Les fonds de couverture faussent la donne

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Les fonds de couverture faussent la donne

Publié le 25/10/2008 à 00:00

Les fonds de couverture, les fameux hedge funds, sont en crise. Et cela complique la vie des investisseurs.

Vous vous demandez pourquoi l'indice Dow Jones, après avoir augmenté de 300 points à 10 h 30, termine la journée en baisse de 700 points ? Cela tient en partie à la liquidation massive des actifs de ces fonds par leurs gestionnaires.

Selon TrimTabs Investment Research, les investisseurs ont retiré en septembre 43 milliards de dollars américains (G$ US) des fonds de couverture, un record de tous les temps.

Selon JPMorgan, courtier de prédilection de ces fonds, les sorties d'argent pourraient atteindre 150 G$ US au cours des 12 prochains mois. En ajoutant l'impact de la chute des marchés, ces fonds perdraient 400 G$ US d'actif.

Il faut se rappeler qu'il y a quelques années, au début du marché haussier, on nous vendait l'idée que ces fonds étaient la voie de l'avenir, la façon d'obtenir un rendement plus élevé que les indices boursiers, et ce, sans risque. La belle affaire ! Il y a juste dans les marchés financiers qu'on peut croire à de tels mirages.

Et les institutions, bêtement, ont placé des milliards de dollars dans ces fonds.

La réalité s'affirme durement. La plupart de ces fonds sont gérés par des spéculateurs. Ils ont utilisé à l'extrême l'endettement pour acheter des éléments d'actif à la mode comme le pétrole, les ressources naturelles, les titres des pays émergents.

Pendant le marché haussier, ils ont passé pour des génies. On les a considérés ainsi comme du " smart money ", dans le sens qu'ils avaient la réputation d'être assez brillants pour deviner les prochaines tendances.

Or, avec l'effondrement des marchés financiers qui a fait fondre la valeur de tous les placements si populaires il y a à peine quelques semaines, ces fonds luttent pour leur survie.

La chute de la valeur des titres de leurs portefeuilles a provoqué des appels de leurs banquiers - lesquels ne sont pas de très bonne humeur ces temps-ci - pour qu'ils ajoutent du capital. Incapables de le faire, ils doivent vendre des titres dans un marché déjà baissier.

Or, en plus, leurs clients veulent retirer dès que possible leur argent de ces fonds. Oups ! voilà un deuxième coup de massue.

Cela explique donc en partie la puissante vague baissière des dernières semaines. Ces gestionnaires paniqués liquident de façon massive tout ce qui peut se vendre.

Le problème, c'est que, si on ne tient compte que de l'évolution des indices boursiers, on craindra naturellement que la fin du monde approche et qu'on aura, au mieux, une longue et douloureuse récession.

Mais ce n'est pas si sûr, car le dommage boursier est probablement disproportionné par rapport à ce qui se passe dans l'économie.

Il ne s'agit pas de se raconter des histoires et tout peindre en rose. Il y a toutefois des raisons de croire que l'économie, bien qu'elle ralentira fortement, ne se dirige pas vers une période infernale. Et il ne faut pas oublier l'effet stimulateur de la baisse du prix du pétrole, dont on ne parle presque pas.

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bernard.mooney@transcontinental.ca

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