4. Lancement du changement
«Cette vision nous a conduits à engager des changements démocratiques, à ouvrir le pays, à réformer notre union et notre économie, à rendre leur liberté de mouvement aux citoyens, à introduire la liberté d'expression et de religion. À cette époque, je n'avais aucune hésitation, je savais que c'était le chemin à suivre. Et j'ai cru que l'on pourrait ainsi préserver l'Union soviétique», a-t-il dit.
«Un véritable chengement ne peut se produire qu’à condition d’être lancé par une nouvelle génération de leaders. Des personnes capables d’avoir de nouvelles façons de penser et qui ont le cran d’assumer leurs responsabilités», a-t-il ajouté.
Mais cela ne suffit pas. Il faut également susciter l’enthousiasme. «Certains, au sein du Parti, ont vivement réagi à toutes ces réformes. Le Parti était alors divisé, entre une majorité qui nous soutenait et une minorité, la nomenklatura [l’élite du Parti], qui a essayé à plusieurs reprises de me renverser, de me démettre lors des réunions du Soviet suprême», a raconté M. Gorbatchev.
5. L’atteinte des objectifs
«Les adversaires de la perestroïka n'ont pas été capables de s'opposer à nous ni légalement ni politiquement. C'est pour cela qu'ils ont organisé un coup d'État en 1991. Nous avions sous-estimé le danger, nous aurions dû agir avec plus de fermeté pour empêcher cela. Nous étions trop confiants. Nous croyions être sur la bonne voie. À cette époque, nous avions préparé un programme pour redresser la situation économique en URSS. Ce programme avait été soutenu par toutes les Républiques, même les Républiques baltes. Au début d’août, nous avions même préparé un nouveau traité pour l'Union. Et en novembre 1991, nous voulions tenir un Congrès pour réformer le Parti. Nous pensions que, dans cette situation, il aurait été irresponsable pour quiconque d'organiser un coup d'État. Malheureusement, ils l'ont fait, et certains de ceux qui ont organisé le coup faisaient partie de mon entourage, de mon cercle rapproché», a raconté M. Gorbatchev, en soulignant que c’est ce «coup» qui lui a véritablement fait perdre le pouvoir.