Une école qui façonne son quartier

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Septembre 2014

Une école qui façonne son quartier

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Édition du 13 Septembre 2014

Cliquez ici pour consulter le dossier sur les 40 ans de l'ÉTS

Plus qu'une école, l'ÉTS, dans Griffintown, est un établissement quasi tentaculaire, un vrai campus. Un chef de file - vert de surcroît - de la reconversion du quartier. Le point d'orgue de son développement : la création toute récente du Quartier de l'innovation, en partenariat avec l'Université McGill. Un projet audacieux qui pourrait faire de Griffintown et ses environs le laboratoire de l'innovation sous tous ses angles à Montréal.

Avec sept quadrilatères, 1,2 million de pieds carrés (pi2) construits en 10 ans pour un total de 240 millions de dollars, l'ÉTS n'est pas constituée seulement de salles de classe et de labos. C'est aussi 1 300 places en résidences universitaires bordées de commerces (épicerie, pharmacie, etc.), dont la venue a été orchestrée par l'École, un incubateur - le Centech - et un carrefour d'innovation - Ingo. Il faudra bientôt ajouter la Maison des étudiants de 130 000 pi2, qui devrait être achevée au début de 2015. L'ÉTS a aussi pris en 2013 sous son aile le bâtiment de l'ancien planétarium, planté sur ses terres à l'entrée du quartier. La Ville l'a donné à l'ÉTS à la condition que l'École y investisse 5 M$ d'ici 2016. Il est prévu d'en faire un carrefour de créativité, comprenant des salles de conférence, de remue-méninges, d'exposition, etc.

La raison de ce développement immobilier d'envergure ? «On ne voulait pas que Griffintown devienne une ville-dortoir ou un parc industriel où il n'y aurait pas de vie durant la journée, explique Patrice Catoir, directeur de la planification et du développement du campus. On a voulu créer un milieu de vie avec des commerces de proximité et des cafés étudiants.» À ce titre, la future Maison des étudiants comprendra une zone commerciale au rez-de-chaussée, avec notamment une pharmacie et une institution financière et, au cinquième étage, un groupement de médecine familiale ainsi que des cabinets médicaux privés.

Laboratoire de l'innovation

L'ÉTS est toutefois allée plus loin. Elle avait en effet besoin de «ne pas être une enclave dans le quartier», comme le dit son directeur général, Pierre Dumouchel, afin de continuer à attirer les étudiants et les professeurs. Et pour sécuriser son développement, il lui fallait un milieu dynamique et propice à ses activités. Un milieu industriel qui lui assure un bon partenariat avec les entreprises afin de doper la recherche et les innovations issues de l'École, mais aussi multiplier les lieux de stage et les débouchés professionnels pour ses étudiants des cycles supérieurs, dont elle veut augmenter le nombre. «On voulait une pollinisation croisée d'entreprises qui ont besoin d'innovation», affirme Patrice Catoir.

Le premier jalon a été créé en 2013 : le Carrefour d'innovation Ingo, qui accueille des entreprises désirant bonifier leur partenariat de recherche et de transfert technologique avec l'ÉTS. Elles ont un accès privilégié aux laboratoires et aux services de l'École, qui souhaite créer un milieu propice aux activités de maillage et d'échange. Le but est de favoriser l'innovation ouverte (open innovation), une approche de R-D qui vise l'accélération des processus d'innovation par le travail collaboratif et le développement de la compétitivité industrielle.

Dès 2009, l'idée - plus ambitieuse - s'impose du Quartier de l'innovation (QI), qui se concrétisera en 2013 et qui jouira d'investissements de près de 7 milliards de dollars dans les 10 prochaines années. Le futur hub de créativité issu de la transformation du bâtiment de l'ancien planétarium sera sa porte d'entrée physique, sa vitrine. Ce sera son incarnation, alors que le QI est conçu comme une plateforme, un écosystème basé sur les établissements universitaires, le tissu industriel, les organismes sociaux et culturels visant à stimuler la création et l'innovation. Il repose sur quatre piliers : urbain, social et culturel, industriel et formation-innovation. Des projets, qui seront coordonnés par l'équipe en cours de recrutement (lire l'entrevue avec le directeur général du QI, en page B10), seront menés dans ces différents domaines.

Rapprochement entre l'ÉTS et McGill

La naissance du QI a marqué les esprits, notamment parce qu'il est issu d'une démarche rassembleuse sous-tendue par le partenariat inédit entre un établissement universitaire de génie appliqué francophone - l'ÉTS - et une université anglophone réputée internationalement - l'Université McGill. Ce rapprochement entre les deux universités est dû à l'audace et à la bonne entente de leurs ex-têtes dirigeantes : Yves Beauchamp pour la première et Heather Munroe-Blum pour la seconde. «Nous avons une bonne complémentarité, reconnaissent Olivier Marcil, vice-président communication et relations externes, et Isabelle Péan, directrice de projet, Quartier de l'innovation, à l'Université McGill. McGill est très forte en idéation, en recherche fondamentale, tandis que l'ÉTS est une université de génie où la recherche est appliquée et sûrement la meilleure pour les liens avec l'industrie, les entreprises, domaine dans lequel on est moins bons.»

Des étudiants des deux établissements participeront ensemble à des projets répartis dans les quatre volets du QI. «Ils veulent travailler sur des choses concrètes, avoir un réel impact et être connectés à la communauté. C'est également la possibilité pour McGill de contribuer au développement futur du quartier. Ainsi, des étudiants de diverses facultés travaillent déjà sur la revitalisation d'une église pour en faire un laboratoire de culture urbaine où différentes activités culturelles et artistiques pourront avoir lieu. La faculté d'urbanisme travaille sur le dézonage du lieu, celle d'agriculture se penche sur la possibilité de faire un parc autour de l'église, celle d'art s'occupera de la programmation, celle de management de l'entrepreneuriat associé à cela», dit Isabelle Péan.

Rehausser l'image de Montréal

Par le QI, les deux établissements s'engagent dans leur communauté tout autant qu'ils assoient leur développement futur en créant les conditions propices. «Dans la course à la mobilité, dit Olivier Marcil, les étudiants cherchent des environnements porteurs, dynamiques. Le QI rehausse l'image de Montréal sur ce plan.» D'autres universités pourraient d'ailleurs se joindre au mouvement. Pour profiter de l'élan.

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