Des colis à moindre prix pour les PME

Publié le 04/06/2021 à 14:13

Des colis à moindre prix pour les PME

Publié le 04/06/2021 à 14:13

Par Emmanuel Martinez

«Le gros avantage, c’est que le client n’a pas à négocier son contrat. Il obtient dès le départ un tarif très concurrentiel», dit le président-fondateur de Buster Fetcher, Matt Lessard.

L’expédition de colis est devenue incontournable pour les PME avec la généralisation du commerce électronique, mais cette pratique vient gruger des marges qui sont parfois faibles.

Une nouvelle initiative de l’entreprise de Québec Buster Fetcher promet aux PME qui ont des frais d’envoi de moins de 15 000 $ par année d’économiser en profitant des tarifs de gros volumes de Purolator. Pour y arriver, elles doivent faire partie du Club d’expédition Buster Fetcher, un regroupement d’achats qui met tous ces petits acteurs dans le même bassin.

«Avec la crise de la COVID-19, il y en a qui se sont rendus compte que cela coûte cher d’expédier, a dit le président-fondateur de Buster Fetcher, Matt Lessard, en entrevue avec Les Affaires. Avec notre offre, les PME peuvent épargner jusqu’à 79 % par rapport au tarif régulier de Purolator, contrairement à 40-50 % sans nous. C’est significatif.»

Il n’y a aucuns frais pour y adhérer, mais les PME devront débourser 1$ par colis, peu importe le poids ou la distance de livraison au pays, à l’entreprise spécialisée dans les questions d’expédition.

«Le gros avantage, c’est que le client n’a pas à négocier son contrat. Il obtient dès le départ un tarif très concurrentiel, fait valoir le patron de l’entreprise née en 2018. En faisant partie de notre regroupement, il conserve son propre compte chez Purolator, qui est payée directement par eux. Il a donc une meilleure analyse de sa situation et un meilleur contrôle de ses coûts.»

Ce service s’adresse donc aux petits joueurs et pas à ceux qui expédient, par exemple, plus d’une centaine de colis par jour.

 

Transformée par la pandémie

La pandémie a bousculé le modèle d’affaires de Buster Fetcher qui estime avoir vu les trois quarts de ses revenus s'évaporer dans les premiers mois de confinement.

À ce moment-là, elle se concentrait sur son service de gestion des remboursements auxquels les entreprises ont droit de la part des transporteurs qui livrent leurs colis en retard. Mais avec la crise, Postes Canada, FexEx, UPS et les autres ont aboli temporairement ces garanties en invoquant un cas de force majeur – l’urgence sanitaire - faisant en sorte que Buster Fetcher a perdu une partie de sa raison d’être.

L’entreprise d’une quinzaine d’employés s’est rattrapée par la suite en offrant des analyses des coûts pour ses clients de Postes Canada.

«On a réussi à faire réduire considérablement la facture de nos clients avec ce service. On a eu un client qui a épargné 200 000 $. Pour une PME. Si tu économises 5000 $ en six mois, c’est substantiel», précise Matt Lessard.

«Beaucoup d’entreprises peuvent faire des économies, mais ne le savent juste pas. Ils payent parfois des tarifs trop chers, ainsi que des surcharges ou des frais d’assurances qui ne sont pas nécessaires, ajoute-t-il. On a l’avantage de comparer avec les autres clients, en gardant les données confidentielles évidemment.»

En consultant ses quelque 1150 clients durant la pandémie, Buster Fetcher a été convaincue que la création d’un groupe d’achat allait être populaire. Elle s’est alors tournée vers Purolator pour en arriver à une entente. Et même si cette initiative vient d’être lancée, les volumes minimaux négociés avec Purolator ont déjà été dépassés.

L’avantage de cette plateforme pour ceux qui vont s’y joindre, c’est qu’au fil du temps, avec davantage de participants, les volumes augmenteront, et Buster Fetcher pourra donc négocier de meilleurs tarifs pour ses clients.

L’entreprise mise ainsi sur la croissance de cette formule qu’elle qualifie «d’unique au pays» pour tirer son épingle du jeu.

Avec le retour des garanties offertes par les livreurs, Buster Fetcher retrouve aussi son créneau d’origine avec maintenant plus de cordes à son arc pour générer des revenus. Elle planche également sur un projet pour les marchands faisant affaire avec Amazon.

Déjà bien occupée, cette PME veut lancer une chaine YouTube pour fournir gratuitement des renseignements utiles sur le monde de l’expédition.

«La plupart des clients ne savent pas ce qui se passe et ce à quoi ils ont droit, note Matt Lessard. Ils sont dans un trou noir. On veut donc faire de l’éducation et les aider à épargner en frais d’expédition.»

Avec le boom des commandes à domicile engendré par le commerce électronique et ses nouvelles stratégies, l’entreprise est par conséquent quasi assurée de terminer l’année avec un bilan record.

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