Achète au son du canon, et vend au son du violon, dit le proverbe. En Bourse, les moments difficiles offrent souvent les meilleures occasions. C'est à partir de ce constat qu'on s'est lancé, il y a quelques jours, à la recherche des titres chancelants qui affichent les pires performances depuis le début de l'année, tant au Canada qu'aux États-Unis.
Voici les résultats de l'exercice, avec un court commentaire sur chacun.
Air Canada (AC.B, 5,16 $) : -24 %
Le transporteur aérien a connu un des plus importants reculs à Toronto. La concurrence en matière de prix semble s'accroître sur le marché intérieur, en raison d'un ajout de capacité que BMO estime être de 4 % à 4,5 % (deux fois plus que la progression du PIB). Au même moment, le dollar canadien recule, ce qui fait grimper les coûts. Le titre n'est pas cher (4,5 fois le dernier bénéfice), mais le secteur aérien est difficilement prévisible et n'est pas pour tous les investisseurs.
Horizon North Logistic (HNL, 8,12 $) : -16,7 %
Cette société fournit des camps et des services d'hébergement à des travailleurs des secteurs pétrolier et minier. Près de 60 % de ses revenus proviennent des sables bitumineux. Les résultats ont fortement chuté au dernier trimestre, mais Horizondit avoir un important pipeline de contrats. Huit des neuf analystes qui suivent le titre recommandent son achat.
Rona (RON, 11,19 $) : -13,5 %
La météo n'a pas aidé les résultats du dernier trimestre, avec des ventes d'établissements comparables en recul de 3,2 %. Le détaillant de Boucherville continue cependant d'exécuter son plan de redressement et réduit ses coûts. Il pourrait peut-être y avoir un peu de mouvement si le PLQ prend le pouvoir. Les libéraux promettent d'importants crédits d'impôt à la rénovation dans les 100 jours qui suivront leur accession au pouvoir.
Norbord (NBD, 29,34 $) : -13,20 $
Un pari attrayant sur la reprise du marché de la construction aux États-Unis dans les prochains mois. Norbord est un important producteur de panneaux OSB (des copeaux pressés). L'élément le plus intéressant à propos de ce titre : le dividende de 2,40 $ par action offre maintenant un rendement de près de 8,5 %. Le bénéfice par action attendu cette année n'est cependant que de 1,75 $. Le consensus pour l'an prochain est à 2,80 $. Le chemin à parcourir pour protéger le dividende est important. Dans le contexte où le nombre de mises en chantier commence à prendre pas mal de retard par rapport à la moyenne historique (et qu'une moyenne est généralement faite pour être atteinte), le titre est néanmoins tentant.
Bombardier (BBD.B, 4,06 $) : -12 %
Tout se joue du côté du CSeries. Il ne semble plus y avoir de problème de liquidités, mais la preuve des économies de coûts en vol du nouvel appareil reste à faire. Tout comme les commandes à obtenir. Avec une mise en service qui ne devrait pas avoir lieu avant la deuxième moitié de 2015, il serait étonnant que le titre bouge beaucoup avant l'automne prochain.