Des légions d'économistes et de politiciens qui s'inquiètent de la montée du protectionnisme aux États-Unis - et ailleurs dans le monde - brandissent le spectre des années 1930. À l'époque, les restrictions au commerce ont multiplié les effets dévastateurs de la crise.
Une simple loi américaine avait suffi à faire de la crise économique un désastre planétaire. La Smoot-Hawley Tariff Act, promulguée le 7 juin 1930 par l'administration républicaine d'Herbert Clark Hoover, en dépit d'une pétition signée par un millier d'économistes, imposait des tarifs douaniers exorbitants sur quelque 20 000 produits entrant aux États-Unis.
Protectionnisme contagieux
Les produits manufacturés étaient particulièrement visés, les tarifs douaniers ayant bondi de plus de 60 % pour se situer aux alentours de 45 à 50 %. Par exemple, une entreprise qui expédiait des biens d'une valeur de 1 000 $ aux États-Unis devait payer une taxe de 450 à 500 $ !
"Avec les nouveaux tarifs de juin 1930, les États-Unis entraient dans une période de protectionnisme sans précédent", écrit Paul Bairoch, éminent historien de l'économie aujourd'hui décédé, dans son ouvrage Mythes et paradoxes de l'histoire économique.
La réplique des autres pays n'a pas tardé : 25 États ont relevé leurs tarifs douaniers sur les produits manufacturés venant des États-Unis avant la fin de 1931. Cette escalade catastrophique a paralysé le commerce international.