Les terres rares attirent même Toyota

Publié le 13/10/2012 à 00:00

Les terres rares attirent même Toyota

Publié le 13/10/2012 à 00:00

Matamec Explorations et Toyota s'associent pour explorer un site de terres rares du Témiscamingue. Fait inusité : 100 % de la production éventuelle du gîte de Kipawa serait destinée au géant japonais de l'automobile qui désire sécuriser son approvisionnement en terres rares.

Les terres rares se font... rares ! Et les géants industriels font des pieds et des mains pour s'approvisionner. Un intérêt stimulé par l'accroissement de l'utilisation de ces minerais dans les nouvelles technologies et dans les nouvelles générations de véhicules électriques et hybrides. En dix ans, la croissance annuelle de la filière a été d'environ 4 %, et celle-ci devrait croître d'environ 10 % au cours des trois prochaines années, selon l'US Geological Survey.

Toyota fait partie du nombre des entreprises qui sont sur les rangs. Sa filiale canadienne, Toyotsu Rare Earth Canada (TRECan), a récemment investi 16 millions de dollars afin que la société en exploration Matamec effectue une étude de faisabilité. Le géant de l'automobile acquiert ainsi 49 % du gîte de Kipawa. L'objectif : exploiter le gisement le plus rapidement possible.

Toute la production pour Toyota

Les deux entreprises en sont à définir les paramètres de l'entente qui se négociera si l'étude de faisabilité se révèle positive. Chose certaine, «Toyota va acheter 100 % de la production», indique André Gauthier, pdg de Matamec. L'entreprise japonaise s'assure ainsi de la production de ce qui serait l'unique mine de terres rares en activité en Amérique du Nord. «Elle fait cela pour sécuriser l'approvisionnement de leurs voitures hybrides et électriques», explique André Gauthier.

Une bonne nouvelle pour Matamec, car ce marché est en pleine expansion et dépend en partie des terres rares. À la fin de septembre, le géant japonais annonçait qu'il comptait sortir 21 modèles hybrides d'ici 2015 et qu'il espérait, dès 2013, vendre un million de ces véhicules chaque année.

Cette façon de faire est peu commune. «À présent, nous sommes la seule compagnie d'exploration de terres rares dans le monde qui puisse compter sur le financement d'un acheteur final», dit-il. En investissant aussi tôt dans le processus, Toyota partage une part de risque de l'entreprise québécoise.

Un investissement qui arrive à un bon moment. L'instabilité de l'économie mondiale et la baisse de la croissance de pays comme la Chine déstabilisent le secteur de l'exploration minière. «Dans les six derniers mois, nos actions ont été négociées pour de 0,20 à 0,40 $. Dans ces conditions, nous n'aurions jamais été capables d'aller chercher l'équivalent de 16 M$», admet André Gauthier.

Les métaux rares de Kipawa

Le site de Kipawa est prometteur. L'étude économique préliminaire, effectuée en mars, estime la valeur actuelle nette du projet à 606 M$ avant impôts à un taux d'actualisation de 8 %. Si la mine voit le jour, le coût de son développement et de son exploitation serait d'environ 350 M$. Les profits envisagés gravitent autour de 2,8 milliards de dollars.

Matamec estime le rendement de l'investissement à deux ans et demi. Si l'étude de faisabilité se révèle positive et que tout fonctionne rondement, la production du gîte de Kipawa devrait entrer en production au cours de 2015. «Il faut aussi s'assurer de l'accessibilité sociale du projet, ce sur quoi nous travaillons depuis plusieurs mois déjà», indique-t-il.

«L'entente avec Toyota concerne uniquement le site de Kipawa», précise André Gauthier. Le pdg explique que ce site ne représente que la moitié des 2 000 hectares que l'entreprise possède dans cette partie du Témiscamingue. Si Matamec découvre de nouveaux gisements, la société pourrait être la seule à en profiter.

L'entreprise peut compter sur l'intérêt grandissant pour les terres rares. Qui plus est, il y a ce désir croissant de briser la dépendance à l'égard de la Chine qui produit plus de 95 % des terres rares consommées. Si la mine de terres rares de Mountain Pass en Californie - la seule en Amérique du Nord - a fermé ses portes en 2002 à cause de la concurrence chinoise, André Gauthier soutient que le site de Kipawa pourrait rivaliser avec les prix chinois.

Matamec ne mise pas uniquement sur Kipawa. La société explore aussi pour trouver de l'or, des métaux de base et du platine. Elle détient des propriétés aurifères, dont celle de Matheson JV, en Ontario. Au Québec, Matamec explore pour le lithium et le tantale sur sa propriété de Tansim, pour les métaux précieux et les métaux de base sur trois propriétés (Sakami, Valmont et Vulcain) et pour l'or sur la propriété Lespérance/Wachigabau.

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