Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi, pâtissant d'une injection massive de liquidités par la BCE dans les banques de la zone euro, opération dont l'ampleur révèle les tensions auquel est soumis le secteur, et la zone euro toute entière.

La BCE a injecté pas loin de 500 milliards d'euros dans les établissements de crédit de la zone euro.

"Si la BCE a dû se résoudre a prêter de telles sommes, cela veut dire que la situation est grave et que les tensions interbancaires sont très importantes", a commenté Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.

La Bourse de New York était également en baisse, les investisseurs s'interrogeant sur les implications du prêt massif accordé par la Banque centrale européenne (BCE) aux établissements financiers.

L'Eurostoxx a cédé 0,80%.

La Bourse de Paris a terminé sur une baisse (-0,82%).

A la clôture, l'indice CAC 40 a lâché 24,92 points pour s'inscrire à 3.030,47 points, dans un volume d'échanges modeste à l'approche des fêtes de fin d'année de 2,4 milliards d'euros.

Après une matinée orientée dans le vert et une hausse de 2% grâce à la détente sur les taux longs espagnols et à une première réaction positive à l'opération de prêt de la BCE, le marché s'est essoufflé à mi-journée.

Avec l'arrivée des opérateurs américains, la cote a perdu du terrain alors qu'ils vendaient des valeurs européennes, dont françaises, explique-t-on dans les salles de marché.

Les valeurs bancaires subissaient en premier lieu le retournement de tendance et ont terminé en nette baisse après avoir été en hausse dans la matinée: Société Générale a perdu 3,40% à 16,63 euros, BNP Paribas lâchait 2,97% à 29,24 euros et Crédit Agricole cédait 2,13%% à 4,23 euros.

Hors CAC 40, Dexia reculait de 6,74% à 0,31 euro.

La Bourse de Londres a terminé en baisse.

L'indice Footsie-100 des principales valeurs a perdu 29,86 points, soit 0,55% par rapport à la clôture de mardi, à 5.389,74 points, après avoir été en nette hausse juste après le prêt géant accordé par la BCE aux banques de la zone euro.

Dans des volumes d'échanges modérés, la plupart des secteurs ont évolué en ordre dispersé, y compris les banques.

Lloyds Banking Group a ainsi gagné 5,57% à 24,94 pence, tandis que HSBC perdait 0,79% à 488,45 pence.

Du côté des minières, Antofagasta s'appréciait de 0,51% à 1.189 pence, mais Vedanta lâchait 2,62% à 1.042 pence et Anglo American 1,22% à 2.300 pence.

A La Bourse de Francfort, l'indice des trente valeurs vedettes Dax a reculé de 0,95% à 5.791,53 points, et le MDax des valeurs moyennes de 0,22% à 8.7817,69 points.

Sur le Dax, Deutsche Bank a lâché 0,94% à 28,38 euros et Commerzbank 0,53% à 1,32 euros.

SAP a bu la tasse (-6,08% à 39,92 euros) alors que "la nervosité augmente" sur le marché des logiciels professionnels, notait Mirko Maier, analyste chez LBBW.

L'action de Lufthansa a cédé 1,46% à 9,03 euros.

Siemens a reculé de 1% à 72,19 euros.

L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur une baisse de 0,97% à 14.819 points.

Certaines valeurs bancaires ont enregistré de bonnes progressions, comme Mediolanum qui a pris 1,36% à 2,984 euros ou le groupe Intesa Sanpaolo avec 1,16% à 1,306 euros.

La banque Unicredit, dont la note a été dégradée mardi par l'agence Fitch, a été l'une des lanternes rouges avec -4,39% à 0,7075 euro.

La banque Banca Monte dei Paschi di Siena (MPS) et UBI Banca, mises mardi par Fitch sous surveillance négative avec cinq autres banques italiennes, ont perdu respectivement 3,92% à 0,2523 euro et 3,52% à 3,292 euros.

L'indice SMI des 20 valeurs vedettes de la Bourse suisse est resté stable à 5.804,77 points.

Les bancaires ont fini en ordre dispersé: UBS a ainsi perdu 0,27% à 10,89 francs suisses, tandis que Credit Suisse, qui a repris les activités de banque privée au Japon du groupe bancaire britannique HSBC, a fini sur une très légère hausse de 0,19% à 21,65 francs.

L'indice AEX des principales valeurs de la bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,32% à 300,80 points.

La baisse la plus forte a été enregistrée par la société de courrier express TNT Express qui cède 3,63% à 5,67 euros, devant le fabricant de système de navigation pour l'automobile TomTom qui perd 2,90% à 2,67 euros.

Parmi les rares valeurs à la hausse de la journée, le bancassureur Aegon gagne 1,75% à 3,07 euros.

La Bourse de Bruxelles a baissé de 1,16% à 2.026,32 points.

Dexia a connu la plus forte baisse: -6,74% à 32 centimes.

Elle a été suivie par GDF-Suez, qui a perdu 2,55% à 19,71 euros, et Solvay (-2,20% à 63,03 euros).

Avec un gain de 1,37% à 34,76 euros, Omega Pharma a enregistré la meilleure progression, suivi du groupe de téléphonie Telenet (+1,32% à 28,29 euros).

La Bourse de Madrid a reculé de 0,90% à 8378,4 points.

Les valeurs bancaires de l'indice Ibex-35 ont toutes terminé dans le rouge, le numéro un Santander perdant 1,43%, à 5,717 euros, et la deuxième banque espagnole BBVA chutant de 0,31%, à 6,45 euros. CaixaBank, la numéro trois, a elle perdu 1,69%, à 3,898 euros tandis que Bankia a terminé sur une baisse de 1,10%, à 3,6 euros.

L'indice PSI-20 de la Bourse de Lisbonne s'est replié de 1,33% à 5.279,59 points, pénalisé par la chute du groupe électricien EDP (-4,10%) et le recul de Portugal Telecom (-1,72%).

D'après les médias locaux, le gouvernement portugais pourrait annoncer dès jeudi qui, du groupe allemand EON, du chinois Three Gorges ou des brésiliens Eletrobras et Cemig, remportera la course à la privatisation de la participation de 21,35% dans le capital d'EDP détenue par l'Etat.