Relance : le plan Obama est-il un coup d'épée dans l'eau?

Publié le 08/07/2010 à 08:46

Relance : le plan Obama est-il un coup d'épée dans l'eau?

Publié le 08/07/2010 à 08:46

Par Mathieu Lavallée

Le président des États-Unis Barack Obama. Photo : Bloomberg

Même si l’administration Obama a lancé des milliards de dollars dans des programmes d’infrastructures avec son plan de relance, il est fort probable qu’on n’en voie jamais les effets lance un économiste de renom.

Selon Robert E. Hall, professeur à l’Université Stanford en Californie, la partie des fonds gouvernementaux consacrés aux infrastructures « n’a pas encore eu d’effet sur l’économie, et je doute qu’on va en voir les effets un jour ».

Par contre, il ne va pas jusqu’à dire que tout le programme pour donner un électrochoc à l’économie américaine est un échec. À son avis, les incitatifs à la consommation ont été bénéfiques.

Mais dans l’ensemble, il est difficile d’établir si le plan de relance est un succès. D’autant que la reprise économique semble toujours dans un état anémique au sud de la frontière.

Ces commentaires de M. Hall ont été formulés dans le cadre d’un atelier organisé hier à l’Université de Montréal par le Centre interuniversitaire de recherche en économie quantitative et portant sur les conséquences et les leçons de la récente crise.

Devant de nombreux économistes et étudiants, le professeur californien a exposé ce qui lui semble être des irrégularités qu’il a constatées pendant la récession et la reprise.

Notamment, il souligne que malgré le plan de relance de l’administration Obama, l’augmentation des achats du gouvernement n’a pas été très significative, sauf pour le secteur militaire. En fait, on constate même un ralentissement précédant l’adoption du plan de relance, comme si l’État avait diminué ses achats pour attendre le raz-de-marée qui approchait.

M. Hall a également noté que même si le taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) a été ramené presque à zéro, l’effet ne s’est que peu fait sentir sur le loyer de l’argent. Mis à part pour le crédit automobile, les taux d’intérêt pour les prêts personnels et les cartes de crédit n’ont presque pas bougé.

« En général, on peut toujours se dire qu’on peut diminuer davantage le taux directeur pour qu’il y ait un effet sur les autres taux. Sauf qu’on ne peut pas aller plus loin que zéro », a-t-il commenté.

L’économiste a aussi du mal à s’expliquer que le taux de chômage soit resté stable depuis quelques mois alors que le nombre d’emplois disponibles est en hausse.

Normalement, le nombre de chercheurs d’emplois est inversement proportionnel à la quantité de postes vacants.

Cependant, M. Hall modère lui-même la portée de ses propos à ce sujet puisque le nombre d’emplois disponibles est une donnée recensée depuis seulement dix ans aux États-Unis. « Il y a peut-être quelque chose qu’on ne saisit pas encore. »

 

 

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.