Des immeubles locatifs administrés par Revenu Québec en manque d'entretien

Publié le 17/09/2021 à 15:44

Des immeubles locatifs administrés par Revenu Québec en manque d'entretien

Publié le 17/09/2021 à 15:44

Par La Presse Canadienne

De vieux matelas, des morceaux de bois, des jouets, des meubles et de nombreux déchets sont quelques-uns des débris qui jonchent le sol à l’arrière des habitations. (Photo: La Presse Canadienne)

Des locataires de Montréal se sentent abandonnés depuis que Revenu Québec administre temporairement les trois immeubles de leur ancienne coopérative dissoute en 2019. Ils observent une dégradation des lieux, leur faisant craindre une éventuelle expulsion par un futur acheteur afin de réaliser des travaux majeurs. 

L’ancienne coopérative d’habitation les Cinq continents «n’a jamais été aussi sale», déplore des résidants qui expriment frustration et exaspération.

De vieux matelas, des morceaux de bois, des jouets, des meubles et de nombreux déchets sont quelques-uns des débris qui jonchent le sol à l’arrière des habitations de la rue Émile-Nelligan, dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. À travers ces monticules, s’ajoutent deux voitures abandonnées et une végétation laissée à elle-même. 

Un arbre se retrouve notamment en mauvaise posture, menaçant des fils électriques et nécessitant même l’intervention des pompiers cet été afin d’ériger un périmètre de sécurité. 

À l’intérieur des immeubles, des trous au bas de certains murs et des corridors défraîchis. Des familles vivent également dans des appartements ayant besoin de travaux, comme réparer un immense trou au plafond, un comptoir de cuisine qui se défait ou des portes délabrées.

«Depuis que la gestion est entre les mains de Revenu Québec, les trois blocs se trouvent dans un état de délabrement très, très avancé», fait valoir l’un des résidents, Blaise Nsimba.

Les immeubles logent une trentaine de familles, dont plusieurs sont à faible revenu et issues de l’immigration. 

Les locataires assurent que les lieux affichaient auparavant «une très bonne image» grâce à l’implication de membres coopérants responsables de la conciergerie. Mais l’agence gouvernementale, expliquent-ils, a mis un terme à cette pratique pour donner le mandat à une société de gestion immobilière. 

Celle-ci se limite toutefois à récolter les loyers chaque mois et ne donne jamais suite aux demandes de travaux et d’entretien, selon les résidants. 

«On s’est retrouvé sans ressource quand Revenu Québec a pris possession des immeubles. Ils ne s’occupent pas du tout de l’entretien, que ce soit de l’intérieur et de l’extérieur. C’est incroyable que des êtres humains puissent vivre dans une telle situation. C’est inadmissible», commente Djibril Souaré, qui habite l’endroit depuis environ 15 ans. 

Des locataires tentent avec leurs propres moyens de faire un peu d’entretien, jusqu’à se cotiser pour acheter une tondeuse afin de couper l’herbe.

«On veut que les lieux soient propres, qu’ils entretiennent pour qu’on puisse vivre décemment, réclame Marie-Antoinette Mansaré, propriétaire d’une garderie à l’intérieur du complexe résidentiel. Qu’ils arrêtent de nous traiter comme du bétail.»

Revenu Québec est devenue liquidatrice des biens de la coopérative après sa dissolution au printemps 2019 par le ministère de l’Économie, en vertu de la loi sur les coopératives. La non-transmission entre autres du rapport annuel et des états financiers 2017 sont à la source de cette décision. 

Des membres ont tenté de remédier aux manquements pour faire annuler le décret du ministère, en vain. Ils se sont tournés vers les tribunaux pour contester la dissolution. La Cour supérieure les a déboutés en août, mais ils entendent faire appel du jugement. 

Ces locataires disent avoir été victimes du trésorier de l’époque qui aurait omis de transmettre les documents en raison de conflits internes. Selon eux, le trésorier a donné seul son accord à la dissolution sans consulter les autres membres. Ils déplorent maintenant de ne plus avoir accès aux ressources pour remédier à la situation. 

Entre-temps, Revenu Québec a mis en vente les immeubles au coût de plus de 3,3 millions $. Une promesse d’achat a été acceptée; il manque seulement l’autorisation de la cour pour procéder, peut−on lire sur le site web de Remax. La prochaine audience est prévue à la mi-décembre.  

Des locataires craignent que la dégradation avancée des immeubles laisse présager une démolition complète de l’endroit. «Quand on veut vendre et qu’on veut donner de la valeur, on entretien. L'intention des futurs acheteurs, c’est peut−être de tout raser. C’est peut-être pour ça qu’on n’investit pas dans l’entretien des lieux», soutient Mme Mansaré. 

Des locataires souhaitent conserver le caractère social, mais en raison de la dissolution, ils n’ont plus accès aux ressources financières provenant des loyers pour faire des démarches en ce sens. 

 

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