« La SODEC a été bonne pour nous. Nous n'aurions pas survécu sans elle. »

Publié le 20/06/2009 à 00:00

« La SODEC a été bonne pour nous. Nous n'aurions pas survécu sans elle. »

Publié le 20/06/2009 à 00:00

Dire que l'année 2008-2009 a été difficile pour le milieu de la télévision est un euphémisme. « Les défis sont gigantesques depuis 18 mois », dit Hans Rosenstein, propriétaire, avec sa femme Debbie, de The Debbie Travis Group, qui chapeaute deux maisons de production télé, Whalley-Abbey Media, à Montréal, et RTP Media, à Toronto.

Récession mondiale, baisse des revenus publicitaires, frilosité des diffuseurs et emprise croissante d'Internet ont sérieusement grugé les profits des producteurs.

Heureusement, il y a les différents programmes de crédit d'impôts des gouvernements fédéral et provincial.

« La SODEC [Société de développement des entreprises culturelles] a été bonne pour nous, dit Debbie Travis, en entrevue à ses bureaux de Westmount, et nous n'aurions pas survécu sans elle. Personne en affaires n'aime un gouvernement trop interventionniste, mais dans ce cas-ci, il fait bien de protéger une industrie qui a du succès. »

« Sans ces crédits, ce n'est pas seulement notre entreprise qui ne survivrait pas, mais toute l'industrie », poursuit M. Rosenstein, qui se dit très satisfait du niveau d'aide gouvernementale.

Le tiers des budgets de production est couvert par Québec et Ottawa. Le reste provient des redevances télé et des droits d'auteur. « Si on réduisait cette aide, le diffuseur aurait à débourser 30 % de plus, ce qui, dans l'environnement actuel, ne serait pas viable. »

Car dans cet environnement, outre la récession, il y a ce média encore problématique qu'on appelle Internet.

Il faut trouver un modèle commercial viable

« Internet, c'est encore un grand trou noir, dit Debbie Travis. Tout le monde en parle, mais personne ne sait comment gagner de l'argent avec. Il y a des dizaines de milliers d'idées, mais le problème, c'est qu'un très petit nombre de personnes gagnent un fric fou alors que la majorité ne fait pas un sou. »

Le sujet revient dans toutes les réunions, à Montréal, Toronto ou New York... On lui dit : Fais une émission pour Internet ! « Ça coûte aussi cher de produire pour Internet que pour la télé, mais qui va débourser 100 000 $ pour un produit diffusé gratuitement ? »

Debbie Travis n'a évidemment d'autre choix que d'aller sur le Web. « Notre stratégie est d'offrir sur Internet une complémentarité à nos émissions, dit Hans Rosenstein. On veut aussi saisir l'occasion de créer une communauté Debbie Travis sur Internet qui répondra à de multiples intérêts. »

M. Rosenstein ne veut surtout pas céder aux effets de mode. Les buzz se succèdent et peu trouvent un modèle commercial rentable. « On peut bien dire que je suis vieux jeu, mais dans les faits, on doit être payé pour ce qu'on fait. Si on ne fait pas de profits, on n'est pas une entreprise, point à la ligne. Il n'y a qu'un seul modèle d'entreprise qui tienne, et c'est celui qui consiste à faire de l'argent. »

Le groupe a été sollicité souvent ces dernières années par d'éventuels partenaires intéressés par ses contenus. Hans Rosenstein leur demandait combien ils étaient prêts à investir pour le catalogue. Rien. « C'est tombé à l'eau. »

Le producteur croit que la prochaine année sera meilleure pour son industrie. La maison a besoin d'au moins six productions annuelles (trois à Montréal et trois à Toronto) pour faire ses frais. Elle a signé plusieurs alliances avec des partenaires américains, histoire de partager les frais de production.

Et à plus long terme ? Nul ne le sait, avoue M. Rosenstein. « Tout le monde cherche le prochain concept qui fera fureur. »

martine.turenne@transcontinental.ca

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