General Motors, Ford et Chrysler supplient Washington de leur accorder une aide d'urgence d'au moins 25 milliards de dollars, entraînant dans leur chute les fabricants de pièces d'automobiles du Québec. Qu'à cela ne tienne ! Certains joueurs de province sont particulièrement bien adaptés pour traverser la crise.
Diversification
Le Bas-Saint-Laurent n'est pas reconnu pour son industrie automobile. Mais à Saint- Cyprien, dans les terres, entre Rivière-du-Loup et le Nouveau-Brunswick, AMT Moulage sous pression tire bien son épingle du jeu par les temps qui courent. Alors que certains sous-traitants dépendent quasi entièrement de l'industrie automobile, moins de 35 % du chiffre d'affaires de ce fabricant de pièces d'aluminium est lié à ce secteur. "Le reste, c'est dans les produits récréatifs, les véhicules tout-terrain, l'électricité et le médical", dit Michel Ouellet, directeur des ventes et du marketing. Il estime que cette diversification peut l'aider à tirer profit des déboires qui affectent ses compétiteurs.
"Certains mouleurs sous pression sont tellement concentrés dans l'automobile qu'ils font peur à leurs clients, dit-il. Ils craignent de voir leurs fournisseurs faire faillite."
Des acheteurs des produits d'AMT lui demandent même de voir ses états financiers avant de lui confier un contrat pour s'assurer de sa solidité financière.
Un contexte difficile, mais rempli d'occasions, croit M. Ouellet : "Un client nous a demandé de soumissionner pour une pièce de pompe actuellement fabriquée en Ontario. Il n'est pas sûr que son fournisseur va passer l'année."
Chez AMT, les ventes de pièces de pompe à transmission pour les véhicules utilitaires sport (VUS) de GM ont bien diminué de moitié, mais le géant aux pieds d'argile ne compte que pour 20 % de son chiffre d'affaires. AMT compense dans d'autres secteurs. "Nous allons fabriquer des pièces pour un nouveau modèle de Sea-Doo; on a eu des hausses de commandes d'autres pièces", dit M. Ouellet.
Place au recyclage
À Montréal, le Groupe Lavergne aussi compte profiter de la crise. "Notre résine est recyclée, dit Jean-Luc Lavergne, président. On permet à nos clients de faire des économies sur leurs matières premières. Quand c'est le bordel dans le marché, ils essaient de trouver des solutions, et on décroche alors des contrats."
Lavergne vient d'en obtenir un nouveau avec Ford, pour fournir le plastique utilisé dans certaines pièces de sa fourgonnette Econoline. "Avant, ça aurait pris deux, trois ans pour trouver ce client-là. Là, ça a pris deux mois !"
M. Lavergne a un autre atout : son plastique peut servir dans tous les modèles. "Si les VUS se vendent moins bien, les petites voitures vont les remplacer", dit-il.
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