Park Lawn Corporation (PLC, 17,76$) : la société larguera plus de 80 propriétés
La société canadienne Park Lawn Corporation (PLC), qui fournit des services funéraires, de crémation et de cimetières, s’apprête à conclure une importante transaction avec l’Américaine Everstory Acquisition Portfolio, une division d’Everstory Partners, a-t-elle annoncé cette semaine.
D’ici la fin de l’année, Park Lawn se débarrassera donc de 72 cimetières et de 11 maisons funéraires situés dans les États du Kentucky, du Michigan, de la Caroline du Nord et de la Caroline du Sud. Une importante transaction, selon l’analyste Martin Landry, de Stifel Canada, puisque ces actifs génèrent de 10% à 12% du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de l’entreprise. La vente est estimée à 70 millions de dollars américains (M$US), dont 55M$US au comptant.
«Cette annonce n’est pas surprenante puisque la direction de PLC avait déjà donné des indices à propos de la possibilité de vendre certains actifs, dit Martin Landry. Selon elle, ces actifs, principalement des cimetières en milieux ruraux, présentaient des potentiels de marge limités en raison de la faible population.»
Une fois que cette transaction sera conclue, les perspectives de croissance sont au vert pour Park Lawn, selon Stifel Canada, qui voit le bénéfice par action progresser à un taux annuel composé de 20% et plus d’ici 2026. De plus, ajoute Martin Landry, l’industrie des soins de la mort en Amérique du Nord est prête pour une vague de consolidation, ce qui pourrait sourire à PLC. Il estime que «75% de cette industrie de 22 milliards de dollars est occupée par des indépendants. Cette dynamique crée une occasion pour Park Lawn de consolider le marché grâce à son accès aux marchés des capitaux.»
Cependant, à court terme, même si elle recommande l’achat de l’action de PLC, Stifel revoit à la baisse son cours cible sur un an pour celle-ci, qui passe de 32$ à 30$. Car, rappelle Martin Landry, PLC doit composer avec certains vents contraires pour atteindre ses objectifs de consolidation. Ses flux de trésorerie libres, estimés à 40 millions annuellement, «ne sont pas suffisants à court terme pour appuyer les cibles d’acquisitions de l’entreprise, qui sont de l’ordre de 75M$ à 100M$ annuellement. Ainsi, l’entreprise aura besoin de contracter des dettes additionnelles pour financer ces ambitions, et la hausse des taux d’intérêt réduit l’accumulation de transactions.»
Finalement, en cette période post-COVID, Stifel revoit aussi à la baisse ses estimations de revenus pour PLC en 2023, en raison notamment d’une baisse du taux de mortalité. Ces prévisions passent donc de 345,9M$ à 341,9M$. Celle du bénéfice par action ajusté passe de son côté de 0,89$ à 0,88$.
Dominique Talbot