Claude Roy, président et principal actionnaire de Technologies interactives Mediagrif (Tor., MDF, 20,27 $) est reconnu pour les économies qu'il tire de chaque acquisition. Il devra toutefois faire plus pour que Jobboom et Réseau Contact deviennent les moteurs de croissance qu'il souhaite.
«Au-delà des réductions de coûts, le défi sera de stimuler l'engagement des membres de ces deux sites en déclin», indique Richard Tse, de Cormark Valeurs mobilières.
Mediagrif met surtout l'accent sur la notoriété de deux marques fortes au Québec et le potentiel de ventes croisées entre ses trois sites, LesPAC.com, Jobboom.com et RéseauContact.com, mais la stratégie pour y arriver est encore floue.
«L'idée est de proposer des services additionnels aux internautes qui sont déjà chez nous, comme de présenter des occasions d'emploi aux 2,1 millions de membres de LesPAC.com», dit M. Roy.
L'achat d'une entreprise pour un multiple inférieur à celui auquel s'échange ses propres actions, à un moment où la dette coûte peu, est facile à rentabiliser, dit Philippe Le Blanc, président de Cote 100, un important actionnaire de Mediagrif.
«En tenant compte des économies prévues d'au moins un million, Mediagrif aura payé sept fois le bénéfice d'exploitation pour les deux sites, soit un peu moins que ce qu'elle a payé pour LesPAC.com, en 2011», indique Nick Agostino, de Banque Laurentienne Valeurs mobilières.
Cure d'efficacité
«Claude Roy sait compter. Il fera un bon travail d'intégration, comme il l'a fait si souvent dans le passé. Il acquiert aussi deux entreprises rentables, qui exigent peu de dépenses en capital», explique M. Le Blanc.
Mediagrif compte faire progresser la marge d'exploitation des deux sites acquis de 45 à 60 %, prévoit M. Agostino.
L'analyste fait donc passer son cours cible de 22,50 $ à 24,50 $ et recommande l'achat du titre de Mediagrif.
Brian Pow, d'Acumen Capital, fait un calcul similaire et hausse le sien de 23,50 $ à 24,50 $. Nikhil Thadani, de la Financière Banque Nationale, maintient son cours cible à 22 $, parce que la transaction n'ajoutera pas plus de 7 à 10 millions au bénéfice d'exploitation annuel de Mediagrif.
Les économies viendront de l'intégration des fonctions administratives, comptables et juridiques, ainsi que de la mise en marché et de la gestion des réseaux sociaux, indique M. Roy. Mediagrif rapatriera aussi l'hébergement des sites.
Plus sceptique que ses collègues, M. Tse recommande de profiter de l'enthousiasme entourant la transaction pour vendre les actions de Mediagrif, parce qu'elles s'échangent à un multiple de 20 fois ses bénéfices. «Mediagrif a payé trop cher LesPAC.com, dont les revenus déclinent depuis son achat en 2011. Nous percevons les mêmes défis avec les deux nouveaux sites, dont le sommet de fréquentation remonte à 2005», soutient-il.
M. Agostino ne s'inquiète pas, car une fois Jobboom et Réseau Contact intégrés, Mediagrif pourra acquérir d'autres propriétés pour accroître ses revenus.
Mediagrif pourrait acheter d'autres sites de Québecor. Mediagrif a ciblé la vente d'autos et de maisons comme créneaux Web. Or, Québecor détient justement les sites micasa.ca et autonet.ca, énumère M. Agostino.
65 M$
Mediagrif paie 65 M$ pour les deux millions de membres et les revenus de 16 à 18 M$ de Jobboom et de Réseau Contact.
Source : Banque Laurentienne Valeurs mobilières
