Climat : la décennie 2000-2009 probablement la plus chaude depuis 1850

Publié le 08/12/2009 à 14:12

Climat : la décennie 2000-2009 probablement la plus chaude depuis 1850

Publié le 08/12/2009 à 14:12

Par La Presse Canadienne

La décennie finissante est en passe de devenir la plus chaude jamais répertoriée, et 2009 pourrait de son côté figurer parmi les cinq années les plus chaudes recensées à ce jour, a rapporté mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM) au deuxième jour de la conférence sur le climat de Copenhague.

La décennie 2000-2009 "est très probablement la plus chaude répertoriée" depuis que ce type de données a commencé à être compilé en 1850, a expliqué Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM, lors d'une conférence de presse. Elle est "plus chaude que celle des années 1990, celle des années 1980, et ainsi de suite."

En Afrique centrale et en Asie du sud, 2009 sera probablement l'année la plus chaude jamais recensée, mais globalement l'année qui s'achève sera "la cinquième plus chaude" documentée, a précisé M. Jarraud. Si cela se confirme, 2009 succédera à ce rang à 2003.

Selon la NASA, les autres années les plus chaudes depuis 1850 sont: 2005, 1998, 2007 et 2006. L'agence spatiale américaine précise que les faibles écarts de mesures entre ces années ne sont pas statistiquement significatifs.

L'OMM estime que la température moyenne de la planète en surface de janvier à octobre 2009 a été 0,44 degré Celsius plus élevée que la moyenne annuelle entre 1961 et 1990. La marge d'erreur est de 0,11 degré et les chiffres définitifs seront publiés début 2010.

Les données de l'OMM ont été rendues publiques alors que les négociateurs réunis à la conférence de l'ONU sur le climat ouverte la veille à Copenhague, se sont concentrés mardi sur des points techniques du projet d'accord, comme les "inventaires de gaz".

Le rendez-vous de Copenhague, qui rassemble pendant deux semaines les délégués de 192 pays, est considéré comme crucial pour la lutte contre le réchauffement climatique. La conférence vise à conclure un nouvel accord international sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en remplacement du protocole de Kyoto, qui expire en 2012. Un autre enjeu concerne le financement d'un fonds pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique et à réduire leurs émissions.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a prédit mardi qu'un accord solide serait conclu à Copenhague. "Aux quatre coins du monde nous voyons un élan sans précédent en faveur d'un accord", a-t-il observé depuis le siège des Nations unies à New York. "Je suis encouragé et optimiste." Le résultat de la conférence aura une importance "cruciale" pour "l'avenir de l'humanité, voire pour la Terre", a-t-il ajouté.

En Grande-Bretagne, le Premier ministre Gordon Brown a appelé les Européens à revoir à la hausse leurs engagements pour pousser les Etats-Unis et d'autres pays à proposer davantage à Copenhague. L'Union européenne a déjà décidé de réduire ses émissions de 20% d'ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990, et se dit prête à monter la barre à 30% si d'autres pays industrialisés s'engagent à la même hauteur.

"Je veux créer une situation dans laquelle l'Union européenne est persuadée d'aller à 30%", a expliqué M. Brown dans un entretien au "Gardian". Les Vingt-Sept auront l'occasion, s'ils le souhaitent, de s'engager sur ce chiffre lors d'un sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles.

Une nouvelle en provenance des Etats-Unis a dopé les négociations lundi: l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) a estimé que les GES étaient une menace pour la santé publique des Américains, et que ces émissions devaient être réduites, soit par le Congrès, soit par le gouvernement américain.

Cette décision permettra à l'administration du président américain Barack Obama de prendre des mesures contre les GES sans avoir besoin de l'adoption d'une loi au Congrès. "Je pense que cela renforcera la confiance des gens" à Copenhague dans la capacité des Américains à aller plus loin, a estimé le plus haut responsable de l'ONU sur le climat, Yvo de Boer.

Pour l'instant, les Etats-Unis ne proposent qu'un objectif de réduction de 17% de leurs émissions de GES par rapport aux niveaux de 2005, soit seulement 3% à 4% par rapport à 1990.

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