Le marché des fusions et acquisitions toujours aussi bouillonnant en 2016

Offert par Les Affaires

Publié le 16/11/2016 à 08:18

Le marché des fusions et acquisitions toujours aussi bouillonnant en 2016

Offert par Les Affaires

Publié le 16/11/2016 à 08:18

Michel Gallant, associé en conseils financiers chez Deloitte

Les fusions et acquisitions continuent de se multiplier au Canada et au Québec en 2016. Contrairement à une perception largement répandue, les entreprises d’ici ne sont pas que des proies faciles, elles savent aussi se faire prédatrices.

Depuis quelques années, le marché des fusions et acquisitions canadien est très actif et 2016 ne fait pas exception. « Le nombre des transactions avec participation canadienne a diminué un peu par rapport à 2015, mais leur valeur a augmenté, avoisinant les 209 milliards $ CAN, en hausse de 17 % par rapport au neuf premiers mois de 2015 », explique Me Philippe Bourassa, associé chez Blakes.

Plusieurs facteurs concourent à cette hausse de la valeur, notamment l’accès à des réserves de liquidités et à du crédit bon marché en raison de la faiblesse des taux d’intérêt. De plus, les principaux acheteurs ont été les grandes entreprises ou les gros fonds de pension. Or, ces joueurs recherchent des transactions de grande envergure.

Au Québec, si le nombre de transactions demeure respectable, leur valeur est relativement faible. Selon Crosbie & Company, lors des six premiers mois de l’année, 128 transactions ont été annoncées au Québec, représentant 14 % du total canadien. Toutefois, leur valeur (639 M$ CAN) ne compte que pour 1,7 % de la valeur totale des transactions canadiennes.

Si les F&A entre des entreprises canadiennes et américaines sont nombreuses, c’est le voisin du nord qui a l’appétit le plus vorace. En effet, de 2010 à 2016, 64,7 % des activités transfrontalières Canada-États-Unis visaient l’acquisition d’une cible américaine par un acquéreur canadien, rappelle le cabinet Osler.

Des chiffres qui n’étonnent par Me Bourassa. « La balance des F&A demeure à l’avantage du Canada depuis longtemps. Environ 57 % des F&A canadiennes visent des entreprise à l’étranger. Après trois trimestres en 2016, la valeur des entreprises étrangères acquises par les compagnies canadiennes approche les 1 000 milliards de dollars. »

Philippe Bourassa, associé chez Blakes

Le retour de l’Oncle Sam

On assiste toutefois au retour des acquéreurs américains. « Le Canada est un petit marché, mais il est stable, son système bancaire est solide et son économie a démontré de la résilience lors de la crise de 2008, il est donc attrayant pour des entreprises américaines souhaitant se diversifier », explique Michel Gallant, associé en conseils financiers chez Deloitte.

Il ajoute que les secteurs dans lesquels les F&A pullulent sont nombreux, que ce soit l’alimentation, le transport ou les services financiers. Le secteur énergétique connaît une forte consolidation en raison de la baisse du marché du pétrole, comme le démontre les nombreuses transactions dont l’important achat de Spectra Energy par Enbridge. Les secteurs minier et chimique sont en proie à des vagues de consolidation mondiales, lesquelles ont amené Potash et Agrium a jouer défensif en fusionnant.

Mais pour d’autres, les F&A sont plutôt un outil d’expansion. C’est le cas pour Couche-Tard, qui a avalé l’américaine CST Brands, devenant ainsi la plus grosse chaîne de dépanneurs en Amérique du Nord, ou de TransForce qui a mis la main sur XPO Logistics.

« Sans oublier que nombre de PME québécoises sont menées par des entrepreneurs qui avancent en âge, rappelle Michel Gallant. S’ils ne trouvent pas de relève à l’interne, ils procèdent à la vente de leur entreprise. »

Acheter pour apprendre

La relative faiblesse du dollar canadien peut avoir un impact, mais rarement dissuasif. « Les entreprises canadiennes ont développé des stratégies sophistiquées pour contourner ou même bénéficier des aléas de la valeur des devises, explique Georges Pigeon, associé services conseils transactionnels de KPMG. D’autant plus que plusieurs éléments simplifient l’intégration d’une entreprise située aux États-Unis, comme la proximité, les façons d’opérer similaires, la langue, la culture, etc. Cela permet de bénéficier plus facilement des synergies espérées. »

Il note, par ailleurs, un changement stratégique du côté des Chinois. « Auparavant, ils acquéraient surtout pour mettre la main sur des ressources, mais dorénavant ils cherchent des cibles permettant de bien comprendre les méthodes de fabrication utilisées en Amérique du Nord et de les importer en Chine, notamment dans les secteurs industriels et alimentaires », prévient-il.

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