Pharmacies, quincailleries, librairies... Les plus fortes hausses de popularité cette année ne vont pas à des sociétés Internet, de haute technologie ou à des médias sociaux, mais aux commerces de proximité, là où on arpente les allées, où on achète des produits d'utilité quotidienne, et surtout, là où on reconnaît la caissière et le gérant.
Dans le top 10 des plus fortes hausses enregistrées cette année du palmarès, on retrouve sept détaillants de proximité, dont les pharmacies Proxim (+10), Home Depot (+9) et Renaud-Bray (+9).
" Dans nos sondages, les commerces de proximité cotent plus haut au Québec que dans le reste du Canada, note Christian Bourque, vice-président, recherche, de Léger Marketing. Au Canada anglais, il y a plus de distance. Ils visitent des bannières tandis que les Québécois visitent des individus. "
Le contact humain est la clé de la popularité des commerces de proximité, note Jo Anne Labrecque, professeure agrégée au Service de l'enseignement du marketing à HEC Montréal. À cet égard, les achats sur Internet ne satisfont pas ce besoin, note-t-elle.
Lorsqu'on parle de commerce de détail, la personnalisation de la relation est importante, estime Simon Langlois, spécialiste de la sociologie de la consommation et professeur au Département de sociologie à l'Université Laval. Et cela ne signifie pas que le choix est réduit. " Rona offre un service de proximité, mais aussi un grand choix d'articles. "
On trouve de tout...
De tous les commerces de proximité, les pharmacies remportent la palme de popularité, avec en tête Le Groupe Jean Coutu (passé du 1er au 3e rang cette année, en baisse de 1 %) et Pharmaprix (passé de la 10e à la 8e position, en hausse de 3 %).
" Les pharmacies ont quelque chose de rassurant ", dit Jo Anne Labrecque, qui ne s'étonne pas de la hausse de Proxim, dont les campagnes publicitaires sont axées sur le pharmacien et les conseils qu'il prodigue. " Et dans une pharmacie, il y a plusieurs offres : la santé, oui, mais aussi les cosmétiques et toute une gamme de produits associés au confort, à la beauté. On aime y aller, on s'y sent bien, il y a un attachement, un ancrage dans nos vies. "
Les pharmacies sont très présentes dans la publicité, note l'expert en image Bernard Motulsky, professeur à l'Université du Québec à Montréal. " Il y a un rapport entre le classement et l'investissement publicitaire. "
Dans le même secteur, on retrouve les librairies, dont la réussite est fondée sur l'environnement proposé aux clients. " Les librairies sont devenues agréables à visiter, elles sont bien éclairées, le design est soigné, il y a du plaisir dans l'achat. Cette dimension est devenue très importante. IGA [16e au classement, en hausse de 5 %], ou Provigo/Loblaws [35e, en hausse de 6%] accordent maintenant de l'importance au design de leurs succursales et cela porte des fruits ", dit Simon Langlois.
L'énigme Bureau en Gros
Le succès de Bureau en Gros (8e au classement, en hausse de 4 %), peut en surprendre plusieurs : la présence du détaillant canadien anglais est assez récente au Québec. " La popularité de Bureau en Gros s'explique par sa promesse tenue, celle du plus bas prix, estime Simon Langlois. Comme avec Walmart, le consommateur sent qu'il en a pour son argent".
