Pourquoi le prix du pétrole brut baisse à court terme

Publié le 29/05/2010 à 00:00

Pourquoi le prix du pétrole brut baisse à court terme

Publié le 29/05/2010 à 00:00

Le cours du baril de pétrole suit la courbe d'une montagne russe. Après avoir rebondi en 2009-2010, le prix du baril a reculé de près de 15 % depuis un mois. Si la chute doit se poursuivre à court terme, le cours du brut devrait par contre rebondir en 2011-2012.

La tendance actuelle est attribuable à la faiblesse de la reprise économique, qui réduit la demande énergétique dans le monde. Les États-Unis peinent à créer des emplois, la surchauffe économique en Chine inquiète, et l'Europe est au coeur d'une tourmente financière qui mine la reprise.

De plus, le niveau élevé des stocks de pétrole brut dans le monde accentue la pression à la baisse sur les prix.

Des analystes prédisent même que le baril chutera à 50-60 $ US d'ici un an. Mais à moins d'une nouvelle récession, le marché à terme (un forum où l'on échange le pétrole brut à un prix déterminé à l'avance, à une date future) anticipe un rebond. Les contrats à terme dont l'expiration est en juin 2011 et 2012 se négocient respectivement à 74 et 76 $ US.

1. La demande d'essence dans les pays de l'OCDE a-t-elle atteint un sommet ?

La consommation d'essence aurait atteint un sommet aux États-Unis. " Nous n'y vendrons jamais plus autant de carburant qu'en 2007 ", déclarait en début d'année le patron de BP, Tony Hayward. Le responsable ? L'efficacité énergétique : les véhicules écoénergétiques, les biocarburants et les véhicules électriques annuleront la pression sur la demande qu'exercera la croissance du PIB dans le futur. L'Europe pourrait connaître le même phénomène. Carol Montreuil, vice-président, Est-du-Canada, de l'Institut canadien des produits pétroliers, est prudent. " Des analystes avaient prédit la même chose après les chocs pétroliers des années 1970. Or, la consommation d'essence a explosé au cours des années 1990, avec de plus gros véhicules ! "

2. La hausse des stocks de pétrole brut annonce-t-elle un rebond des prix ?

Les stocks de brut sont très élevés depuis 2009. " Les gouvernements font des réserves ", dit Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en énergie à HEC Montréal. Les réserves stratégiques américaines atteignaient en février 726,6 millions de barils de pétrole, soit leur capacité maximale. Les stocks du secteur privé sont également élevés. Le terminal de Cushing, en Oklahoma, avait des inventaires records de 37,9 millions de barils le 14 mai. L'explosion des stocks tient à la faiblesse de la demande, mais aussi aux anticipations du marché à terme. Des acteurs privés (banques, négociateurs, spéculateurs) achètent du brut et le stockent en espérant le vendre plus cher au cours des prochains mois. Une pratique qui laisse entrevoir une hausse des prix du pétrole.

3. La forte demande en Asie exercera une pression à la hausse sur les prix.

Quand le PIB mondial se contracte, la demande de pétrole chute, tout comme les prix. C'est ce qui s'est passé en 2008-2009. Si la demande à court terme plafonne à 80 millions de barils par jour, elle pourrait être de 107 millions en 2030, selon l'Energy Information Administration. " L'Asie consommera la plupart de cette nouvelle production ", dit Joseph Doucet, spécialiste en énergie à l'Université de l'Alberta. Cette demande accrue exercera une pression à la hausse sur les prix. Il faut traiter les prédictions des analystes avec précaution. En juin 2008, Jeff Rubin, alors économiste à CIBC Marchés mondiaux, voyait le baril de pétrole au-dessus de 200 $ US en 2012. Celui-ci a atteint un sommet de 147 $ US dans le mois qui a suivi pour chuter à 33 $ US en décembre 2008.

francois.normand@transcontinental.ca

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