Controverse, recyclage et autres façons d'innover

Publié le 21/07/2012 à 00:00

Controverse, recyclage et autres façons d'innover

Publié le 21/07/2012 à 00:00

Le cycle de vie des produits raccourcit : les entreprises doivent innover plus vite, en produisant plus d'effet et à moindre coût. Cette cruelle réalité était au coeur de la septième édition du World Innovation Forum 2012, qui s'est tenue à New York les 20 et 21 juin derniers.

La quinzaine de conférenciers, issus de tous les univers (universités, entreprises, recherche, création, technologie, etc.), ont proposé aux quelque 800 participants des pistes de solutions pour s'adapter à la nécessité d'innover plus et mieux.

En voici quatre.

1 La controverse, ça paie !

«Fuyez les produits qui laissent les gens tièdes», déclare Guy Kawasaki, l'ex-évangéliste en chef d'Apple, aujourd'hui auteur à succès, entrepreneur en série et capital-risqueur. Vous ne voulez pas que tout le monde aime bien votre produit ou votre service. Aspirez plutôt à ce qu'un groupe de fans purs et durs se l'arrachent. Qu'ils attendent avec enthousiasme la prochaine version. Qu'ils la défendent bec et ongles contre ses détracteurs. Oui, les détracteurs peuvent être une bénédiction. Ils alimentent la polémique, ils donnent de l'importance à votre produit. Mieux vaut un produit qui divise qu'un produit qui satisfait... un peu.

2 Bye-bye la R-D, bonjour la C-D

En 2000, A.G. Lafley, pdg de P & G, décide que son entreprise ne développera plus toutes ses innovations dans ses laboratoires. La moitié des innovations devra être achetée à l'extérieur. Cet objectif est aujourd'hui atteint. P & G ne fait plus de R-D, elle pratique plutôt la C-D (connect and develop).

Estimant que pour chacun de ses 7 500 chercheurs maison se trouvent 200 chercheurs et ingénieurs de même calibre à l'extérieur (soit un bassin total de 1,5 million de collaborateurs potentiels), P & G a lancé, en 2001, sa plateforme d'innovation ouverte C-D.

P & G a créé son propre «écosystème» de l'innovation, comme l'explique Mohanbir Sawhney, directeur du Center for Research in Technology and Innovation à la Kellogg School of Management. Les innovations générées par cet écosystème ont rapporté 3 milliards de dollars. De quoi susciter l'intérêt de bien des entreprises. «Vous savez, nos comportements changent lorsque nous sommes reliés à un réseau, souligne Mohanbir Sawney. Les réseaux accroissent la portée, la rapidité et la qualité des idées et des créations. Regardez leur impact sur les médias et la politique. Cette influence peut être aussi importante pour l'univers de l'innovation.» Mais, ajoute-t-il, «pour pratiquer la C-D, une entreprise doit d'abord surmonter les syndromes WeKE [we know everything] et NIH [not invented here]».

3 Magasiner ses innovations sur Internet

«Le grand bazar de l'innovation», «l'accélérateur d'innovation», «le fournisseur d'innovation», il existe toute une industrie de l'innovation. Les entreprises qui la composent se nomment yet2.com, ninesigma.com, innoget.com, InnoCentive.com, etc. On les appelle des «innovédiaires» [innovidiaries]. Ils agissent comme intermédiaires entre les entreprises et les chercheurs. Ce sont des supermarchés de l'innovation. Vous parcourez les rayons et vous choisissez ce qui vous convient. À moins que votre entreprise n'ait un besoin spécifique à combler, auquel cas vous passez une commande pour du «sur-mesure».

C'est ce que propose InnoCentive.com. Sur ce site, plus de 250 scientifiques de 200 pays sont à portée de souris. Vous décrivez l'innovation dont vous avez besoin, le problème que vous cherchez à résoudre, et vous attendez les suggestions. Le taux de succès serait de 50 %, indique Mohanbir Sawhney. En échange de ces idées, vous offrez des récompenses variant entre 500 $ et 1 M$.

4 Recyclez vos «vieilles» innovations

En moyenne, les entreprises exploitent de 10 % à 30 % de leurs brevets. Le reste prend la poussière sur une tablette», dit Henry Chesbrough, directeur du Center for Open Innovation de la Berkeley Haas Business School. Et si vous leur donniez une seconde vie ? Pensez aux ventes de garage : vos rejets sont souvent des trésors aux yeux de vos clients. Il en va de même pour vos innovations. Chaque année, IBM engrange un milliard de dollars grâce aux licences qu'elle vend à gauche et à droite.

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