Des hébergements qui sortent de l’ordinaire


Édition du 13 Avril 2022

Des hébergements qui sortent de l’ordinaire


Édition du 13 Avril 2022

Par Claudine Hébert

L'écogîte pour quatre personnes, le Hobbit, de l’entreprise Entre cîmes et racines, situé à Bolton-Est, affiche complet 365 jours par année. (Photo:courtoisie)

TOURISME D'AFFAIRES ET D'AGRÉMENT. Proposer de l’hébergement en chalet, c’est bien. Mais si ce même chalet a ce petit quelque chose qui lui permet de se démarquer de la concurrence, c’est encore mieux. À preuve, la popularité sans cesse grandissante des hébergements insolites partout dans la province.

Le succès phénoménal du Hobbit, de l’entreprise Entre cîmes et racines, situé à Bolton-Est, dans les Cantons-de-l’Est, en est un bon exemple. Depuis sa construction, en 2011, cet écogîte pour quatre personnes, bâti en pierres et recouvert d’un toit végétal, affiche complet 365 jours par année. Il faut d’ailleurs s’y prendre de 12 à 18 mois à l’avance pour réserver cet «habitat troglodytique» inspiré de l’univers du «Seigneur des anneaux». 

«Je croyais que la magie était pour s’estomper avec les années, mais cela n’a jamais été le cas. Tous les week-ends de 2022 sont déjà réservés depuis juillet 2021», indique François-Xavier Berger, directeur général et copropriétaire du domaine qui compte 14 écogîtes et six emplacements de camping, inauguré par son père Michaël et ses oncles Mario et René en 2002.

À elles seules, la location du Hobbit et celle de deux autres chalets du même genre ajoutés il y a trois ans — La Pierre de feu et Le Seigneur des bois — représentent le tiers des revenus annuels de la PME, qui atteignent le demi-million de dollars.

«Ce n’est pas l’envie qui manque d’ajouter d’autres chalets souterrains sur notre domaine forestier de 175 acres, soutient François-Xavier Berger. Pour le moment, le manque de main-d’œuvre et le coût élevé des matériaux refroidissent cependant nos ardeurs de construire ce type d’abris, qui avoisinent les 150 000 $.»

 

Vive les couleurs 

Au camping Havana Resort, à Maricourt, également dans les Cantons-de-l’Est, ce sont les 14 «cabanas» pouvant accueillir des familles de quatre à six personnes qui font fureur auprès de la clientèle. Bien qu’ils soient entourés de plus de 300 emplacements de camping, ces petits chalets représentent, à eux seuls, le quart des revenus annuels de ce vaste complexe estival. Aménagées en 2016 au coût de 25 000 $ chacune, ces petites maisons colorées qui évoquent les demeures des Caraïbes ont toujours maintenu un taux d’occupation de plus de 95%, signale la copropriétaire des lieux, Ariane Perrier. Ces petits chalets affichaient d’ailleurs déjà complet pour tous les weekends de l’été 2022 avant même la fin du mois de janvier. 

La direction songe à ajouter une soixantaine de chalets quatre saisons colorés sur son terrain de 300 acres d’ici la prochaine année. Chacun coûtera au bas mot 125 000 $ à construire.

 

Dormir sur l’eau

Du côté de Flotel, la recette de l’hébergement inusité repose pour sa part sur l’eau. Depuis juillet 2018, l’entrepreneur Bruno Lefebvre invite les aventuriers à dormir dans une de ses six chambres aménagées dans trois conteneurs flottants dans la baie Saint-François, à Salaberry-de-Valleyfield, en Montérégie. Bien que le taux d’occupation ne dépasse pas les 70% sur une base annuelle, le lieu affiche généralement complet de la fin juin à la fin septembre, indique son propriétaire.

Évalués à plus de 100 000 $ chacun, les hébergements pouvant accueillir jusqu’à trois dormeurs disposent d’une chambre, d’une salle de bain, d’un accès au plan d’eau et d’une terrasse sur le toit. Il n’y a toutefois pas de cuisinette ; seulement une cafetière et un miniréfrigérateur. «Ce ne sont pas des chalets, rappelle Bruno Lefebvre. L’objectif est d’offrir le confort d’une chambre d’hôtel dans des marinas où l’on trouve déjà un écosystème qui propose des services de restauration.»

