En 2050, les États-Unis compteront 130 millions d'habitants de plus qu'à l'heure actuelle, et ils auront besoin d'infrastructures de transport pour gérer cette croissance démographique. Une manne pour les Bombardier de ce monde.
«Nous sommes prêts à investir 26 millions de dollars américains pour agrandir notre usine de Plattsburgh afin de répondre aux futurs appels d'offres», dit Marc Laforge, porte-parole chez Bombardier Transport.
Métro, trains réguliers, trains de banlieue : tous les moyens de transport seront demandés. «Nous concentrons surtout nos efforts sur des trains à grande vitesse (TGV) comme en Europe», précise Petra Todorovich, directrice du Regional Plan Association (RPA). Ce centre de recherche en planification urbaine est à l'origine d'America 2050, qui vise à planifier les besoins en infrastructures des États-Unis durant les quatre prochaines décennies.
Selon Petra Todorovich, deux projets de TGV ont des chances d'aboutir. Le premier - toujours à l'étude - serait de construire deux lignes dédiées pour un TGV entre Boston et New York ; un investissement de 100 millions de dollars américains (M$ US) sur 20 ans. Le second projet, en Californie, relierait San Diego à San Francisco, via Los Angeles. C'est un projet de 98 M$ US sur 20 ans, dont les travaux devraient débuter cette année.
Ces projets sont intéressants pour les entreprises canadiennes... à condition qu'elles soient implantées aux États-Unis. «La loi Buy America exige 100 % de contenu américain pour les projets de trains à haute vitesse», souligne Mike England, porte-parole du ministère américain des Transports. Ainsi, les maîtres d'oeuvre et les fournisseurs devront avoir des usines aux États-Unis.
Ce n'est pas un problème pour Bombardier Transport, qui produit le Zefiro et qui a des usines dans plusieurs États américains. Toutefois, ses concurrents Alstom (France) et Siemens (Allemagne) sont aussi bien implantés dans le pays.
Une épée de Damoclès plane toutefois sur les projets ferroviaires américains : le financement. Actuellement, seulement 10,1 G$ US de fonds leur ont été alloués, dont 8 G$ US proviennent du plan de relance économique du président Obama, adopté en 2009. Depuis, aucun nouveau financement n'a été voté en raison de l'opposition des Républicains - qui contrôlent la Chambre des représentants - aux projets de trains rapides. Petra Todorovich reste néanmoins optimiste à long terme. Après tout, le pays a pris 35 ans pour construire la première phase du système d'autoroute national (interstate).
Un développement en trois phases
Aux États-Unis, America 2050 propose de construire des lignes pour trains à haute vitesse (phase 1), puis des lignes pour train classique ou à haute vitesse (phases 2 et 3). Échéance : 2050.
Source : America 2050
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