Bourse: Wall Street termine en hausse, chasse aux bonnes affaires après une semaine difficile

Publié le 20/03/2023 à 10:06, mis à jour le 20/03/2023 à 17:17

Bourse: Wall Street termine en hausse, chasse aux bonnes affaires après une semaine difficile

Publié le 20/03/2023 à 10:06, mis à jour le 20/03/2023 à 17:17

(Photo: Getty Images)

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a commencé la semaine en enregistrant lundi un gain de plus de 130 points, alimentée par la vigueur des actions du secteur de l'énergie, pendant que les grands indices américains progressaient eux aussi.

La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, entraînée par une chasse aux bonnes affaires sur fond d’accalmie après dix jours de turbulences bancaires, même si l’incertitude demeure sur l’issue de la crise.


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Les indices boursiers à la fermeture

À Toronto, le S&P/TSX a clôturé en hausse de 131,71 points (+0,68%) à 19 519,43 points.

À New York, le S&P 500 a gagné 34,93 points (+0,89%) à 3 951,57 points.

Le Nasdaq a clôturé en hausse de 45,02 points (+0,39%) à 11 675,54 points.

Le DOW a augmenté de 382,60 points (+1,20%) à 32 244,58 points.

Le huard a gagné 0,0035 $US (+0,4758%) à 0,7320 $US.

Le pétrole a clôturé en hausse de 0,83 $US (+1,24%) à 67,57 $US.

L’or a récolté 9,30 $US (+0,47%) à 1 982,80 $US.

Le bitcoin a monté de 115,60 $US (+0,41%) à 28 073,17 $US.

Le contexte

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, la séance a été marquée par une forte aversion pour le risque, « car on ne sait pas ce qui pourrait se passer durant le week-end » sur le front des banques.
Première victime de ce climat, la banque régionale américaine First Republic, considérée comme le prochain maillon faible de la crise bancaire, qui a plongé de 33,00%, après avoir rebondi de près de 10% la veille.
L’annonce, jeudi, de l’injection de 30 milliards de dollars de dépôts par un groupe de onze grandes banques américaines dans les caisses de cet établissement californien n’aura assuré à son cours de Bourse qu’un soutien de courte durée.
En une semaine, First Republic a effacé 80% de sa capitalisation boursière.
S’il a été le plus maltraité vendredi, FRC, son symbole boursier, a été accompagné dans la tourmente par d’autres banques régionales, notamment une autre californienne, PacWest (-18,95%), ainsi que Western Alliance (-15,47%), dont le siège est à Phoenix (Arizona), ou l’établissement texan Comerica (-8,44%).
Si leur dérapage a été moins spectaculaire, les géants du secteur ont aussi subi un net repli. Membres éminents du Dow Jones, Goldman Sachs (-3,67%) et JPMorgan Chase (-3,78) ont contribué à plomber l’indice phare de Wall Street.
« La volatilité qu’on a vue cette semaine a été remarquable », a commenté Christopher Low, de FHN Financial. « Et quand vous avez une telle volatilité, cela pousse les algorithmes à vendre. Ce n’est donc pas surprenant qu’on voit les gens retirer quelques jetons de la table avant le week-end. »
Pour ne rien arranger, vendredi était une journée dite des « quatre sorcières », qui correspond à l’arrivée à échéance de plusieurs milliers de milliards de dollars de produits dérivés basés sur des indices boursiers ou des actions individuelles.
Cette échéance renforce souvent la volatilité de Wall Street lors de la séance considérée.
Autre indicateur de l’anxiété des opérateurs et de leur appétit pour les actifs jugés sûrs, les prix des bons du Trésor américains sont montés en flèche, ce qui a fait baisser leurs taux, les deux évoluant en sens opposé.
Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans tombait à 3,43%, contre 3,57% la veille.
Pour autant, contre toute attente, le bitcoin caracolait (+7,34%), bien qu’il soit théoriquement considéré comme un actif à risque. Il a tiré dans son sillage les valeurs liées au secteur des cryptomonnaies, telles le spécialiste du « minage » Riot Platforms (+14,89%) ou la plateforme d’échanges Coinbase (+10,62%).
Le Nasdaq s’en est mieux tiré que le Dow Jones, grâce à quelques mégacapitalisations, comme Alphabet (+1,38%) et Microsoft (+1,17%), toujours soutenues par les annonces des deux groupes sur l’intégration de l’intelligence artificielle à leurs produits.
Le constructeur chinois de véhicules électriques Xpeng a bondi (+6,12%), malgré la publication d’une perte trimestrielle plus importante que prévu et d’un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. Le groupe s’est néanmoins dit confiant dans le redémarrage de sa croissance.
Son concurrent Tesla a reculé (-2,17%), de même que d’autres constructeurs de véhicules électriques comme Rivian (-3,34%) ou Lucid (-1,17%).
FedEx a paradé (+7,97%), après avoir relevé ses prévisions pour l’ensemble de l’année, malgré une déception sur son chiffre d’affaires du troisième trimestre de son exercice décalé (de juin à mai). Le groupe s’attend à avoir réduit ses effectifs de 25 000 postes sur un an d’ici à fin mai.
                
