Huit aubaines pour les aventuriers

Publié le 04/05/2013 à 00:00, mis à jour le 02/05/2013 à 10:48

Huit aubaines pour les aventuriers

Publié le 04/05/2013 à 00:00, mis à jour le 02/05/2013 à 10:48

Dénicher des titres sous-évalués est plus difficile qu'il y a quatre ans, après l'ascension de 63 % du S&P/TSX et de 137 % du S&P 500. Des aubaines, il y en a encore, mais il faut être prêt à aller dans des zones qu'on explore moins ou qui exposent les investisseurs à plus d'incertitude. Trois chasseurs d'aubaines nous amènent à l'aventure avec huit suggestions. Les voici.

CITIGROUP (NY, C)

Cours : 46,92 $ US

Valeur comptable :61,57 $ US

Ratio cours/ valeur comptable :0,7 x

Avril 2012 33,88 $

Avril 2013 46,92 $

BANK OF AMERICA (NY, BAC)

Cours : 12,42 $ US

Valeur comptable 20,24 $ US

Ratio cours/ valeur comptable : 0,6 x

Avril 2012 8,27 $

Avril 2013 12,42 $

Les deux grandes banques américaines étaient de réelles aubaines en pleine crise hypothécaire, mais leurs titres sont encore attrayants, estime M. Chin.

«C'est au sommet de 2007 que leurs titres étaient les plus risqués. Depuis, elles ont renfloué leur capital. Leur niveau d'endettement est probablement le plus faible en deux ou trois décennies», explique M. Chin.

Les banques doivent aussi se plier à un test de stress financier annuel. «Ce ne sont pas des titres sans risque, mais le moment est probablement plus sécuritaire que jamais pour y investir», fait valoir le gestionnaire.

Les titres des deux banques s'échangent encore à entre 30 et 40 % sous leur valeur comptable, à un moment où elles recommencent à verser des dividendes croissants et à racheter leurs actions.

M. Chin ne s'attend pas à ce que ces banques renouent avec leur rendement de l'avoir de pointe de 20 %, mais un rendement de 10 % devrait ramener les cours à leur valeur comptable.

Combiner les deux banques est une bonne stratégie, puisque Citigroup réalise la moitié de ses affaires à l'extérieur des États-Unis, tandis que Bank of America est plus centrée sur les États-Unis.

WEST FRASER TIMBER (TOR., WFT)

Cours : 91,20 $

Valeur comptable : 34,35 $

Ratio cours/ valeur comptable : 2,6 x

Avril 2012 42,00 $

Avril 2013 91,20 $

CANFOR (TOR., CFP)

Cours : 21,27 $

Valeur comptable : 7,78 $

Ratio cours/ valeur comptable : 2,7 x

Avril 2012 10,67 $

Avril 2013 21,27 $

Comme pour les deux banques américaines, ces deux producteurs de bois d'oeuvre étaient des aubaines criantes lorsque l'immobilier américain était à son plus bas.

«On pouvait alors se les procurer à un prix inférieur au coût de remplacement de leurs installations», se rappelle M. Chin.

Leurs actions ont d'ailleurs plus que quadruplé depuis leur cours plancher de 2009.

Leurs titres sont toutefois encore sous-évalués, en particulier si l'on croit que le prix du bois dépassera sa moyenne des 10 dernières années au cours de la prochaine décennie.

Ces producteurs sont les plus efficaces et les mieux capitalisés de leur industrie. «C'est possible, compte tenu de la disparition de producteurs et d'usines depuis la crise. De plus, le bois se raréfie en raison des insectes qui s'attaquent aux résineux», dit M. Chin.

West Fraser et Canfor ont aussi deux clients pour leur bois, les États-Unis et la Chine, tandis qu'ils ne pouvaient compter que sur les premiers au sommet de 2007.

«Si le prix de référence nord-américain se tient au prix actuel d'environ 404 $ US par millier de pieds-planche pour les 10 prochaines années, le multiple actuel de West Fraser passerait de 11 à 6 fois ses futurs bénéfices», donne-t-il en exemple.

Si les prix restent aussi fermes, le bénéfice d'exploitation de ces deux producteurs dépassera leur sommet précédent de 2004.

Au sommet de 2004, le prix du bois était de 434 $ US par millier de pieds-planche. À son cours plancher de 2009, le prix du bois de résineux était de 190 $ US.

MBIA (NY, MBI)

Cours : 10,30 $ US

Valeur comptable : 30 $ US

Ratio cours/valeur comptable :0,3 x

Avril 2012 10,17 $

Avril 2013 10,30 $

L'assureur américain de titres hypothécaires est au coeur d'une bataille juridique épique pour forcer les prêteurs hypothécaires à racheter les hypothèques douteuses que ces prêteurs ont consenties et regroupées dans des titres hypothécaires, avant la crise immobilière.

La complexité et l'ampleur des recours légaux effraient les investisseurs qui ont poussé le titre à moins de la moitié de sa valeur comptable.

