Stella-Jones: l’achat promis serait une étincelle boursière

Publié le 06/10/2021 à 09:00, mis à jour le 06/10/2021 à 11:54

Stella-Jones: l’achat promis serait une étincelle boursière

Publié le 06/10/2021 à 09:00, mis à jour le 06/10/2021 à 11:54

Par Dominique Beauchamp

La croissance des ventes de bois résidentiel passera de 45 à 65% en 2021 et de 15 à 20% en 2022. (Photo: Getty Images)

Le fabricant de traverses de chemin de fer et de poteaux Stella-Jones (SJ, 40,68$) aurait bien besoin d’une nouvelle étincelle en Bourse.

Le titre de Stella-Jones (SJ, 40,68 $) a perdu le quart de sa valeur depuis le début de mai et se négocie près d’un plancher annuel malgré des résultats et des perspectives solides. La rechute du cours du bois résidentiel après la flambée printanière tire l’action vers le bas.

Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, avait d’ailleurs cité la difficulté de prévoir à quel niveau atterrirait le bénéfice d’exploitation «normal» en 2022 après la fièvre de la rénovation en Amérique du Nord, quand il avait retiré sa recommandation d’achat le 3 août. Depuis, l'analyste a abaissé son cours cible à deux reprises de 56$ à 46$, puis à 43$, rapporte Refinitiv.

Il faut dire que depuis deux ans l’engouement pour la rénovation avait propulsé le bois à usage résidentiel à 27% des revenus et avait aussi gonflé les marges de Stella-Jones.

Bien que les ventes de bois résidentiel déclineront en 2022 après les records récents, elles resteront plus élevées qu’en 2019 parce que Stella-Jones gagne des parts de marché, assure Hamir Patel, de CIBC Marchés des capitaux.

L’analyste précise que la société de Ville Saint-Laurent augmente aussi la capacité de traitement du bois à cinq de ses installations sur la côte ouest-américaine et redémarre une usine ontarienne ce mois-ci.

Pour sa part, Troy Sun, analyste de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, juge que Stella-Jones est injustement puni en Bourse puisque les traverses et les poteaux procurent 80% des revenus et que leurs prix sont bien peu influencés par les fluctuations du cours du bois résidentiel. Le remplacement de ces produits continue aussi de générer une bonne croissance interne, ajoute-t-il.

L’acquisition attendue d’un fabricant de poteaux d’ici la fin de 2021 pourrait donc devenir le catalyseur dont le titre a besoin, croit-il.

En entrevue aux Affaires en mars, le PDG Éric Vachon disait tenir des pourparlers avec une candidate, mais aucune transaction ne s’est ensuite manifestée. Le plan de match vise des achats potentiels de 370 M$ sur 36 mois, mais le dirigeant espérait boucler un ou deux achats avant la fin de l’année.

À la mi-septembre, le dirigeant a réitéré qu’il avait confiance de réaliser l’achat promis lors d’une présentation aux clients de Desjardins Marché des capitaux, en précisant que le processus prenait plus de temps que prévu. La possibilité que le taux d’imposition américain augmente pourrait aider à clore la transaction, avait alors rapporté Benoit Poirier, dans une note.

Hamir Patel de CIBC estime que la cible de Stella-Jones au sud des États-Unis ajoutera 100 millions de dollars américains aux revenus annuels. L’analyste croit que la société est aussi bien placée pour mettre éventuellement la main sur l’usine de traitement de bois qu’exploite le chemin de fer Kansas City Southern (KSC, 279,17 $US) en Louisiane.

Alors que Stella-Jones aura bientôt terminé de consolider son industrie, la société songe à étendre ses activités à d’autres services connexes, tels que l’inspection des voies, le traitement du bois pour les projets hydroélectriques et la fabrication de produits de préservation du bois. Ces nouvelles visées pourraient représenter des revenus additionnels de 100 à 200 M$, évaluent les analystes.

 

Rachats d'actions

Stella-Jones priorise les acquisitions dans sa répartition de capital, mais Benoit Poirier estime que les flux de trésorerie disponibles et le bilan lui donneraient aussi les moyens d’accélérer le rachat de ses actions pour créer de la valeur pour ses actionnaires.

«Étant donné la résilience démontrée pendant la pandémie, nous serions même à l’aise à ce que la dette grimpe jusqu’à trois fois le bénéfice d’exploitation pour racheter les actions», ajoute Benoit Poirier.

Stella-Jones fait presque l’unanimité parmi les analystes, qui apprécient la stabilité de son industrie et la répartition judicieuse du capital de la société. Toutefois, les cours cibles varient de 46 $ à 62 $. RBC par exemple s’attend à ce que le bénéfice d’exploitation recule de 425 à 384 M$ de 2021 à 2022 en raison de la demande plus modérée pour le bois résidentiel. Walter Spracklin est d’avis que l’acquisition prochaine ne comblera pas ce manque à gagner.

Benoit Poirier croit plutôt que la bonne performance de la société pendant la pandémie, notamment l’approvisionnement fiable de bois résidentiel à ses clients, a généré de solides flux de trésorerie qui ont assaini son bilan ce qui lui donne aujourd’hui la capacité financière de réaliser des acquisitions, de relever son dividende et de racheter ses actions. Son cours cible de 59 $ offre un potentiel de regain de 45%.

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