Quand faut-il mettre ses enfants dehors?

Publié le 19/02/2016 à 09:24

Quand faut-il mettre ses enfants dehors?

Publié le 19/02/2016 à 09:24

Les «Tanguy» représentent un fardeau financier important pour les parents qui rêvent de liberté. Voici un plan en cinq étapes pour pousser ses enfants adultes hors du nid.

1. Conscientiser l'enfant

Jean-Pierre Auclair a permis à ses filles de demeurer à la maison jusqu'à 25 et 32 ans, mais il ne croit pas que celles-ci ont été trop gâtées. Même s'il ne leur a pas demandé de loyer, elles étaient conscientes de leur chance selon lui. « Si elles ne le sont pas, tu ne fais que les gâter », dit cet associé de l'entreprise Amusements Classique.

Pour la planificatrice financière chez BMO Groupe financier Hélène Boileau, planifier un budget, travailler à temps partiel, payer ses dépenses personnelles et contribuer aux tâches ménagères enseigne au jeune adulte la valeur de l'argent. « Sinon, les parents poules handicapent leurs enfants, car ceux-ci sont tellement habitués au luxe qu'ils ne sont pas intéressés à partir », prévient-elle.

2. Calculer les frais

Les dépenses liées à un enfant représentent plus qu'une baguette de pain supplémentaire par semaine à l'épicerie : bande passante illimitée pour le fortait Internet, deuxième voiture, frais de scolarité, argent de poche, toutes ces dépenses doivent être comptabilisées par les parents. Il est parfois difficile d'arriver à un chiffre précis, mais même prudent, il peut servir d'argument de négociation avec l'enfant. Une fois adulte, ce dernier devrait connaître le poids financier qu'il représente.

3. Établir une entente claire

Même si sa fille aînée est revenue cinq fois à la maison, Jean-Pierre Auclair n'a jamais voulu l'obliger à étudier ou à travailler, car il souhaitait qu'elle trouve sa voie. Hélène Boileau conseille cependant d'imposer des conditions aux enfants pour éviter que la maison devienne un hôtel!

« Une entente formelle, comme un contrat signé, c'est sûr que ça cause beaucoup moins de frictions et implique moins d'émotions », dit la planificatrice financière. L'idéal est de proposer une entente lorsque l'enfant est encore jeune. Il peut s'agir d'un loyer, mais le parent peut aussi permettre à l'enfant de ne pas en payer à certaines conditions, comme poursuivre des études supérieures et payer ses dépenses personnelles. Hélène Boileau a quant à elle demandé que ses enfants paient leur part des assurances sur la voiture familiale afin de pouvoir l'utiliser.

4. Exiger un loyer

« Certains parents ne voudraient jamais demander un loyer à leurs enfants, c’est trop émotif pour eux. Par contre, s’ils ont besoin de mettre 500 $ dans leurs REER par mois mais ne peuvent en mettre que 200 $ parce qu'ils gardent un enfant à la maison, ce manque à gagner de 300 $ devrait être le loyer exigé », indique Hélène Boileau.

Des parents plus à l'aise financièrement peuvent placer l'argent dans un compte spécial et le redonner à l'enfant plus tard. Si la négociation est ardue avec l'enfant, on lui indique à quoi serviront ces fonds. Après tout, ce sont les parents qui ont le dernier mot!

5. Lui faire rencontrer un planificateur financier

Si cette discussion est trop difficile, le parent peut faire rencontrer un planificateur financier à son enfant, comme le fait d’ailleurs Hélène Boileau. « Quand l’enfant ne prend pas ses parents au sérieux, la solution est de faire appel à une tierce partie pour s’assoir avec lui et établir un budget », dit-elle. Parler froidement de chiffres avec un expert contourne ainsi les tabous familiaux et permet à l'enfant adulte de poser toutes ses questions pour planifier son départ... et enfin s'émanciper de papa et maman.

 

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