GNL Québec: tout sera publié quand le dossier sera «complété»

Publié le 10/06/2021 à 15:44

GNL Québec: tout sera publié quand le dossier sera «complété»

Publié le 10/06/2021 à 15:44

Par La Presse Canadienne

« Le danger est que cela reparte les débats, a affirmé le ministre Benoit Charrette. Pour nous, les débats, c’est chose du passé. » (Photo: courtoisie)

Le gouvernement Legault dit non aux groupes écologistes qui demandaient la divulgation de tous les avis des ministères et organismes touchant GNL Québec, ce projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel raccordée à un éventuel pipeline à Saguenay.

En entrevue avec La Presse Canadienne jeudi, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a fait valoir qu’il y a encore des échanges avec le promoteur et des compléments d’information à fournir.

« Si on allait de façon aléatoire ou à la pièce, cela pourrait être interprété sans contexte et cela pourrait relancer le débat », a-t-il expliqué en entrevue téléphonique.

Or selon lui, « le débat est terminé », depuis que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a offert une tribune à tous, et maintenant il faut analyser et évaluer le dossier.

« Le danger est que cela reparte les débats, a-t-il affirmé. Pour nous, les débats, c’est chose du passé. »

Tout sera rendu public lorsque « le dossier sera complété », c’est-à-dire lorsque le gouvernement rendra sa décision, à savoir s’il autorise ou non ce projet controversé, au plus tard à la fin de l’été.

Dans une lettre transmise au ministre, un regroupement d’organismes tels que Greenpeace réclame plus de transparence de la part du gouvernement.

« En environnement comme dans tout autre domaine d’intérêt public, la transparence, notamment via l’accès à l’information, est essentielle à la bonne conduite de toute société démocratique », peut-on lire dans la lettre.

Ils rappellent qu’en vertu des engagements internationaux, chaque individu doit avoir « accès aux informations relatives aux substances et activités dangereuses » dans sa collectivité.

Les organismes demandent que le tout soit déposé au Registre des évaluations environnementales.

La Presse Canadienne a obtenu la lettre que signent les représentants de nombreux organismes, notamment Nature Québec, Équiterre, Greenpeace, la Coalition Fjord, la Coalition Anti-Pipeline Rouyn-Noranda et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE).

À la suite de la publication en mars d’un rapport très dur du BAPE concernant le projet, le ministre avait indiqué que le gouvernement avait transmis une série de questions au promoteur.

Or les mouvements écologistes exigent davantage de « diligence » pour que la population soit éclairée sur le processus de décision actuellement en cours.

« La société civile devrait pouvoir bénéficier de la même célérité de publication des documents complétés après l’étape de la participation publique » durant les audiences du BAPE, lit-on.

 

« Derrière des portes closes »

Mercredi, le porte-parole péquiste en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault, avait fait écho aux demandes des groupes écologistes.

« On ne peut pas rester derrière des portes closes, il faut que le gouvernement rende publics ses échanges », a-t-il plaidé en conférence de presse à l’Assemblée nationale.

Il a rappelé les propres déclarations du ministre de l’Environnement selon lesquelles l’entreprise n’avait pas réussi à répondre à trois conditions définies par le gouvernement: elle n’a pas réussi à démontrer que l’opinion publique était favorable, que le projet servirait à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et qu’il permettrait d’accélérer la transition vers des énergies propres.

« Il faut que le ministre respecte sa propre Loi sur la qualité de l’environnement, forçant de déposer dans un registre public les questions de la compagnie, les questions du ministère, les réponses de la compagnie, pour savoir si la compagnie respecte les trois conditions énoncées par le gouvernement, ce dont je doute. »

Rappelons que GNL Québec est l’entreprise derrière Énergie Saguenay, un projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel et de terminal sur les bords du Saguenay, pour exporter le gaz par bateau. Le projet Énergie Saguenay est assorti de Gazoduq, soit la construction d’un gazoduc de 780 km transportant du gaz naturel de l’Ouest, à partir de l’Ontario, pour alimenter l’usine.

Le rapport étoffé du BAPE publié en mars concluait que les risques associés à ce projet de près de 10 milliards $ surpassaient largement ses avantages.

Aucune consultation du BAPE n’a enregistré une participation aussi forte: 2500 mémoires ont été déposés et 91 % d’entre eux étaient contre.

Sur le cycle complet du projet, de l’extraction du gaz dans l’Ouest à sa liquéfaction au Saguenay, le projet émettrait près de 7,8 millions de tonnes de CO2 par an.

Le BAPE signale que pendant la période de construction, qui s’échelonnerait sur quatre ans, le projet Énergie Saguenay devrait générer 6000 emplois directs et indirects, de même que 1350 emplois directs et indirects en période d’exploitation.

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