Boeing (BA, 200,44$) : l'ombre du 737 plane sur 2024
Le géant de l’aviation Boeing a dévoilé des résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2023 qui ont surpris l’analyste Seth M. Seifman, de JP Morgan. Ce dernier avait, par contre, déjà écrit que l’avionneur n’offrirait peu ou pas de prévisions pour 2024 et il semble bien que ce sera effectivement le cas.
«L’absence de prévisions n’est pas l’issue la plus satisfaisante pour les marchés, mais il ne s’agit pas d’une surprise et il y a une bonne raison pour expliquer cela», écrit l’analyste, en faisant référence à un incident sur un vol d’Alaska Airlines survenu au début du mois de janvier, quand une porte s’était détachée d’un appareil en plein vol.
Cela dit, Boeing a dévoilé des résultats financiers du quatrième trimestre supérieurs aux prévisions de l’analyste, alors que sa division d’avions commerciaux a dégagé un bénéfice net de 41 millions de dollars américains (M$). Seth Seifman prévoyait plutôt une perte d’environ 360M$.
«Nous prévoyions que la division allait redevenir rentable seulement au second trimestre de 2024. C’est la première fois depuis le premier trimestre de 2019 que la division des avions commerciaux fait état d’un bénéfice», précise-t-il.
L’analyste ajoute toutefois qu’en raison de la complexité de la comptabilité chez Boeing, il lui faudra du temps pour disséquer l’augmentation de 720M$ du bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) par rapport à la performance de l’avionneur au trimestre précédent.
Boeing a aussi dévoilé des flux de trésorerie libres de 3,38 milliards de dollars américains (G$), ce qui dépasse la prévision de l’analyste de JP Morgan de 800M$. «Cela s’explique surtout par le retour à la rentabilité de la division des avions commerciaux», dit-il.
L’analyste raconte que pour 2024, la production des appareils 737 est pour le moment plafonnée à 38 par mois par la Federal Aviation Administration américaine. Si cette cadence devait être stable tout au long de l’année, elle sous-entend une capacité de livraison d’environ 450 appareils, auxquels on ajoute une centaine d’avions en stock, pour un total de 550.
«Toutefois, nous ne croyons pas que la cadence actuelle de production est un ‘vrai’ 38 par mois et nous pensons que des attentes plus réalistes devraient être inférieures à 550. Notre prévision de 525 reste inchangée depuis l’accident d’un appareil d’Alaska Airlines et elle devra probablement devoir être révisée à la baisse», dit-il.
Seith Seifman anticipe aussi la livraison de 97 appareils 787 cette année et des flux de trésorerie libres de 5,3G$, tout en précisant que ces chiffres n’ont pas été révisés depuis l’accident d’Alaska Airlines.
L’analyste de JP Morgan conserve sa recommandation de «surpondérer» le titre de Boeing et son cours cible sur un an de 270$US.