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Bien que l’action de ProMetic Sciences de la vie(Tor., PLI) se soit affaissée ces dernières semaines, cela n’a pas ébranlé la confiance de l’un des principaux actionnaires institutionnels de la biopharmaceutique lavalloise.
«Un jour, ProMetic sera reconnue comme une belle réussite dans l’histoire économique du Québec», affirme Stefan Clulow, chef des investissements chez Thomvest Asset Management, le bras d’investissement de la richissime famille Thomson, en entrevue à Les Affaires.
Mais entretemps, l’action de cette biotech spécialisée dans la mise au point de produits thérapeutiques dérivés du plasma et des médicaments à base de petites molécules ciblant des besoins médicaux non comblés, fait l'objet d'une volatilité sans précédent. On peut même dire qu'elle fait face à un certain mouvement de panique, depuis le tenue d’une journée d’information à l’intention des analystes financiers, à New York, le 21 novembre.
Le cours de l’action de ProMetic est passé de 2,85$ à 1,88$ en moins d’un mois après que le président de la PME, Pierre Laurin, se soit présenté devant les analystes pour expliquer les développements de la société dont les produits sont toujours au stade de la recherche clinique, à l’exception du plasminogène pour lequel une demande d’autorisation de mise en marché vient d’être déposée auprès de la Food & Drug Administration (FDA) américaine.
Selon David Martin, de Bloom Burton & Co, les avancées du plasminogène n’apporteront pas grand chose à la santé financière de ProMetic, car ce médicament s’adresse à un très petit marché.
De plus, l’analyste conteste la valeur des résultats cliniques d’un autre médicament majeur dans le portefeuille de ProMetic, le PBI-4050.
Selon lui, les essais cliniques de phase 2 étaient trop restreints, trop courts, et non-contrôlés. Enfin, il craint que la société lavalloise ne dispose pas de liquidités suffisantes pour réaliser ses projets au cours de la prochaine année.
«Nous croyons que le plus grand risque et les principaux coûts associés au développement du PBI-4050 commencent maintenant », affirme M. Martin dans son rapport de recherche publié le 22 novembre. Son cours cible pour les 12 prochains mois est de 2$, alors que les dix autres analystes qui suivent le titre ont des cours cible variant entre 3,50$ et 6$.
Bien qu’il ne veuille pas donner à ce rapport plus d’importance qu’il n’en mérite, le président de ProMetic, Pierre Laurin, a démenti vigoureusement les assertions de l’analyste de Bloom Burton. «Je suis étonné que l’on accorde une telle crédibilité à ce rapport qui déconne totalement», dit-il.
Quant à Stefan Clulow, il se contente de souligner qu’il est naturel qu’il y ait une certaine divergence d’opinion chez les analystes, compte tenu de la complexité des affaires de ProMetic.
M. Martin n'est toutefois pas seul à avoir des doutes. Vendredi, la publication en ligne sur le site www.seekingalpha.com d’un texte très détrimentaire à ProMetic, par un auteur anonyme utilisant le nom de plume Black Mamba, a déclenché une vente de panique.
Le titre a perdu durant cette seule journée près de 25% de sa valeur, même si celle-ci s’était déjà fortement dépréciée au cours des semaines précédentes. Le volume de transactions sur les actions de ProMetic à la Bourse de Toronto a excédé ce jour-là 13 millions d’actions, alors que le volume quotidien moyen est inférieur à 2 millions.
Chez ProMetic, on se dit outré par cet article. Sur le forum en ligne de Stockhouse, plusieurs intervenants crient au complot de la part de spéculateurs spécialisés dans la vente à découvert.
À l’ouverture des négociations, lundi matin, l’espoir est revenu temporairement chez les détenteurs d’actions de ProMetic. Après avoir amorcé la séance à 1,50$, le cours du titre a rebondi jusqu’à 1,90$ durant l’heure suivante. Mais la remontée s’est vite essoufflée, et le titre a terminé la journée à 1,65$.
Qu’elle sera la suite des événements? Devant une telle volatilité, bien malin qui peut le dire. Mais à tout le moins, le titre doit ignorer ce qui s’est produit vendredi et retourner rapidement dans la région de 1,80$-2$ et s’y maintenir, explique Monica Rizk, analyste senior chez Phases & Cycles, une firme de gestion spécialisée en analyse technique. «Ce sera la seule façon de conclure que l’action de ProMetic aura pu résister au vent de panique.»