Encouragé par la popularité de ses cabines campivallensiennes, l’entrepreneur est sur le point d’ajouter quatre autres cabines d’ici le 1er mai à la Marina 360 de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix et quatre autres à la marina Saint-Tropez, à Saint-Blaise-sur-Richelieu, toutes deux en Montérégie. D’autres pourraient également être aménagées dans les marinas de Montebello et de Thurso, en Outaouais, au cours de la belle saison. 

 

Aux petits oiseaux

La Côte-Nord n’échappe pas à la formule des hébergements pas comme les autres. Depuis 2016, les visiteurs qui fréquentent le Parc Nature de Pointe-aux-Outardes peuvent dormir sur place, dans un des cinq nichoirs d’oiseaux géants. «Je cherchais un concept qui n’existait nulle part au Québec, ni ailleurs dans le monde», souligne le directeur général, Denis Cardinal. 

Construits tout près du quatrième plus grand marais salé de la province (après ceux de Cap-Tourmente, de l’Île Verte et du lac Saint-Pierre), où l’on a recensé pas moins de 230 espèces d’oiseaux, ces abris rendent hommage au merle bleu, au balbuzard pêcheur, à la chouette lapone, au grand pic et à l’hirondelle de rivage. 

Ces chalets pour quatre personnes — et un pour 12 personnes — ont coûté 70 000 $ chacun à construire. Un investissement qui rapporte, soutient Denis Cardinal. Les réservations frôlent les 100% de juin à la fin octobre. Ces locations, note-t-il, représentent près de 25% des revenus autonomes que génère cet organisme à but non lucratif.

La popularité de ces nichoirs géants contribue également à l’affluence du parc, qui ne cesse de croître depuis 10 ans. «En 2012, à peine 1800 visiteurs fréquentaient notre parc de 2 km2. Des visiteurs qui passaient, tout au plus, deux heures sur le territoire. L’an dernier, ils étaient plus de 17 500 à franchir nos portes. Et plus 70% de cette clientèle est demeurée au moins deux nuits sur place», signale fièrement le directeur du parc. 

Cette affluence n’est pas sans donner des ailes au développement de l’infrastructure récréotouristique outardéenne. Un projet de bâtiment d’accueil accessible l’hiver figure dans les cartons. Évalué à plus de 2 M$, ce nouvel édifice pourrait être accessible dès l’hiver 2023. La direction du parc a d’ailleurs déjà «hivernisé» ses nichoirs géants.

Puisque la formule hommage aux oiseaux fonctionne très bien, Denis Cardinal et son équipe songent également à bonifier l’offre d’hébergement d’ici l’an prochain. Ainsi, cinq œufs géants pourraient bientôt voir le jour. De nouvelles structures suffisamment spacieuses pour accueillir entre deux et trois personnes qui ne manqueront pas d’attirer l’attention. 

