Ottawa : un budget qui garde le cap

Publié le 26/03/2011 à 00:00

Ottawa : un budget qui garde le cap

Publié le 26/03/2011 à 00:00

Sans surprise, le dernier budget de Jim Flaherty garde le cap sur l'approche qui avait marqué son exercice budgétaire de l'an dernier. C'est un budget pertinent et responsable, qu'il permette aux conservateurs de rester au pouvoir ou non.

Alors que les réductions d'impôt sur les profits (de 16,5 % en 2011 à 15 % en 2012) annoncées dans le budget de l'an dernier sont maintenues, n'en déplaise au chef libéral Michael Ignatieff, le dernier budget Flaherty ne cherche pas non plus à plaire indûment aux néo-démocrates. Il envoie également paître le Bloc québécois, qui exigeait une compensation de 2 milliards de dollars (G $) pour le Québec, en contrepartie de l'harmonisation de la taxe de vente du Québec (TVQ) à la taxe sur les produits et services (TPS) du fédéral.

L'accent est mis sur le contrôle des dépenses et le retour du budget à l'équilibre financier en 2015-2016, exercice qui doit se solder par un surplus de 4,2 G $. L'équilibre pourrait même se produire en 2014-2015, exercice à la fin duquel on prévoit actuellement un déficit de seulement 0,3 G $.

Après des compressions de l'ordre de 17,5 G $ en quatre ans annoncées dans le budget de février 2010, le gouvernement Harper se donne maintenant pour objectif de réduire ses dépenses d'encore 11 G $ pour la période allant de 2012-2013 à 2015-2016. À cet effort, s'ajoutent 4,1 G $ de recettes fiscales supplémentaires provenant de l'intensification de la lutte contre l'évasion fiscale.

Selon les prévisions du ministère, les compressions annoncées dans les deux derniers budgets permettraient de faire passer les dépenses de programmes du gouvernement de 16 % du produit intérieur brut (PIB) en 2009-2010 à 13 % en 2015-2016, sans réduction des transferts aux particuliers, aux entreprises et aux provinces.

C'est d'ailleurs davantage grâce à la réduction des dépenses qu'à la croissance des recettes que le déficit budgétaire disparaîtra, alors qu'il s'élève à 40,5 G $ en mars 2011. Quant à la dette, elle chutera de 34,3 % du PIB en mars 2011 à 29,7 % en mars 2016.

Des mesures ciblées et modestes

Grâce à sa gestion des dépenses de fonctionnement et à la bonne tenue de l'économie, l'administration Harper s'est permis certaines mesures ciblées qui, tout en étant modestes, ne manqueront pas de plaire à certaines clientèles : les familles, qui auront droit à un nouveau crédit d'impôt de 500 $ pour les activités artistiques d'un jeune enfant ; les aidants naturels, grâce à une amélioration de l'aide fiscale qui leur est allouée ; les personnes âgées, qui bénéficieront d'une hausse de la prestation du supplément de revenu garanti ; et les étudiants, pour qui l'aide fiscale sera augmentée. Ces clientèles pourraient être reconnaissantes à l'administration Harper pour ces bonbons, advenant un renversement du gouvernement.

C'est toutefois sur le plan de la recherche et de l'innovation que le budget Flaherty se montre le plus généreux dans les nouveaux crédits autorisés, bien que les sommes annoncées soient modestes. Il s'agit encore de mesures ciblées, que d'aucuns critiqueront pour leur manque de cohérence stratégique. Prises une à une, ces mesures n'en demeurent pas moins pertinentes et structurantes.

Une somme de 100 millions de dollars (M $) en cinq ans sera consacrée à la recherche sur le cerveau, et Génome Canada aura 65 M $ en 2011-2012 pour lancer un nouveau programme de recherche en santé humaine et pour soutenir des centres technologiques en génomique. Les trois fonds subventionnaires (sciences de la vie, sciences humaines et sciences de la nature et du génie) auront droit à 47 M $ de crédits de plus en trois ans.

Ottawa entend aussi appuyer le lancement de dix chaires de recherche universitaire (53,5 M $ en cinq ans), financer 30 chaires de recherche industrielle dans les collèges (23 M $ en cinq ans) et soutenir la commercialisation de nouvelles technologies, notamment dans les secteurs de la qualité de l'air et des changements climatiques.

L'industrie numérique a aussi retenu l'attention du gouvernement, qui lui accorde des crédits de 80 M $ en trois ans pour aider les PME à adopter les technologies de l'information et des communications. En outre, une somme de 60 M $ sera consacrée au cours de la même période à la promotion de l'inscription des étudiants dans des domaines liés à l'économie numérique.

jean-paul.gagné@transcontinental.ca

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