V*gam Biome fera-t-elle de Lanaudière la «Cosmetic Valley» du Québec?

Publié le 02/02/2024 à 17:30

V*gam Biome fera-t-elle de Lanaudière la «Cosmetic Valley» du Québec?

Publié le 02/02/2024 à 17:30

Par Dominique Talbot

Mireille Vega, fondatrice de l’entreprise (Photo: Facebook)

FOCUS RÉGIONAL LANAUDIÈRE. En matière de crème pour la peau, l’entreprise V*gam Biome a développé une solution toute simple, mais qui s’incorpore dans une industrie où la compétition est féroce et dominée par de très grands joueurs qui se partagent un marché mondial de 140 milliards de dollars américains. L’entreprise de Lanaudière, fondée en 2019, travaille à y faire sa place.

Bien que la municipalité de Lanaudière soit encore loin d’être le pendant nord-américain de la « Cosmetic Valley » de la France, qui emploie à elle seule plus de 130 000 personnes, des solutions innovantes et 100 % naturelles comme celles de V*gam Biome reçoivent cependant de plus en plus d’attention de la part des consommateurs partout sur la planète, notamment en Europe et en Asie. D’ailleurs, la croissance anticipée pour les produits de soins pour la peau est de 5 % à 6 % dans le monde d’ici 2026.

Le Québec, comme le reste du Canada ne devrait pas y échapper. C’est pourquoi l’année 2023 devrait marquer un tournant pour V*gam Biome. « Nous sommes sur une bonne lancée et nous espérons quadrupler notre chiffre d’affaires cette année, lance Mireille Vega, fondatrice de l’entreprise. Ça doit être l’année de la rentabilité. »

Pour y arriver, l’entreprise bénéficie du soutien et des services de l’incubateur et accélérateur d’entreprises Innohub La Centrale, à Terrebonne.

 

Un saut vers l’inconnu

Pourquoi se lancer dans une aventure dans laquelle ses principaux concurrents ont des chiffres d’affaires dans les milliards, et lorsqu’on a un doctorat en poche et une carrière bien établie dans le domaine médical et pharmaceutique ?

« Il est venu un moment où, d’une certaine façon, je me suis fâchée contre l’industrie », raconte simplement l’entrepreneure, chimiste de formation qui détient un doctorat en biotechnologie. À la fin de mon doctorat, je ne voulais pas développer quelque chose qui existait déjà et je me disais “qui suis-je pour développer un tel produit quand les grands laboratoires ne l’ont pas fait ?” Mais 20 ans plus tard, je me dis “si moi je ne le fais pas, ça ne se fera pas”. »

Cette industrie, poursuit-elle, propose bien souvent une multitude de produits qui finissent par coûter une fortune et qui donnent parfois le tournis. « Plus on fait d’étapes et plus on prend le risque d’enlever des éléments qui, à la base, sont présents sur la peau et qui sont bons pour elle ». Certaines de ces étapes détruisent le microbiote de la peau, avance-t-elle.

« On a fait en sorte d’élaborer un soin pour la peau complet et simple d’utilisation », dit la femme d’affaires. Selon Mireille Vega, une personne n’a besoin que d’une crème émolliente et d’un sérum minéral, qui s’adaptent aux besoins fluctuants de la peau. Tout simplement. 

« Nous avons listé tous les ingrédients que nous voulions éviter, mais surtout, nous avons listé tous ceux que nous voulions qui sont absolument essentiels. […] Ainsi, nous avons développé une solution qui regroupe tous les produits. C’est notre principal attrait. »

Après plusieurs années de recherche, Mireille Vega a donc trouvé la bonne formule et a réussi à équilibrer des dizaines d’ingrédients naturels, véganes et locaux dans une grande proportion. « Les gros joueurs n’ont pas intérêt à jouer dans nos platebandes, car ils se cannibaliseraient », analyse-t-elle. Et c’est peut-être cette simplicité qui lui donne un avantage par rapport à d’autres grandes marques, qui multiplient les gammes de produits. 

 

Ce texte a initialement été publié dans l'édition papier du 12 avril 2023.

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