Pouliot - La Silicon Valley de François Legault

Publié le 28/05/2013 à 09:31, mis à jour le 28/05/2013 à 09:31

Pouliot - La Silicon Valley de François Legault

Publié le 28/05/2013 à 09:31, mis à jour le 28/05/2013 à 09:31

Un doute sur la quantité d'ingrédients

Va jusqu'à maintenant.

Mais des doutes quant à la force des appâts et des ingrédients permettant de créer la Silicon Valley du Québec ont germé dans notre esprit quand monsieur Legault a du même coup parlé du départ d'Électrolux et de ses 1300 emplois. Le Québec aurait à son avis dû ouvrir ses goussets pour conserver ces emplois. En autant, a-t-il précisé, que les retombées fiscales soient supérieures à ce que l'on concède.

Le Tennessee a apparemment payé 90-100 M$ en subventions, congés de taxes municipales et divers avantages pour emporter la mise.

C'est grosso modo 100 M$ que l'on aurait potentiellement sorti d'une manière ou de l'autre. Pour du maintien d'emplois traditionnels, et non la construction d'une nouvelle Silicon.

Sur une période de quelques années, il y aura assurément d'autres Electrolux. François Legault s'est d'ailleurs dit inquiet pour le secteur manufacturier, citant notamment l'exemple d'ADF et d'une usine de charpentes métalliques au Montana.

En ayant à l'esprit que quelques centaines de millions pourraient devoir être consacrés en rétention, plutôt qu'en création, faisons un peu de mathématiques.

De l'enveloppe de 4 G$ de crédits accordés par le gouvernement, 2G$ sont apparemment intouchables, en raison d'ententes avec le fédéral. Il reste donc 2G$ avec lesquels jongler. Mais une partie de ces 2G$ devra sans doute être reconduite à certaines entreprises qui se qualifient déjà aux critères stratégiques (emplois qui paient 20$, 30$, 40$ l'heure). Le chef de la CAQ a de plus annoncé qu'il inclurait désormais dans le crédit en recherche et développement, non seulement les salaires des entreprises, mais également les achats d'équipements et de brevets. Ce pourrait certes être une excellente mesure, mais elle devrait aussi faire significativement grimper la facture.

On a tenté de savoir combien il resterait d'argent pour de nouvelles initiatives au terme de la refonte, mais monsieur Legault n'était pas encore prêt à s'avancer.

D'accord donc pour le principe du Projet Saint-Laurent, qui, comme le Plan Nord, a l'avantage de donner des orientations et de créer une humeur de construction. Mais plus de détails sont nécessaires. Pour s'assurer que l'on vend aux Québécois, non pas de l'inatteignable, mais un projet mesuré.

Un livre est en chantier pour l'automne. Souhaitons qu'on y voit plus clair.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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