Louis Morisset nommé pdg de l'AMF

Publié le 20/06/2013 à 14:47, mis à jour le 20/06/2013 à 17:07

Louis Morisset nommé pdg de l'AMF

Publié le 20/06/2013 à 14:47, mis à jour le 20/06/2013 à 17:07

Louis Morisset est officiellement nommé président-directeur général de l'Autorité des marchés financiers (AMF). L'avocat de 40 ans est surintendant des marchés de valeurs de l'AMF depuis 2006. Il était auparavant avocat au cabinet de Stikeman Elliott.

« C'est une excellente nouvelle. M. Morisset connaît bien les rouages de l'AMF. J'ai eu plusieurs contacts avec lui au fil des ans et c'est quelqu'un qui connaît et comprend ses dossiers. On s'entend bien avec lui et il comprend la réalité du milieu des services financiers. Il est ouvert d'esprit », indique James McMahon, président pour le Québec de Force financière Excel.

Cette nomination est aussi une bonne nouvelle pour Louis-Daniel Gauvin, premier vice-président et directeur général, Caisse centrale Desjardins et Capital Desjardins : « Louis Morisset est quelqu'un d'expérience qui oeuvre au sein du régulateur depuis nombre d'années et qui a une bonne expérience de l'extérieur de l'AMF. Il a aussi rayonné sur le plan national et international. Avec ce qui se passe sur plan de la réglementation dans le monde, avoir une expérience telle qu'il a est une plus-value importante pour l'AMF et pour les institutions qu'elle règlemente. »

« Puisqu'il connaît l'industrie, il n'aura pas à faire ses classes et il va pouvoir être opérationnel et bien en selle au jour 1. C'est positif », ajoute Louis-Daniel Gauvin.

Le fait qu'il provienne du secteur privé est une bonne chose pour l'industrie, estime Jean-François Bernier, directeur général d'Interactive Brokers Canada. « Je trouve très positif que le gouvernement québécois nomme quelqu'un qui a fait du droit du côté des émetteurs», relate celui qui a été directeur à la défunte Commission des valeurs mobilières du Québec.

Jean-François Bernier estime en outre que les grands dossiers que sont les chambres de compensation -où se transige le capital des sociétés de courtage notamment - et la place de Montréal dans le monde financier au lendemain de la vente de sa Bourse nécessitent un régulateur solide et expérimenté. « Je n'ai aucun doute que Louis Morisset représentera très bien le Québec. »

Même son de cloche du côté de Heenan Blaikie, où le spécialiste en valeurs mobilières Sébastien C. Caron estime que l'arrivée de Louis Morisset augure bien pour le secteur. « Il a fait de l'excellent travail en tant que surintendant du marché des valeurs, et je le salue » en tant que nouveau pdg du régulateur, dit l'associé, qui louange également le travail fait par Mario Albert à l'AMF.

 

« De gros souliers »

« Il chausse de gros souliers », estime quant à lui Daniel Bissonnette, chef de la conformité chez Planifax. Si ce dernier connaît peu Louis Morisset, il s'attend à ce qu'il fasse preuve d'ouverture et d'empathie envers l'industrie et qu'il maintienne le dialogue avec elle.

« À la tête de l'AMF, ça prend quelqu'un avec du leadership et qui est connecté à la réalité. Il faut quelqu'un capable de prendre la part du client et de l'industrie, car l'industrie financière est importante au Québec », dit Daniel Bissonnette. Il soutient que plusieurs employés de l'AMF devraient avoir travaillé dans l'industrie afin d'être plus sensibles à ses enjeux.

« Le départ de Mario Albert me chagrine, car c'était un pilier depuis longtemps, note Gino Savard, président de Mica Services financiers, qui souligne ne pas connaître Louis Morisset. C'était quelqu'un qui était là depuis longtemps et bien au fait des problématiques de l'industrie. Il était connecté et pragmatique. J'aimais bien la direction que Mario Albert offrait ».

 

Prochaines priorités de l'AMF

Le projet d'encadrement des frais des fonds communs des Autorités canadiennes en valeurs mobilières, qui traite de l'abolition des commissions devrait être une priorité de l'AMF, selon Gino Savard.

« J'espère que M. Morisset va prendre le temps de bien écouter l'industrie et voir les impacts que ce type de législation va avoir eu ailleurs avant de s'attaquer à quelque chose qui fonctionne bien ici, dit Gino Savard. S'il mettait la hache dans les commissions, il va bouleverser toute une industrie. On s'arrache les cheveux pour essayer de convaincre et d'offrir des occasions à des jeunes pour s'établir dans notre industrie. D'en arriver à quelque chose où on va en arriver à facturer honoraire, je ne crois pas à cela. »

Selon James McMahon, Louis Morisset devrait lire avec attention le rapport du groupe d'agents généraux sur l'avenir de cette structure de distribution d'assurance vie. « Pour nous, les agents généraux, il faudrait absolument avoir une reconnaissance dans la loi. On ne peut pas être considéré comme un cabinet personnel. On fait des choses totalement différentes des cabinets. »

D'après Louis-Daniel Gauvin, l'AMF doit avoir une connaissance intrinsèque des coopératives afin de prendre en considération leurs spécificités dans la règlementation. « Il faut que tous les joueurs qui jouent sur la scène financière bénéficient d'un terrain de jeu égal sur lequel on peut concurrencer. La règlementation est un aspect important. »

« C'est avec enthousiasme que j'envisage mes collaborations futures avec ce dernier, indique pour sa part Luc Labelle, président et chef de la direction de la Chambre de la sécurité financière (CSF), dans un courriel. Le nouveau PDG de l'AMF peut compter sur l'appui de la CSF pour assurer ensemble une protection du public des plus efficace. Son expérience à l'AMF le prépare très bien aux défis de la réglementation et de l'encadrement des prochaines années. »

Par ailleurs, la Banque Nationale du Canada n'a pas souhaité commenter la nomination de Louis Morisset.

Avec la collaboration de Jean-François Parent

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