Comment bâtir votre confiance d'investisseur

Publié le 24/07/2010 à 00:00

Comment bâtir votre confiance d'investisseur

Publié le 24/07/2010 à 00:00

L'investisseur doit avoir une solide confiance dans ses moyens. Même si ce n'est pas facile, il y a des moyens de l'établir et de l'entretenir.

D'abord, comment savoir si vous manquez de confiance ? Le symptôme le plus évident, c'est lorsque vous avez la manie de demander à Pierre, Jean, Jacques ce qu'ils pensent de tel ou tel placement. En cette matière, il est dangereux de se fier aux autres. En fait, je vous conseillerais de prendre une position radicale : si vous décidez de vous fier à une autre personne (un conseiller, un planificateur ou un gestionnaire), faites-lui entièrement confiance. Lorsque vous avez décidé de lui confier votre portefeuille, laissez-la agir et arrêtez de remettre ses décisions en question.

Les experts sont des êtres humains qui pourraient être influencés par vos remarques et vos questionnements, même s'ils possèdent une bonne dose de confiance. Alors, laissez-les travailler en paix (en présumant que vous avez choisi un bon conseiller).

Par contre, si vous avez décidé de vous fier à vous-même, alors faites-le à 100 %, en cessant de vous remettre en question. Pour cela, il faut avoir une solide confiance en soi.

En passant, il y a une différence fondamentale entre la confiance d'un investisseur et le concept général de confiance en soi. Dans la vie de tous les jours, on peut difficilement être " trop " confiant. À la Bourse, oui !

L'excès de confiance est un des pièges qui guettent l'investisseur. Par exemple, lorsqu'il se croit plus fin que le marché. Ou lorsque, après avoir réalisé un ou deux placements heureux, il effectue transaction après transaction, en se croyant très fort. Ce n'est qu'une question de temps avant que la Bourse lui fasse payer chèrement son arrogance !

La confiance " rationnelle ", faute de meilleur mot, c'est la conviction qu'éprouve un investisseur qui a fait ses devoirs, qui a approfondi ses connaissances et qui agit avec un mélange de détermination et de prudence. Ce genre de confiance et de conviction s'acquiert par le travail, l'étude, la réflexion, la capacité de jugement et la volonté de chercher à s'améliorer constamment.

Le travail de l'investisseur consiste à récolter le plus d'information possible sur les entreprises et le monde financier, et à l'analyser. Ensuite, vous structurez cette information en fonction de votre approche de placement. Enfin, vous utilisez cette information pour arriver à votre décision finale.

Ainsi, le processus se résume en quatre étapes : recueillir l'information, l'analyser, décider et agir. Une fois la décision de placement prise, vous n'y pensez plus. Vous cessez de douter !

Apprendre de ses erreurs

Par ailleurs, le monde du placement a pour caractéristique de vous confronter souvent à vos erreurs. Vous devez tenir compte de celles-ci pour établir votre confiance.

Il est normal de faire des erreurs. Il faut les reconnaître, les accepter et, surtout, les intégrer à votre approche de placement.

Cela implique de définir, noir sur blanc, ce qu'est une erreur pour vous. Par exemple, il peut s'agir de la non-réalisation de ce que vous aviez prévu au départ : vous avez acheté un titre parce que la société gagnait des parts de marché, mais ce n'est plus le cas. Il peut aussi s'agir d'un objectif quantitatif qui n'a pas été atteint : la société n'a pas réussi à faire croître son bénéfice de 12 % comme je le prévoyais. Ou encore, l'erreur peut être liée à un horizon temporel : si, après trois ans, le titre n'a pas bien performé, je reconnais que j'ai commis une erreur et je le vends.

Je vous suggère aussi de tenir un carnet où vous noterez les raisons qui ont mené à l'achat et à la vente de titres. Le but de l'exercice est de ne pas laisser le spectre des erreurs du passé vous hanter chaque fois que vous consultez les cotes boursières et de séparer le verdict boursier de votre évaluation personnelle. Ce n'est pas parce qu'un titre baisse que cela doit miner votre confiance.

De plus, chaque erreur est une matière première pour développer votre talent d'investisseur. Vous l'étudiez froidement pour tenter d'y discerner des pistes d'amélioration.

En tant qu'investisseur, vous pouvez demander conseil, mais seulement auprès de personnes que vous savez compétentes en matière de placement. Vous ne les consultez pas pour qu'elles décident à votre place, mais pour vous assurer que vous n'avez pas oublié un volet de l'évaluation de l'entreprise dans laquelle vous voulez investir.

Dans ce sens, considérez sérieusement les faits qu'on vous présente et ne tenez pas compte des opinions. Ces faits servent à approfondir votre connaissance de l'entreprise et à prendre une meilleure décision.

L'objectif est d'arriver à une évaluation solide et personnelle de chacun de vos titres. Voilà qui fera de vous un bien meilleur investisseur et qui vous permettra de vous enrichir à long terme.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Et si Microsoft constituait un meilleur placement qu'Apple ?

" Microsoft est sur la route de la désuétude. Rien ne peut être fait. "

Lorsque j'ai lu cette affirmation dans une chronique d'un journal de Toronto, j'ai pensé au contraste fantastique entre la perception qu'on a de Microsoft par rapport à Apple. Tout ce que celle-ci touche semble se transformer en or, contrairement à Microsoft.

Le message à retenir pour l'investisseur à long terme est de se méfier d'Apple. Lorsqu'une société est glorifiée aussi unanimement, ce n'est pas bon signe.

Quant à Microsoft, le titre fait du surplace depuis longtemps et tout le monde a jeté la serviette. De plus, ses initiatives ont tendance à floper depuis quelques années. Le titre peut être un bon placement malgré cela. À 9,1 fois les profits de 2011 (excluant l'encaisse), le titre est tellement déprimé qu'un rien le fera rebondir... (suite sur le blogue)

Vos réactions

" J'ai confiance dans ces deux compagnies. C'est comme Pepsi et Coke : elles sont là pour rester. "

- Bill2010

" Microsoft est un titre défensif, tandis qu'Apple a donné le meilleur de ce qu'elle pouvait en Bourse. Je préfère Google, car son prix est raisonnable. "

- Compte de Montecristo

bernard.mooney@transcontinental.ca

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