«Il nous aura fallu au moins deux mois pour maîtriser tous les enjeux. Nous estimons que MBIA pourrait recevoir de 3 à 10 G$ US de Countrywide Financial, lorsque le prêteur, avalé depuis par Bank of America en 2008, sera contraint de régler», explique M. Taylor.

Le mois dernier, dans une cause similaire, Assured Guarantee a été indemnisée à 100 %, dit-il.

«Plus le cas est complexe, plus notre analyse poussée nous donne un avantage quand vient le moment d'acheter, et plus le potentiel est grand», explique M. Taylor.

SNC-LAVALIN (TOR., SNC)

Cours : 43,55 $

Valeur comptable : 13,72 $

Ratio cours/valeur comptable :3,2 x

Avril 2012 36,78 $

Avril 2013 43,55 $

Les clients de SNC-Lavalin, que M. Taylor a sondés, font encore confiance à la société montréalaise d'ingénierie-construction parce qu'ils jugent que les dirigeants fautifs ont tous déjà quitté l'entreprise.

Le gestionnaire estime donc que les accusations de fraude et de détournement de fonds et les poursuites intentées contre SNC-Lavalin n'entachent pas la capacité de la société de rafler et de réaliser des contrats.

«La société a perdu 2 G$ de sa valeur, bien plus qu'il ne lui en coûtera ultimement pour régler les poursuites contre elle. En moyenne, ce type de procédures juridiques s'étale sur 11 ans. Au fil du temps, l'effet des scandales diminue parce que les investisseurs finissent par se lasser et oublier», évoque M. Taylor.

Il se montre déjà satisfait par la façon dont le nouveau président, l'Américain Robert Card, a pris les choses en mains. Il s'attend à ce que M. Card mette en relief la valeur des actifs de SNC-Lavalin.

«La société nous paraît attrayante à son cours actuel, même avec toutes ses verrues», assure M. Taylor, sur un ton du défi.

STRAD ENERGY SERVICES (TOR., SDY)

Cours : 3,04 $

Valeur comptable : 3,13 $

Ratio cours/valeur comptable :0,97 x

Avril 2012 5,60 $

Avril 2013 3,02 $

Le secteur de l'énergie est impopulaire, et c'est là où se trouvent les aubaines.

M. Michael a récemment ajouté à son placement le petit locateur d'équipements pour le forage de puits Strad Energy Services, au Canada et aux États-Unis, dont il détient plus de 10 % des actions.

Le titre s'échange tout près de sa valeur comptable tangible (sans les actifs incorporels tels que la plus-value payée pour les acquisitions, par exemple) de 3,13 $.

«Nous sommes patients, parce que la société est rentable, dégage encore des flux de trésorerie excédentaires et compte sur des dirigeants compétents», explique M. Michael.

Au cours actuel, son dividende de 0,22 $ par action procure un rendement de 7,3 %. Ce dividende représente une part raisonnable de 55 % des fonds générés par l'exploitation, après les dépenses en capital.

La société réagit au ralentissement de l'activité de forage et au recul de ses revenus en réduisant ses coûts, en supprimant des emplois et en délaissant certaines régions de forage afin de protéger ses marges.

Les marges de la société réagiraient rapidement à une reprise du forage.

CORNING (NY, GLW)

Cours : 14,23 $ US

Valeur comptable : 14,50 $ US

Ratio cours/valeur comptable : 0,98 x

Avril 2012 14,30 $

Avril 2013 14,23 $

Le fabricant de verre et de céramique spécialisés, mieux connu pour son verre résistant Gorilla qui recouvre les téléphones intelligents et les tablettes, est tombé en défaveur.

Les investisseurs boudent la société new-yorkaise parce que sa croissance ralentit, en particulier dans les téléviseurs à écran plat, dont le prix baisse sans cesse.

L'industrie solaire connaît aussi d'importants bouleversements.

De plus, le recul du yen, orchestré par la Banque centrale du Japon, rend ses produits moins concurrentiels en Asie.

Si bien que son titre s'échange à un cours similaire à sa valeur comptable tangible de 14,16 $ US, malgré un bilan sans dette et des liquidités de 2 $ US par action.

Le dividende de Corning, doublé en un an, procure un rendement de 2,8 % et équivaut à 31 % de ses bénéfices.

La société centenaire veut racheter 2 G$ US de ses actions en 2013, par rapport à 1,5 G$ US l'an dernier. «Nous aimons bien acheter quand les autres lèvent le nez», évoque M. Michael.

À propos de la valeur comptable

La valeur comptable (ou avoir des actionnaires) représente l'actif net d'une entreprise, une fois tout le passif enlevé. En théorie, c'est la valeur approximative qu'obtiendrait une société si elle vendait tous ses actifs et remboursait l'ensemble de ses dettes. Cette valeur reflète aussi tout le capital investi dans l'entreprise. Le ratio qui divise le cours de l'action par sa valeur comptable est utile pour comparer des entreprises similaires entre elles ou encore pour comparer l'évaluation d'une entreprise à son propre historique.

dominique.beauchamp@tc.tc

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