[Bourse : Bloomberg]
Blogue – Les entrepreneurs du Québec et de l'est de la Chine ont quelque chose en commun: ils font tous deux face à une pénurie de main-d’œuvre qui menace leur croissance à long terme.
Ce phénomène touche surtout les entreprises chinoises ou étrangères en Chine installées dans les grandes villes des provinces côtières, comme Pékin, Shanghai et Guangzhou.
La Chine a un immense bassin de main-d’œuvre bon marché. Les provinces développées accueillent depuis longtemps des millions de travailleurs migrants qui ont quitté leur campagne – en laissant souvent derrière eux leur famille – pour améliorer leur sort.
Malgré tout, beaucoup entreprises ont de la difficulté à recruter des ouvriers pour faire fonctionner leurs usines, sans parler des gestionnaires et de techniciens bien formés, me confiait récemment un entrepreneur canadien établi en Chine.
Cette pénurie de main-d’œuvre tient à plusieurs facteurs, principalement au développement économique des provinces centrales de la Chine, qui rend plus difficile le recrutement d’ouvriers pour les entreprises installées dans les provinces côtières déjà industrialisées.
Durant la récession (qui s’est traduit par un ralentissement de la croissance en Chine), beaucoup de travailleurs migrants à Pékin, Shanghai et Guangzhou ont perdu leur emploi, et ont dû retourner dans leur région d’origine dans le centre du pays.
Or, après la crise, plusieurs d’entre eux ne sont pas retournés dans les grandes villes des provinces côtières. Ils ont trouvé un emploi dans leur région, dans des villes en plein développement comme Chongqing ou Wuhan.
Ils gagnent moins d’argent que dans les provinces côtières, mais l’écart n’est pas si grand que l’on pense. Il serait d’environ 200 yuans par mois, soit environ 30$CA. Le coût de la vie y est aussi moins, mais, surtout, les travailleurs peuvent continuer d’habiter avec leur famille.
Que font les entreprises dans les grandes villes comme Pékin et Shanghai? Elles doivent augmenter leur productivité, et augmenter les salaires de leurs travailleurs pour continuer d’attirer et de garder leur main-d’œuvre.
Cet enjeu ne vous paraît-il pas familier?
