L'institut Fraunhofer, leader mondial de la recherche appliquée

Publié le 26/10/2013 à 00:00

L'institut Fraunhofer, leader mondial de la recherche appliquée

Publié le 26/10/2013 à 00:00

Par F.N.

Une quinzaine d'étages, des vitres teintées, une façade modeste... Vu de l'extérieur, le siège social de l'institut de recherche appliquée Fraunhofer-Gesellschaft n'a rien d'extraordinaire. Pourtant, ce bâtiment abrite le quartier général de l'une des organisations les plus innovantes du monde, qui a notamment inventé le fameux format de fichier sonore mp3.

Le Fraunhofer est un réseau de centres de recherche appliquée. En 2011, l'institut a produit pas moins de 673 inventions, dont 496 ont été brevetées. Il est si innovateur qu'il inspire l'administration Obama pour la création d'un réseau de 15 instituts de recherche public-privé aux États-Unis.

L'institut Fraunhofer a été fondé en 1949 par les pouvoirs publics, le milieu universitaire et l'industrie. Ils voulaient en faire un outil pour relancer l'économie allemande en reconstruction au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.

Aujourd'hui, l'institut réalise des mandats de recherche pour les gouvernements et les entreprises, tant allemandes qu'étrangères. Le Fraunhofer compte plus de 22 000 chercheurs, dont une partie est établie à l'étranger, notamment aux États-Unis. À titre de comparaison, le Conseil national de recherches du Canada emploie environ 4 000 personnes, auxquelles s'ajoutent 1 500 chercheurs invités.

L'institut exploite 66 centres de recherche. Ils réalisent des travaux dans six secteurs : la santé, la nutrition et l'environnement ; la sûreté et la sécurité ; l'information et la communication ; le transport et la mobilité ; l'énergie et la vie ; la production et l'environnement.

Financement tripartite

Par son mode financement, son fonctionnement et sa culture entrepreneuriale, l'institut est assez unique. Il se situe à mi-chemin entre les universités et les entreprises pour ce qui est de la recherche. «Même ici, en Allemagne, beaucoup de personnes ont de la difficulté à comprendre ce que nous faisons», confie en riant Gunnar Brink, planificateur en recherche au Fraunhofer.

Son budget s'élève à 1,9 milliard d'euros par année (2,6 G$ CA), ce qui représente grosso modo le quart du budget du ministère québécois de l'Éducation, du Loisir et du Sport.

Environ le tiers est financé par le gouvernement fédéral et les gouvernements des länder (l'équivalent des provinces canadiennes), comme la Bavière. Le reste (1,3 G€) est tiré de contrats de recherche appliquée réalisés pour des organismes publics et des entreprises comme BMW (automobile), EADS (aérospatiale), John Deer (machinerie agricole) et BlackBerry (télécommunications). En 2008, l'entreprise ontarienne a mandaté le Fraunhofer pour tester la fiabilité de ses solutions de sécurité de ses téléphones intelligents, un signe encore distinctif de BlackBerry par rapport aux Apple et autres Samsung de ce monde.

Le Fraunhofer fait aussi de la recherche de son propre chef pour commercialiser de bonnes idées. C'est ce qui est arrivé avec le mp3. Toutefois, ces innovations ne doivent pas concurrencer des technologies déjà existantes et vendues sur le marché - ce n'est pas la mission du Fraunhofer. Le cas échéant, le chercheur doit créer une entreprise (en essaimage) pour commercialiser sa trouvaille.

Les chercheurs de l'institut sont choyés par rapport à ceux travaillant dans les universités ou les entreprises. Ils perçoivent 30 % des revenus nets générés par un brevet ; le reste revient au Fraunhofer et au troisième acteur, s'il y a lieu.

Dans l'industrie, le pourcentage payé à un chercheur peut osciller entre 1 et 3 %, selon Gunnar Brink. «Cette politique de rémunération explique pourquoi nos chercheurs innovent tant», dit-il. En contrepartie, leur salaire est moins élevé que dans le privé.

Autre caractéristique du Fraunhofer : la pression est forte pour que chacun des centres de recherche atteigne ses objectifs financiers. «Chaque année, ils doivent trouver de 10 à 15 millions d'euros en nouveaux revenus», explique M. Brink. Et si un centre n'est pas rentable ou ne répond pas aux attentes, le Fraunhofer peut mettre la clé sous la porte ou le fusionner avec un autre centre.

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