Comment s'enrichir en réinvestissant ses dividendes

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Comment s'enrichir en réinvestissant ses dividendes

Publié le 15/10/2011 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Les titres payeurs de dividendes ont la cote en cette période de volatilité boursière. Ce que les investisseurs savent moins est qu'une centaine d'entreprises et de fonds négociés en Bourse vous proposent de réinvestir automatiquement vos dividendes, et ce, sans commission. Une belle manière de profiter du pouvoir des intérêts composés.

Les régimes de réinvestissement de dividendes (RRD) conviennent bien aux investisseurs qui ne vivent pas de leurs revenus de placement et qui veulent accumuler à peu de frais des actions d'entreprises versant des dividendes. Les investisseurs qui débutent peuvent également se prévaloir de ces régimes, puisqu'il est possible de s'y inscrire en achetant une seule action des entreprises qui les offrent, moyennant quelques frais et tracasseries administratives.

Pourquoi ?

Les adeptes des régimes de réinvestissement de dividendes y voient une façon d'accumuler du capital petit à petit et de s'enrichir lentement, grâce au pouvoir du temps sur l'effet des intérêts composés.

Par exemple, si un investisseur possède 1 000 actions de la société ABC et qu'elle verse un dividende de 1 $ par action, les dividendes de 1 000 $ reçus servent à racheter directement de nouvelles actions de la société ABC la même journée que le versement du dividende, et cela, sans frais.

Si le titre d'ABC se négocie à 20 $, l'investisseur détiendra 1 050 actions (1 000 + 1 000/20) après le réinvestissement des dividendes. Le prochain dividende de 1 $ rapportera ensuite 1 050 $ qui serviront à racheter 52 nouvelles actions (1 050 + 1 050/20), ce qui poussera le total à 1 102 actions, et ainsi de suite.

Si, en plus, la société ABC augmente son dividende au fil du temps, l'investisseur recevra sans cesse davantage de dividendes, sur un nombre croissant d'actions, d'où l'effet de composition, explique Kim Inglis, conseillère chez Canaccord Wealth Management. Quelque 40 % de ses clients participent à des RRD.

Ainsi, l'action de la Banque Royale a procuré un rendement annuel composé de 7,2 % du 1er septembre 2001 au 31 août 2011. Avec le réinvestissement des dividendes dans l'achat de nouvelles actions de la Banque Royale, le rendement grimpe à 10,85 %, donne en exemple Bill Healy, gestionnaire de portefeuille chez McLean Budden.

Un mordu des RRD depuis 16 ans, Robert Gibb, un professeur de à la retraite de Victoria, en Colombie-Britannique, estime que ses actions des banques BMO et Scotia lui procurent aujourd'hui un rendement de dividende effectif de 9 %, s'il divise le dividende actuel par le cours moyen payé pour ses actions achetées sans commission, pendant la chute des Bourses en 2008.

Le rendement bénéficie aussi de la mécanique des RRD qui fait en sorte que l'investisseur achète davantage d'actions pour un même montant de dividendes reçus lorsque le cours de l'action de l'entreprise baisse.

M. Gibb évalue qu'il a doublé son capital dans Telus, bien que son investissement initial ait été à 55 $ par action, alors que Telus était encore BCTel, en 1995.

Le RRD de Telus permettant aussi l'achat optionnel d'actions additionnelles, tous les mois, M. Gibb a acheté des actions à un cours aussi bas que 6 $, en 2002. Aujourd'hui, les actions achetées de mai à octobre 2002 lui procurent un rendement de dividende de 19,5 %.

Certains régimes, comme ceux de la Banque Royale du Canada ou encore de TransCanada, permettent aux participants d'acheter des actions au rabais (généralement 5 %) par rapport au cours des actions, au moment du réinvestissement des dividendes.

Ces options changent fréquemment en fonction des besoins en capitaux des entreprises.

Comment ?

Le moyen le plus expéditif de participer aux RRD est de faire appel à son courtier de plein exercice ou exécutant. «Nous l'offrons aux clients qui en font la demande. C'est une bonne façon de systématiser son épargne», dit Frédérick Paquette, vice-président directeur général, Disnat Courtage en ligne.

Mieux connu sous le nom de «DRIP synthétique» (pour synthetic dividend reinvestment plan), ce service donne accès aux RRD des entreprises. Chez BMO Ligne d'action, environ 3 % de ses clients canadiens s'en prévalent. «Les titres admissibles sont affichés sur notre site Web. Les clients peuvent participer à tous les régimes pour lesquels ils ont des actions ou choisir ceux auxquels ils souhaitent s'inscrire», explique Stéphanie Sciorio, directrice générale, Est du Canada.