                

Après plusieurs interventions massives pour rassurer les déposants des banques américaines et l’annonce, dimanche, de la reprise de Credit Suisse par son grand rival UBS, Wall Street a abordé la séance de lundi avec les nerfs moins tendus.

«En 2008, on avait eu Lehman (Brothers), qui n’avait pas trouvé de repreneur et avait entraîné une chute» des marchés, rappelle Andy Kapyrin, de Regent Atlantic. «Cette fois, nous n’en avons pas eu. Et je pense que le marché pousse un soupir de soulagement à l’idée que rien de plus grave ne se soit produit.»

Lundi, l’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, a nettement reculé.

En chute libre la semaine dernière, les taux obligataires se sont redressés, à la faveur d’un retour progressif de l’appétit pour le risque. Les investisseurs ont ainsi vendu des bons du Trésor américain, actifs jugés sûrs, faisant baisser leurs prix et grimper leurs taux, qui évoluent en sens opposé.

Le rendement des emprunts d’État américains à 2 ans, nettement plus volatil que le taux à 10 ans, s’est redressé à 3,96%, contre 3,83% vendredi en clôture.

Mais tous les voyants ne sont pas au vert et les opérateurs ont observé de près la nouvelle chute de First Republic (FRC) (-47,11%), considérée comme le maillon faible du système bancaire américain en ce moment.

«Il est trop tôt pour dire que tout est terminé», a prévenu Andy Kapyrin. «Les gens vont continuer à s’inquiéter jusqu’à ce que tout ça soit loin derrière nous. “Mais en attendant, le marché offrait des opportunités aujourd’hui, avec des valorisations plus faibles», a expliqué l’analyste.

À l’exception de First Republic, les achats à bon compte ont bénéficié, en premier lieu, aux banques.

Parmi les établissements régionaux les plus prisés, First Citizens (FCNCA) (+10,47%), basé à Raleigh (Caroline du Nord), Fifth Third (FITB) (+5,05%), de Cincinnati (Ohio) ou la californienne PacWest (PACW) (+10,78%).

Le groupe peu connu New York Community Bancorp (NYCB) s’est envolé (+31,65%) après l’annonce, dimanche, de la reprise d’une partie du portefeuille de prêts et des dépôts de sa concurrente Signature Bank, en faillite. Les actifs seront logés au sein de Flagstar Bank, filiale de NYCB.

Quelques grands noms de la place comme JPMorgan Chase (JPM) (+1,06%) et Goldman Sachs (GS) (+1,93%) ont aussi surfé sur la vague.

Également très maltraitées la semaine dernière, les valeurs énergétiques ont repris des couleurs, telles ExxonMobil (XOM) (+2,61%) ou Marathon Oil (MRO) (+2,55%).

À l’inverse, après avoir brillé durant la crise bancaire, le secteur technologique a fait l’objet de quelques prises de bénéfices sur les titres les plus en vue la semaine dernière, à savoir Microsoft (MSFT) (-2,58%) et Alphabet (GOOGL) (-0,52%).

Amazon (AMZN) a aussi fini dans le rouge (-1,25%), après avoir annoncé la suppression de 9 000 postes supplémentaires, qui s’ajoutent aux 18 000 licenciements déjà décidés en début d’année, principalement attribués à la conjoncture incertaine.

Ailleurs à la cote, le véhicule coté Digital World Acquisition (DWAC) (+10,96%), qui doit fusionner avec le groupe de médias de Donald Trump, a eu un sursaut alors que l’ancien président pourrait être inculpé de façon imminente.

Hors achats d’opportunité, Wall Street est restée attentiste, car ‘l’incertitude demeure sur le fait de savoir si les turbulences du secteur bancaire vont avoir une influence sur la décision de la Fed (banque centrale américaine), mercredi’, ont commenté, dans une note, les analystes de Schwab.

Les opérateurs tablent majoritairement sur une hausse d’un quart de point du taux directeur de la Fed, et n’excluent pas un nouveau relèvement équivalent lors de la réunion de mai.

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