La «Notre-Dame» des Laurentides
Peu importe les saisons, chaque soir, l’église de Sainte-Agathe-des-Monts s’illumine. Ce spectacle est le fruit des efforts d’un citoyen, Yves Lavoie, qui a convaincu la Ville et de généreux donateurs d’investir près de 100 000 $ pour y installer un système d’éclairage extérieur en 2019. L’imposante infrastructure de pierre construite entre 1905 et 1907 ressemble à s’y méprendre à celle de Notre-Dame-de-Paris, car ses architectes, Daoust et Gauthier, se seraient largement inspirés de la cathédrale parisienne. On raconte que l’élite de Sainte-Agathe-des-Monts souhaitait alors accueillir le siège épiscopal du tout nouveau diocèse des Laurentides, un mandat qui a finalement été accordé à Mont-Laurier en 1913.
Du nouveau Chez Girard
Depuis plus de 20 ans, Anick Jérôme et son conjoint Marco Périard dirigent les destinées d’un des plus vieux restaurants du centre-ville, Chez Girard. Ils ont profité des fermetures forcées des deux dernières années pour y investir quelques dizaines de milliers de dollars afin de rénover la cuisine et la terrasse de quelque 80 places. Bien que la clientèle de l’endroit — une maison blanche au toit rouge, située tout près du lac des Sables qui compte également trois chambres à louer — ait déjà été majoritairement touristique, aujourd’hui, elle est composée à 70% d’habitants de Sainte-Agathe et des environs, estime la propriétaire. 
Trois plutôt qu’une
Sainte-Agathe-des-Monts est l’une des rares municipalités du Québec qui dispose de trois plages sur son territoire: les plages Tessier, Sainte-Lucie et Major. Les trois espaces sablonneux accueillent bon an, mal an plus de 50 000 visiteurs. Pendant la pandémie, deux d’entre elles (Tessier et Sainte-Lucie) ont été réservées à l’usage exclusif des Agathois. La Ville songe toutefois à les rouvrir au grand public cet été.
Une microbrasserie «incubée» localement
D’ici quelques semaines, la microbrasserie La Veillée ouvrira ses portes sur la rue Principale. Non seulement s’agit-il d’un nouveau commerce bonifiant le centre-ville agathois, l’établissement, dirigé par Patrick Laurin, est la toute première entreprise issue de l’incubateur-accélérateur La Manufacture, qui a pignon sur rue à Sainte-Agathe-des-Monts depuis 2017. En plus d’y brasser des bières, l’équipe de La Veillée prévoit l’aménagement d’un pub d’une quarantaine de places intérieures et d’une vingtaine d’autres sur la terrasse.
Sur la Route des Belles-Histoires
Sainte-Agathe-des-Monts figure sur la Route des Belles-Histoires. Inauguré en 2016, ce circuit patrimonial, qui s’étend sur plus de 284 km entre Saint-Jérôme et Mont-Laurier, traverse les villes et villages qui ont marqué l’histoire des Laurentides, plus particulièrement celle du curé Antoine Labelle, reconnu pour sa dévotion pour le développement de la région. Bien que ce circuit ne comporte qu’une seule adresse agathoise (le théâtre Le Patriote), la municipalité propose de prolonger la visite en empruntant son propre parcours patrimonial de près de 3 km. Présenté sous forme de «balado découverte», ce circuit guidé par GPS inclut une douzaine d’arrêts, dont le sanatorium et la gare.
Croisières sur le lac des Sables
Depuis sa création en 1944, Croisières Alouette fait découvrir les splendeurs du lac des Sables aux visiteurs. «Avant que ne survienne la COVID-19, nos deux bateaux transportaient près de 17 000 passagers chaque année, dont une forte clientèle internationale à l’automne», signale le capitaine Ghislain Parizeau, cinquième propriétaire de l’entreprise. Puisque celle-ci a été fermée au cours des deux derniers étés, le capitaine en a profité pour investir quelque 80 000 $ afin d’effectuer des rénovations sur ses deux embarcations accueillant respectivement 72 et 47 passagers. Cette année, Croisières Alouette reprendra ses activités à la Saint-Jean-Baptiste, et ce, jusqu’à la fin octobre. 
S’envoyer en l’air en équipe
Le Tyroparc Sainte-Agathe est l’une des attractions les plus populaires en ville depuis son ouverture en 2014. L’an dernier, pas moins de 20 000 personnes ont osé survoler les airs, accrochées à l’une de ses quatre mégatyroliennes. Le propriétaire fondateur, Philippe Cornette, a investi plus 1,5 million de dollars pour bâtir ces infrastructures qui mesurent entre 550 m et 915 m de long. Doté de parcours de «via ferrata» ainsi que d’un pavillon qui peut accueillir jusqu’à 80 personnes à la fois, l’endroit reçoit régulièrement la visite d’entreprises en quête d’une activité de consolidation d’équipe. «Près d’une dizaine de fois par année, des entreprises vont même réserver le parc en entier», signale Philippe Cornette. Actuellement, cette clientèle représente plus de 15% des revenus du Tyroparc. Son président aimerait bien que cette part double d’ici les deux prochaines années.
Paradis du camping
À l’instar des quelques villes de villégiature québécoises situées en bordure d’un lac, Sainte-Agathe-des-Monts offre davantage de sites de camping que d’autres types d’hébergement tels les hôtels et les gîtes. Ainsi, le Grand Sainte-Agathe ne comptait pas moins de 1308 emplacements répartis dans six terrains de camping en 2019 selon les données de MRC des Laurentides. C’est presque 2,5 fois plus que les quelque 600 options d’hébergement proposées par la quinzaine d’hôtels, la dizaine de gîtes et les 175 résidences de tourisme du secteur.

 


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