Chez Banque Nationale Courtage direct, la plupart des participants aux RRD sont des clients qui possèdent déjà les actions des entreprises qui offrent de tels régimes.

«Le client nous donne un coup de fil pour nous demander de l'inscrire individuellement au régime de son choix. Les dividendes reçus par tous les clients inscrits à chaque régime servent à acheter automatiquement de nouvelles actions au versement des dividendes. Les actions obtenues sont ensuite subdivisées au prorata des placements au compte de chaque investisseur», précise Marie-Claude Ferland, directrice de section, service client, Banque Nationale Courtage direct.

Il n'y a pas de frais au moment de l'enregistrement des certificats, ni à celui du réinvestissement des dividendes dans l'achat de nouvelles actions. Le courtier se fait l'intermédiaire entre l'investisseur et l'agent de transfert (Canadian Stock Transfert ou Computershare) qui administre ces régimes pour le compte des entreprises.

Deux inconvénients chez les courtiers

S'inscrire aux RRD par l'intermédiaire des courtiers facilite la vie des investisseurs, car les courtiers s'occupent de comptabiliser les actions acquises dans les états de compte.

«Sur 10 ans, on parle de 40 transactions différentes, soit tous les trimestres et pour chaque RRD, afin de calculer le coût des actions achetées à chaque réinvestissement de dividendes», dit M. Hinnecke.

De plus, si les actions sont détenues hors d'un régime enregistré, le courtier envoie aussi un reçu fiscal. Les dividendes sont en effet imposables, même s'ils sont réinvestis.

Les RRD des courtiers sont commodes, mais comportent deux inconvénients. Le premier : ils ne donnent pas accès à l'option facultative d'achat d'actions supplémentaires en espèces de certains RRD.

Certains régimes, comme ceux des grandes banques canadiennes, donnent droit, en plus de réinvestir les dividendes dans l'achat d'actions, d'envoyer un chèque pour l'achat d'autres actions de l'entreprise, au moment du versement de dividendes.

Par exemple, les régimes RRD des banques Scotia, BMO, CIBC et Nationale, ceux de Telus et de BCE ainsi que ceux des fonds immobiliers à capital fermé (REITs) permettent d'acheter tous les mois des actions supplémentaires, en envoyant un chèque à l'agent de transfert, sans commission.

Les achats minimums peuvent être aussi modestes que 100 $ par mois chez CIBC et Telus par exemple. Les montants maximums peuvent dépasser 20 000 $, toujours sans commission.

M. Gibb estime avoir économisé des milliers de dollars en commissions de courtage en faisant l'effort d'inscrire ses actions originales auprès de l'agent de transfert (voir le texte ci-contre).

Il faut dire qu'avec ses 30 régimes (dont huit américains), M. Gibb peut faire jusqu'à 24 achats supplémentaires d'actions par année. Au tarif régulier de 29 $ la transaction, ces économies représentent 600 $ par année et 10 000 $ sur 15 ans.

Le deuxième inconvénient : le réinvestissement des dividendes chez le courtier ne permet pas l'achat de fractions d'actions si le dividende versé est inférieur à la valeur de l'action. Ainsi, si le dividende reçu est de 50 $ et que l'action se négocie au cours de 40 $, 40 $ serviront à acheter une nouvelle action et 10 $ seront crédités en espèces au compte du client, explique Mme Ferland.

«L'investisseur ne profite pas pleinement des deux principaux avantages des RRD en passant par les courtiers. En s'inscrivant directement au RRD de l'entreprise, par l'entremise des agents de transfert, il peut recycler immédiatement tous ses dividendes dans l'achat de nouvelles actions et bénéficier immédiatement de l'effet de composition», souligne M. Gibb.

Les agents de transfert émettent à chaque participant des relevés détaillés qui font état des achats, des ventes, des dépôts ou des retraits de certificats et des réinvestissements, de même que du solde du compte, explique Leanne Christopher, directrice de produits, chez Computershare, qui compte 150 RRD actifs.

Les RRD existent aussi pour les fonds négociés en Bourse Claymore, BMO et Horizon AlphaPro.

Chez Canadian Stock Transfert et Computershare, les participants ont un accès en ligne sécurisé à leur compte et à leurs transactions.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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