L’indice S&P 500 tente à nouveau depuis un mois de retrouver une tendance à la hausse que l’on voudrait être durable. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Depuis un an, la question revenait à chaque amorce de hausse des marchés boursiers. Mais à chaque fois, les investisseurs ont été déçus.
L’indice S&P 500 tente à nouveau depuis un mois de retrouver une tendance à la hausse que l’on voudrait être durable. En date du 31 mars, l’indice gagnait 7% depuis le début de l’année, et la moitié de cette hausse survenait lors de la dernière semaine du mois.
Les gestionnaires de fonds demeurent prudents pour la plupart. Pourtant, après les pertes importantes subies en 2022, une reprise n’aurait rien de surprenant.
Une image fort encourageante
L’examen des variations quotidiennes de l’indice S&P 500 montre pour sa part beaucoup de points positifs, explique Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles
Après un début d’année qui a vu l’indice passer de 3800 à 4200 en janvier, celui-ci est revenu à son point de départ durant la première semaine de mars, mais le niveau de 3800 s’est alors distingué comme un point de support qui a permis de freiner la baisse et de restaurer une tendance à la hausse.
Cette dernière poussée a permis à l’indice de se retrouver à la fois au-dessus de sa ligne de tendance (ligne pointillée), de sa moyenne mobile de 50 jours (ligne noire) et de celle de 200 jours (ligne grise), note l’analyste. De plus, la moyenne mobile de 50 jours est passée au-dessus de celle de 200 jours indiquant un possible changement de direction. Enfin, la moyenne de 200 jours évolue maintenant de façon horizontale et pourrait retrouver sous peu une tendance haussière.
C’est en franchissant, s’il y parvient, le niveau de 4200 où s’était arrêtée la poussée de janvier que nous aurons la confirmation que l’indice a retrouvé une tendance à la hausse, estime Monica Rizk.
Les taux d’intérêt, encore et toujours
Sans doute que l’évolution des taux d’intérêt demeurera l’élément principal qui guidera les investisseurs, explique Cimon Plante, gestionnaire de portefeuilles à la Financière Banque Nationale.
À cet égard, nombreux sont ceux qui croient que la Réserve fédérale américaine (Fed) mettra bientôt sur pause son taux directeur, alors que l’inflation semble ralentir, et que les craintes de récession persistent. Mais plus important encore est la baisse de taux sur les obligations de 10 ans du Trésor américain qui est passé de 4,07% à 3,28% depuis le début de mars, signale le gestionnaire. «Cela n’est certainement pas étranger à la hausse du S&P 500 entamée en mars, et constitue l’élément à surveiller de près», dit-il. Ironiquement, les craintes de récession stimulent les marchés boursiers parce qu’elles occasionnent une baisse des taux obligataires.
Les sociétés américaines commenceront sous peu à divulguer leurs résultats de 1er trimestre. Seront-ils assez bons pour soutenir la hausse boursière? «Les dirigeants des grandes sociétés ont compris qu’ils devaient s’assurer de bien gérer les attentes», explique Cimon Plante. «Ainsi, des résultats mitigés pourraient ne pas trop affecter négativement les marchés, car dans la plupart des cas la barre n’avait été placée très haute», conclut-il.
