Des petits pains de père en fille

Publié le 23/04/2011 à 00:09, mis à jour le 09/06/2011 à 10:22

Des petits pains de père en fille

Publié le 23/04/2011 à 00:09, mis à jour le 09/06/2011 à 10:22

Par Julie Roy

Marie-Ève et Guillaume St-Amour, Boulangerie St-Donat [Photo : Benjamin Nantel]

Marie-Ève St-Amour rêvait de faire carrière derrière les caméras, pas de préparer des petits pains. Pourtant, à la fin de ses études en cinéma, elle se ravise et choisit de prendre la relève de son père à la tête de l'entreprise familiale, la Boulangerie St-Donat, que le paternel dirige depuis 1989.

En travaillant dans l'entreprise les fins de semaine, Marie-Ève s'est découvert une passion pour le service à la clientèle et la boulangerie. " Après mûre réflexion, je trouve que ce n'est pas si loin du métier de réalisateur. Il faut du leadership et toujours énoncer clairement sa vision des choses ", résume la jeune femme, qui ne regrette pas sa décision, dix ans plus tard.

Guillaume St-Amour a accueilli ce revirement avec soulagement. Respectant le choix de son enfant unique, il avait continué de faire prospérer sa PME dans le but de la vendre, mais il n'avait jamais perdu espoir de voir sa fille lui succéder. Quand elle a manifesté son intérêt, il a complètement changé sa vision pour penser à la croissance plutôt qu'à la vente.

Pour que la pâte lève, il a toutefois fallu s'armer de patience. L'homme d'affaires avait en tête que sa fille serait prête à rependre le flambeau en cinq ans, une erreur qu'il admet aujourd'hui. " J'ai voulu aller trop vite. Je me suis rendu compte que Marie-Ève devait acquérir les compétences requises avant de prendre les commandes. C'était d'autant plus vrai que l'entreprise était en pleine croissance. J'ai donc dû réévaluer la durée de la transition. "

Première étape : s'assurer que sa fille possédait les aptitudes et les capacités pour diriger l'entreprise. " Les tests psychométriques ont permis de repérer ses forces, ses besoins en matière de formation et ses attentes. Les conclusions ont été positives. À partir de cet instant, un plan de développement a été créé ", raconte-t-il.

La jeune entrepreneure a ainsi bénéficié du soutien d'un consultant externe et d'un coach. Aujourd'hui encore, elle continue à se former en participant à un programme de deux ans à l'École d'entrepreneurship de Beauce. Cette rencontre avec des patrons chevronnés lui a, entre autres, permis d'améliorer sa communication avec ses employés.

En 2006, après un gel successoral, le père a cédé la moitié des parts de la boulangerie à sa fille. Chacun a alors pris soin de bien définir son rôle dans l'entreprise. Marie-Ève St-Amour a hérité de la gestion des ressources humaines. En tant que jeune mère, elle est sensible à la conciliation travail-famille.

" Marie-Ève se débrouille très bien dans ce domaine et connaît même de belles réussites. Elle a donné une chance à un employé que je n'aurais peut-être pas embauché en raison de son attitude. Or, il s'avère aujourd'hui l'un de nos meilleurs éléments ", note M. St-Amour.

Dix ans plus tard, alors que toutes les étapes du transfert devraient être terminées d'ici un an, M. St-Amour se dit heureux d'avoir pris son temps avant de céder les rênes, car cela aura permis à l'entreprise de vivre une transition en douceur. " Je m'occupe encore de tout ce qui concerne l'équipement de la boulangerie, mais mon téléphone ne sonne presque plus. Cela donne la preuve que le transfert est fait et que ma fille représente le futur... ".

Questions en rafale

Âge du vendeur : 60 ans

Âge du repreneur : 33 ans

Raison de la vente : Le père veut prendre sa retraite

Chiffre d'affaires (au moment de la vente) : n.d.

Bilan (après la vente) : Le chiffre d'affaires a doublé

Secteur d'activité de l'entreprise : Boulangerie, pâtisserie et produits saisonniers

Marché : Le Québec

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