Anticosti pourrait bien être assise sur une petite mine d'or noir.
L'île du golfe Saint-Laurent se trouve à l'extrémité nord-est d'une formation géologique qui s'étend jusqu'au Texas et qui abrite de nombreux champs d'hydrocarbures de classe mondiale, dit Bernard Granger, chef géologue chez Pétrolia. Cette entreprise de Rimouski détient, avec son partenaire Corridor Ressources, des permis d'exploration couvrant la presque totalité du territoire prometteur pour le pétrole de l'île.
" Nous y avons découvert des roches-réservoirs ", souligne M. Granger.
Les roches-réservoirs sont un élément essentiel à la création de sites propices à l'exploitation pétrolière.
De récentes découvertes sur la côte sud-ouest de Terre-Neuve témoignent également d'un contexte géologique favorable. Les gisements Garden Hill renfermeraient entre 70 et 130 millions de barils de pétrole, l'équivalent d'une production quotidienne de 8 000 barils.
André Proulx, président de Pétrolia, fonde de grands espoirs sur le potentiel pétrolier d'Anticosti. Son entreprise comptait réaliser ses premiers forages dans l'île en mai 2008, mais son partenaire Corridor Ressources s'est désisté à la dernière minute.
Ce n'est que partie remise, assure M. Proulx. Pour preuve, il vient de renouveler ses permis d'exploration sur l'île pour une période de 10 ans.
Toutefois, il ne précise pas le moment où il compte amorcer le forage. L'isolement de l'île rend difficile et coûteux le transport de l'équipement et du personnel.
Junex moins enthousiaste
L'engouement pour la filière pétrolière d'Anticosti n'est pas partagé par tous. Junex, une des trois entreprises détenant des permis d'exploration sur l'île, a remisé ses ambitions pétrolières pour la région.
" À moyen, voire à long terme, nous ne comptons pas y exécuter des activités d'exploration ", dit Jean-Yves Lavoie, pdg de la société, précisant qu'il préfère se concentrer sur le gaz découvert entre Montréal et Québec.
Le 18 septembre, alors qu'elle annonçait le forage en Gaspésie de ce qui pourrait être le premier puits de pétrole commercial au Québec, Pétrolia a rappelé qu'elle souhaite produire l'équivalent de 5 % de la consommation de pétrole du Québec d'ici quatre ans, soit 20 000 barils par jour.
Au cours des 10 dernières années, 100 millions de dollars ont été dépensés en exploration d'hydrocarbures au Québec. Environ 350 puits ont été creusés dans la province, mais aucun n'a montré un potentiel intéressant.
ulysse.bergeron@transcontinental.ca
