet de l’entente de principe.»

La société montréalaise a également dévoilé que des problèmes avec des moteurs de Pratt & Whitney ont aussi entraîné des coûts opérationnels supplémentaires.

La situation a fait en sorte que le marché de la location d’avions de remplacement s’est resserré, a expliqué Mme Guérard. «La chaîne d’approvisionnement est difficile pour les fournisseurs. Plusieurs transporteurs veulent plus d’avions. La demande est élevée et l’offre très limitée. Ça met une pression à la hausse sur les prix.»

Transat a ainsi réduit son offre pour l’été. «Nous voulons être prudents, affirme sa dirigeante. C’est pour ça que nous avons révisé notre capacité. En raison de la situation avec Pratt & Whitney, nous ne voulons pas prendre trop de risques pour la prochaine année.»

La direction a ainsi révisé à la baisse sa capacité disponible pour l’exercice 2024, qui passe de 19% à 13%. Elle prévoit également que la croissance du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté se situe au bas de la fourchette de prévision de 7,5% à 9%.

À un moment où l’industrie est en reprise, Transat a ainsi creusé sa perte qui passe de 56,6 millions de dollars (M$) à 61M$ au premier trimestre clos le 31 janvier. Les revenus, pour leur part, sont en hausse de 17,7% à 785,5M$. La perte diluée par action est de 2,11$.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient des revenus de 797M$ et une perte ajustée diluée par action de 1,22$, selon la firme de données financières Refinitiv.

«L’effet de la grève des agents de bord sur les réservations et les prix a définitivement été plus important que nous l’aurions prévu, commente Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. Les prévisions plus basses pour les marges et le ton prudent pour les revenus unitaires moyens nous incitent à prendre un pas de recul.»

L’action de Transat perd 29 cents, ou 6,84%, à 3,95$ à la Bourse de Toronto en après-midi.

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

 

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