Nathalie Blouin a défriché le terrain de l'éco-conception

Publié le 15/05/2010 à 00:00

Nathalie Blouin a défriché le terrain de l'éco-conception

Publié le 15/05/2010 à 00:00

Nathalie Blouin a eu du flair lorsqu'elle s'est intéressée à l'éco-conception en 1998. Cette discipline, qui prend en compte les impacts environnementaux d'un produit à chacune des étapes de son développement, était alors peu connue au Québec. " Je ne prêchais pas dans le désert. Sinon, les entreprises n'auraient pas suivi le mouvement ", dit celle qui est conseillère à l'Institut de développement de produits (IDP).

Quand elle s'est intéressée à la question, Nathalie Blouin n'était pas certaine que ce concept, importé d'Europe et à ses premiers balbutiements aux États-Unis, deviendrait populaire au Québec.

" Pendant ma maîtrise, j'avais demandé à une quinzaine d'entrepreneurs de me donner leur définition du développement durable. À l'époque, un seul d'entre eux avait réussi à le faire ", se souvient-elle. C'était en 2004.

Une nouvelle vision

L'idée d'appliquer les concepts du développement durable à la conception de produits germe dans l'esprit de l'ingénieure en génie industriel en 1998. Durant un voyage en Asie du Sud-Est, elle prend conscience du fait que la surconsommation et le gaspillage de notre société mettent en péril l'avenir de la planète. " Je suis revenue avec un regard complètement différent sur mon travail. Mais quand j'abordais cette question avec les collègues, on me regardait souvent comme une hurluberlue ", se rappelle-t-elle.

Convaincue d'être sur la bonne voie, l'ingénieure persiste et signe. Elle consacre son mémoire de maîtrise à l'intégration du développement durable dans l'entreprise. Peu après, le Conseil de recherche national du Canada lui offre une subvention pour implanter des outils d'éco-design au Québec.

Ce projet-pilote, réalisé avec l'IDP devait durer neuf mois. Il débouchera finalement sur un poste de conseillère en développement durable et développement de produits au sein de l'Institut.

Nathalie Blouin a fait avancer la cause. Cinq ans après le début du projet, près de 500 entreprises ont suivi une formation, reçu un accompagnement, établi un diagnostic ou participé à des conférences sur l'éco-conception avec l'IDP.

Un des participants, Lumec, un fabricant de luminaires, s'est inspiré de ces principes pour mettre au point un dispositif permettant d'intégrer des ampoules à diodes électro-luminescentes (DEL), moins énergivores que l'éclairage traditionnel, sur d'anciens lampadaires. Le succès du produit a été instantané.

Donner du sens à ses bénéfices

Le mouvement ne fait que commencer, croit l'ingénieure, qui est persuadée que le développement durable deviendra bientôt aussi incontournable que le contrôle de la qualité dans les PME.

" De plus en plus d'entreprises seront menées à se questionner sur les raisons qui les poussent à faire des profits ", estime-t-elle. Serviront-ils à créer de l'emploi, à innover, à améliorer la qualité de vie ou simplement à s'enrichir ? Le développement durable permettra à certaines valeurs de prendre leur place dans le monde du travail, indique la conseillère.

" Les gens ont souvent des valeurs complètement différentes à la maison et au travail. Quand ils trouvent un sens à leur emploi, ils sont beaucoup plus heureux. " Utopiste ou visionnaire ? L'avenir le dira.

dossiers@transcontinental.ca

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